Porsche Boxster, encore améliorée !
La Porsche Boxster n’est pas parfaite. Même si tous les pilotes et amateurs disent le contraire à chaque nouvelle génération, Porsche s’amuse à nous prouver que c’est le cas en améliorant sans cesse sa Boxster. L’arrivée de la Cayman, que plusieurs voyaient, à tort, comme une Boxster Coupe a sans doute obligé les ingénieurs de Porsche à retrousser leurs manches et à revoir certains petits détails agaçants comme le « manque » de puissance et le temps de réponse de la transmission automatique Tiptronic.
Porsche, marque mythique s’il en est une, a réussi à donner à sa célèbre et quadragénaire 911 des petites sœurs qui lui ressemblent beaucoup physiquement mais qui se comportent différemment. C’est peut-être à cause de l’âge… Quoi qu’il en soit, la Boxster reste inchangée cette année. On retrouve donc ses grands yeux de forme un peu plus ovoïde que ceux de la 911, ses larges trappes d’aération sous le pare-chocs avant, et son toit souple qui se met en place ou se replie en 12 secondes et qui altère passablement la visibilité lorsqu’il est relevé. L’habitacle demeure dans la tradition Porsche avec le volant à trois branches dont le centre triangulaire porte le sigle de l’entreprise, le cuir pâle omniprésent et des sièges au support irréprochable. Il faut toutefois déplorer que sur un véhicule dont le prix de base se situe au-dessus des 60 000 $, les sièges chauffants ne soient offerts qu’en option ! Bien entendu, le niveau de la finition fait honneur à la réputation des Allemands. Grande nouveauté pour 2007... Tout le monde sait qu’une Boxster possède un moteur mais bien peu l’ont vu ! En effet, le groupe motopropulseur n’est accessible que par-dessous. Pour l’entretien, on ne retrouve que deux bouchons, un pour le liquide de refroidissement et un autre pour le remplissage d’huile. Cette année, Porsche les a placés derrière un rabat pour donner aux propriétaires, semble-t-il, un meilleur accès et pour maximiser l’espace de rangement. La position de conduite se trouve en un clin d’œil grâce au volant ajustable en hauteur et en profondeur. Le pommeau du levier de vitesse et le pédalier, disposé de façon à faciliter la technique du talon-pointe fréquemment utilisée en course automobile, sont des exemples d’ergonomie que plusieurs manufacturiers aux prétentions sportives devraient suivre…
Encore plus puissantes
Encore cette année, la Boxster se décline en version de base (si on peut dire !) et S. Mais la puissance a été revue, à la hausse bien sûr ! Les deux modèles sont propulsés par un moteur en H (ou de type boxer, ou à cylindres à plat, choisissez votre terme) de six cylindres. La Boxster tout court a droit à un 2,7 litres de 245 chevaux et 201 livres-pied de couple. C’est cinq chevaux et deux livres-pied de plus que l’an dernier. Si cet apport vous semble négligeable, courez vous acheter une Buick Lucerne. La S, elle, connaît une augmentation de sa cylindrée. De 3,2 litres, elle passe à 3,4 et développe maintenant quinze chevaux supplémentaires pour un total de 295. Le couple, lui, passe de 236 livres-pied à 251. Si cet apport vous semble négligeable, courez vous acheter une… Et puis, non, laissez-faire. Ce supplément chevalin diminue le temps consacré au 0-100 de quelques dixièmes de secondes tandis que la vitesse maximale passe à 260 km/h pour la Boxster et à 272 km/h pour la S. Je profite de l’occasion pour vous rappeler qu’un embrayage de Porsche peut pratiquement résister aux pires abus. Ce ne sont donc pas quelques petits 0-100 qui vont le faire souffrir !
Alors que les transmissions manuelles (cinq rapports pour la Boxster et six pour la S) ne se sont jamais attiré de commentaires négatifs, l’automatique avec passage manuel des rapports Tiptronic a connu sa part de détracteurs, surtout en raison de son temps de réponse. Pour 2007, les ingénieurs ont révisé l’hydraulique et l’électronique pour améliorer la rapidité des changements de rapports. Combiné à l’ensemble Sport Chrono optionnel, le changement des rapports en mode manuel ne peut se faire en deçà de
3 000 tours/minute et les rétrogradations sont plus rapides.
Bonheur garanti
Conduite à des vitesses légales, la Boxster, et à plus forte raison la S, s’ennuie à mourir. Certes, le confort très acceptable malgré un habitacle assez restreint et la souplesse du moteur rendent toute promenade très agréable. Sur une belle route sinueuse dénuée de présence policière ou, mieux, sur une piste (à cet endroit les enfants sont plus rares…), la Boxster donne sa pleine mesure. Au châssis hyper rigide sont accrochées des suspensions qui contrent les transferts de poids inopinés et assurent à la voiture une stabilité parfaite. Le fait que le moteur soit placé très bas en position centrale contribue à baisser le centre de gravité, ce qui ajoute grandement à l’équilibre général. La direction s’avère d’une précision chirurgicale tandis que les freins sont les auteurs de décélérations qui vous mettent pratiquement en apnée. Par contre, l’an dernier, lors d’une confrontation Mercedes-Benz SLK55 AMG et Boxster S pour Le Guide de l’auto 2006, la Boxster n’a pas démontré sa supériorité à ce chapitre alors qu’elle s’était arrêtée à partir de 100 km/h en 40,7 mètres, ce qui est bien loin des 36,6 mètres que nous avions déjà réalisés. Ce paragraphe mettait davantage la S en vedette. Une Boxster sans S, sans se révéler aussi sportive, affiche aussi un tempérament de feu, juste un cran sous la S.
La Porsche Boxster, avec ou sans S, n’est pas qu’un jouet pour gens riches. C’est le plaisir de conduire pur et simple. Tous ceux qui, un jour, ont eu la chance de prendre le volant de cette voiture sont d’accord pour dire que les sensations ressenties à son volant ne se retrouvent nulle part ailleurs. Même pas sur une Ferrari de 350 000 $ !
feu vert
Performances sublimes (S)
Transmission automatique améliorée
Équilibre parfait
Direction épatante
Valeur de revente assurée
feu rouge
Visibilité réduite (avec toit en place)
Prix de certaines options scandaleux
Habitabilité restreinte
Mécanique inaccessible
Certains plastiques à revoir