Volvo S60/V60 - Taillées sur mesure
Volvo poursuit la métamorphose de sa gamme, amorcée il y a quatre années déjà avec le lancement du XC90 qui fut le premier à utiliser son architecture adaptable SPA. Cette fois, c’est au tour de la berline S60 et des familiales V60 de taille intermédiaire d’afficher un style, une présentation, une motorisation et un comportement qui correspondent à une approche originale et rafraîchissante dans le segment du luxe raisonnable. Il était temps.
Tous les modèles que Volvo a créés depuis l’apparition du nouveau XC90 ont marqué une rupture avec les diktats et références qu’imposent les constructeurs allemands au marché du luxe automobile depuis quelques décennies. Fini pour eux, entre autres, la croyance qui suggère que les voitures de luxe devraient toutes avoir la direction nerveuse, la suspension ferme et les réactions instantanées de celles qui semblent viser le sempiternel record au Nürburgring.
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Une philosophie claire et constante
La berline S60, la familiale V60 et la V60 Cross Country reprennent la formule des versions 90 correspondantes, à échelle légèrement réduite. Les V60 sont, par exemple, plus courtes que les V90 – malheureusement retirée pour 2020 – de 175 mm et plus étroites d’environ 50 mm, sur un empattement abrégé de presque 70 mm. Ce qui les rend plus attrayantes que leurs sœurs aux yeux d’acheteurs différents. Surtout qu’elles sont allégées , plus frugales et moins chères, de surcroît.
Ces nouvelles S60 et V60 sont quand même plus longues de 124 mm que leurs devancières, sur un empattement qui s’est accru de près de 100 mm. Elles y ont gagné quelques millimètres de dégagement à l’intérieur. Rien d’exceptionnel. Elles ont toutefois environ 30 mm d’espace en moins pour la tête, car leur toit est plus bas de presque autant. Un trait qui flatte leur profil déjà svelte. Parce que ce sont certainement de belles voitures. Cela ne nuit jamais.
La V60 Cross Country profite d’une garde au sol de 203 mm, contre 142 mm pour la V60. Ce qui la rend particulièrement apte à s’aventurer sur des chemins cabossés, des sentiers carrossables et la plupart des routes du Québec, en hiver et au printemps. Même avec les pneus optionnels de taille 245/40R10. Grâce à la structure solide, truffée d’acier à haute résistance, qu’elle partage avec les deux autres et une suspension costaude et bien réglée. La V60 CC est parfaitement digne d’un nom et d’une vocation hérités de la première V70 Cross Country, apparue en 1997, qui allait devenir l’excellente XC70.
Élégance et prestance
Le dessin de l’habitacle, la finesse des matériaux et la qualité de la finition sont aussi de grandes forces pour ce trio. Même sur les versions T5 les plus modestes, que l’on choisisse les sièges en cuir ou en tissu. Les boiseries mates ont beaucoup de classe, qu’elles soient pâles ou foncées. On aime aussi les moulures en aluminium des versions R-Design. Les sièges avant sont magnifiques en tout point, et la position de conduite très juste. Le volant à trois rayons, exempt de fioritures pseudo-sportives, est à peu près parfait et sa jante chauffée sur toute sa circonférence. La banquette arrière est même très honnête, avec une place centrale utilisable pour vrai.
Le grand écran de contrôle tactile trône à la verticale, au milieu d’un tableau de bord au dessin épuré, presque entièrement dépourvu de boutons. On se fait assez rapidement aux quatre grands menus du système Sensus, à travers lesquels on navigue en balayant l’écran du doigt, comme sur un téléphone. En dépit de quelques bizarreries et un jumelage de cellulaire souvent ardu.
C’est par ailleurs la joie en hiver, dans ces voitures, avec la belle motricité du rouage intégral, même sur 30 cm de neige. Avec un comportement agile, souple et confortable sur des rues bosselées. Avec les réactions vives, le couple constant et le caractère enjoué des moteurs, toujours en belle symbiose avec leur boîte automatique à huit rapports, malgré une cylindrée modeste pour la taille des véhicules.
Comme pour toutes les Volvo actuelles, le cœur des S60 et V60 est un quatre cylindres en ligne de 2,0 litres. Celui des versions T5 est coiffé d’un turbocompresseur et produit 247 chevaux alors que le moteur des T6 dispose aussi d’un compresseur qui porte sa puissance à 306 chevaux. Selon nos mesures, la V60 T6 atteint 100 km/h en 6,05 secondes tandis que la V60 Cross Country T5 met 7,45 secondes et s’en porte très bien, merci. On attend toujours les groupes hybrides rechargeables T6 et T8, d’une puissance combinée respective d’environ 340 et 400 chevaux, et même la version T8 Polestar, encore plus puissante. Malgré la très faible autonomie électrique de 35 km que leur procure une batterie de seulement 10,4 kWh.
Mieux vaut une V60 Cross Country T5 maintenant. Prix pour prix, on ne fait guère mieux pour le climat et les routes de ce pays. Le grand Gilles Vigneault a peut-être déjà la sienne.
Feu vert
- Comportement très sûr et stable
- Sièges avant fantastiques
- Habitacle moderne et original
- Groupes propulseurs souples et animés
Feu rouge
- Système multimédia parfois récalcitrant et frustrant
- Coffre pas très profond (V60)
- Dégivreur de lunette arrière lent (S60)
- Mauvaises cotes de fiabilité