Volvo XC90 - L'art de la complexité
Depuis que Volvo est passé dans le holding du constructeur chinois Geely, en 2010, la marque d'origine suédoise a été complètement refondue. Dès leur entrée en fonction, on se souviendra que les dirigeants chinois avaient envoyé tour à tour les vénérables modèles S40, V50, V70, C30 et C70 à la guillotine.
Puis, cinq ans plus tard, Volvo ne comptait que des modèles surannés et vieillots dans ses rangs. Les observateurs les plus pessimistes prévoyaient que Volvo subirait le même sort que SAAB. Au demeurant, Volvo s'efforçait de gérer les fausses rumeurs en laissant voir ses futurs modèles au compte-goutte. Finalement, les S60 et V60 ont été lancées en 2015, au moment où le XC90 a pris une année sabbatique pour mieux rebondir, en 2016, avec un look, des motorisations et des technologies inédites!
Malgré les apparences, la commercialisation du XC90 n'a pas été de tout repos. Dans un premier temps, les employés des concessionnaires ont dû retourner sur les bancs d'école pour étudier le XC90 sous toutes les coutures, notamment sa motorisation hybride rechargeable et ses systèmes novateurs de sécurité et d'aide à la conduite.
Véritable laboratoire roulant, il n'est pas surprenant que le XC90 ait connu des problèmes de rodage à ses débuts. Même si la fiabilité n'est pas parfaite, elle s'est peu à peu améliorée au fil des ans si l'on se fie aux enquêtes menées par des firmes spécialisées comme J.D. Power. Certes, il y a place à l'amélioration. Mais quand on se compare, on se console... puisque la fiabilité des produits Volvo se classe presque nez à nez avec celle de certaines marques de luxe japonaises!
Mécanique alambiquée
Assemblé sur la plate-forme modulaire SPA (Scalable Product Architecture), le XC90 n'a plus rien en commun avec la génération précédente, qui entretenait des liens avec Ford. Cette plate-forme passe-partout sert désormais d'assise à l'ensemble des modèles Volvo.
Pendant que la majorité des VUS intermédiares confie ses déplacements à des moteurs à six cylindres (ou à huit cylindres dans le cas des variantes de performance), le XC90 se moque des normes en ouvrant son capot à un quatre cylindres de 2,0 litres, qui peut être galvanisé par un turbocompresseur, un système à double suralimentation ou un système d'hybridation rechargeable. De surcroît, des motorisations semi-hybrides à essence (et au diesel en Europe) seront dévoilées en 2020. Portant le nom de code « B » (B5 et B6), ces moteurs à l'hybridation légère feront le lien entre les moteurs thermiques conventionnels et les motorisations hybrides rechargeables.
D'ici la venue des semi-hybrides, la version T5 reste animée par un moteur turbo de 2,0 litres qui produit 250 chevaux. En raison du poids du XC90, on s'accorde pour dire que cet engin n'est pas l'idéal et que sa présence vise essentiellement à réduire le tarif de base. Il va sans dire que la déclinaison T6 avec son moteur de 316 chevaux s'avère un choix plus judicieux. Par contre, la complexité de celui-ci laisse perplexe puisqu'il utilise la double suralimentation, soit un compresseur à bas régime et un turbocompresseur à haut régime. Toutefois, la quintessence technologique reste la livrée T8 avec sa motorisation hybride rechargeable de 400 chevaux.
La frugalité en essence de la T8 est convaincante pour ceux qui ont les moyens financiers de contribuer à la protection de l'environnement. Néanmoins, le coût d'achat élevé de la T8 semble injustifié pour rouler sur une distance d'à peine 28 km en mode tout électrique. D'ici l'arrivée des moteurs semi-hybrides, la T6 semble représenter un achat plus cartésien pour les consommateurs avisés.
Écran tactile compliqué
Pour 2020, le look du XC90 évolue subtilement en exposant de nouvelles roues, de nouvelles couleurs et une calandre légèrement retouchée. En outre, la silhouette demeure sobre et le XC90 conserve ses particularités esthétiques comme ses phares de jour en forme de « T », inspirés du marteau de Thor (mythologie scandinave), et ses longs feux arrière verticaux que l'on voit à cent lieux dans le brouillard ou lors d’une tempête de neige.
À l'intérieur, la finition s'avère de bon goût quoique le tableau de bord soit épuré à sa plus simple expression. Ainsi, la plupart des fonctions doivent être activées via l'écran tactile de neuf pouces, dont l'utilisation n'est pas de tout repos. On s'accorde pour dire qu'il faut une période de temps pour assimiler le menu et les innombrables sous-menus.
Peu importe la version, les occupants apprécieront la sellerie en cuir souple et le confort des sièges qui peuvent accueillir cinq ou sept personnes. À l'instar des autres véhicules Volvo, le comportement routier du XC90 priorise le confort plutôt que le dynamisme grâce à une suspension souple et à un habitacle bien insonorisé.
Feu vert
- Choix de moteurs
- Confort remarquable
- Faible consommation (T8)
- Véhicule sécuritaire
Feu rouge
- Coût des options
- Fiabilité aléatoire
- Écran tactile confus
- Prix élevé (T8)