Nissan Frontier - 15 ans plus tard…
Au même moment où le Frontier d’actuelle génération faisait son apparition sur le marché, ma fille venait au monde. Et aujourd’hui, elle roule en scooter! C’est dire à quel point cette camionnette est âgée. Maintenant, si je vous disais que Nissan réussissait l’an dernier à vendre presque deux fois plus de Frontier au pays qu’à sa première année de commercialisation, vous le croiriez?
Eh bien, voilà, c’est un fait. Même les Américains l’ont choisi en plus grand nombre, l’année 2018 constituant la deuxième meilleure de ce modèle, après le millésime 2016. Ne vous demandez donc pas pourquoi Nissan prend son temps pour le renouveler. Le Frontier se vend. Et comme ses coûts de développement sont amortis depuis belle lurette, inutile de vous dire qu’il constitue aujourd’hui une véritable vache à lait pour le constructeur.
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Soyez toutefois sans crainte, Nissan a confirmé l’arrivée d’une nouvelle génération de cette camionnette pour 2021. Un véhicule qui sera sans doute basé sur l’actuelle camionnette Navara, vendue ailleurs dans le monde, et qui connaît un succès monstre partout où on la commercialise. En attendant, le Frontier continue son petit bonhomme de chemin. Un choix de cinq versions, deux cabines, deux longueurs de caisse, avec l’option de deux ou quatre roues motrices. Et laquelle est la plus populaire? La version SV, de milieu de gamme, décemment équipée, qu’on peut obtenir en King Cab ou cabine double, pour un prix variant de 28 000 $ à 35 000 $.
Esthétiquement, la version PRO-4X en jette un peu plus. Suspension relevée avec amortisseurs Bilstein, phares antibrouillard, jantes exclusives avec pneus à lettrage blanc et, dans le cas de la version à cabine double, une imposante galerie de toit tubulaire peinte d’un gris titane. Quant à la caisse de chargement, on y retrouve de multiples rails d’ancrage, de série sur la PRO-4X et optionnel sur les SV, comprenant aussi un jeu d’œillets réglables, qui facilite grandement la fixation d’objets de toutes sortes sur le plateau. Hélas, le battant de la caisse ne possède pas de dispositif d’amortissement, signe que la conception date de quelques années…
Étonnamment confortable
Malgré l’absence d’une colonne de direction télescopique, la position de conduite comme le confort des sièges sont surprenants. Oh, certes, tant la finition que la présence de gadgets dernier cri, que vous pourrez retrouver par exemple dans la camionnette Colorado/Canyon, laissent à désirer. Cela dit, l’habitacle vieillit bien et l’équipement demeure très complet, surtout en considérant son prix plancher.
Un des gros irritants du Frontier reste toutefois le niveau sonore hautement élevé, particulièrement si vous optez pour la version King Cab, qui manque clairement d’isolation aux portes arrière. Du reste, on peut lui reprocher un diamètre de braquage excessif, notamment pour les modèles à empattement long, ainsi qu’un freinage spongieux.
Et pour la mécanique, alors oui, elle s’avère plutôt vétuste. Cela dit, le V6 de 4,0 litres tout comme l’automatique à cinq rapports sont quasi indestructibles. La consommation de carburant est assurément élevée, oscillant autour de 14 litres aux 100 km, par contre vous aurez l’avantage d’un moteur fiable et durable, qui ne requiert qu’un minimum d’entretien et qui se contente de carburant régulier. En diriez-vous autant du Ford Ranger?
Puissant, le V6 impressionne d’abord par son couple de 281 lb-pi à 4 000 tr/min, supérieur à celui des Colorado/Canyon et Tacoma. Sa capacité de remorquage maximale annoncée à 6 500 lb (pour un 4x4), que j’ai pu expérimenter en remorquant une charge même un peu plus élevée, découle d’ailleurs directement de ce couple généreux. Autrement, il est possible d’opter pour un quatre cylindres de 2,5 litres, lui aussi très honnête, uniquement offert sur une version King Cab à deux roues motrices toutefois. Essentiellement, une camionnette de livraison sans flafla, mais qui constitue un fidèle outil de travail, pour moins de 25 000 $.
Faites vite!
Le regain de popularité que connaît le Frontier depuis quelques années s’explique sans équivoque par le retour de plusieurs camionnettes intermédiaires sur le marché. Une nouvelle génération de Colorado/Canyon et du Tacoma lancée en 2015, le Ridgeline, en 2016, et le grand retour du Ranger l’an dernier. Avec un marché ainsi stimulé, Nissan a profité du momentum, proposant un prix attrayant pour attirer une clientèle à nouveau séduite par un format de camionnettes plus raisonnable. Et pour 2020, les Frontier demeurent encore très abordables, un élément qui risque d’être un peu moins vrai avec la venue d’une nouvelle génération. On ne se procure donc pas le Frontier pour son confort et sa technologie, mais parce qu’il s’agit d’un outil fiable, efficace et, par-dessus tout, pas cher.
Feu vert
- Mécanique très fiable
- Prix concurrence
- Capacité de remorquage
Feu rouge
- Conception vétuste
- Consommation élevée
- Diamètre de braquage important