Volvo V60 2020 : une espèce rare
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Autrefois, les automobilistes choisissaient en grand nombre les familiales pour transporter beaucoup de monde et beaucoup de bagages. Mais l’engouement qu’ils ont développé envers les fourgonnettes et, ensuite, pour les véhicules utilitaires a eu raison de cette espèce d’automobile. Est-ce à dire que les familiales sont devenues une espèce en voie de disparition? Pas vraiment puisque certaines marques européennes persistent à en offrir. Volvo est de celles-là.
La V60 est la familiale la plus populaire de cette marque suédoise. C’est la contrepartie de la berline S60, avec laquelle elle constitue la Série 60 de Volvo. Lancées en 2011, ces deux voitures remplaçaient les S40 et V50, qui étaient plus petites. Aujourd’hui, leur seconde génération, arrivée en 2018, est devenue la gamme de produits Volvo la plus abordable en Amérique du Nord.
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La V60 est donc importante pour Volvo, c’est le symbole d’une tradition. Rappelez-vous les modèles 145 et 245 d’antan. La V60 leur a succédé. D'ailleurs, son importance, toute relative qu’elle soit, se chiffre simplement.
En 2019, Volvo a vendu 1 950 voitures de la Série 60 au Canada (berlines et familiales confondues). Or, les chiffres de ventes pour le Québec (341 V60 et 296 S60) confirment que la familiale est légèrement plus populaire que la berline. Qui plus est, c’est ici qu’aboutissent le tiers des Volvo de la Série 60 vendus au pays. Bref, si vous cherchez un véhicule exclusif, vous ne pouvez pas trouver mieux!
Pour le passionné
L’exclusivité ne serait toutefois pas la seule motivation des acheteurs de V60. On qualifie souvent ces derniers de passionnés de familiales, voire même de fanatiques. Sans doute parce, faisant fi de la mode, ils sont convaincus de leur choix. Ils recherchent la polyvalence d’un habitacle transformable, mais sans cette garde au sol élevée et ces dimensions encombrantes qu’imposerait un utilitaire comme le XC60, un modèle Volvo qui partage la plate-forme et les mécaniques de la V60.
De plus, puisque les dirigeants de Volvo tentent d’aligner leur marque sur la Sainte Trinité allemande (Mercedes-Benz, BMW et Audi), cette familiale s’avère incontournable. Elle vise cette frange de consommateurs que les petites familiales de ces trois marques attirent. Grâce à une gamme très diversifiée, Volvo essaie de satisfaire leurs attentes très variées.
Prenez, par exemple, la Volvo V60 Cross Country. Cette « Outback de luxe » constitue l’alternative d’une Audi A4 Allroad. Par ailleurs, avec les V60 Momentum, R-Design et Inscription, l’acheteur qui s’intéresse, soit à la BMW 330i xDrive Touring, soit à la Mercedes-Benz C 300 4Matic, trouvera un substitut attrayant.
Même l’amateur de haute performance que les 385 ch d’une familiale Mercedes-AMG C 43 4Matic titillent pourrait être ravi par la V60 Polestar Engineered. Ce bolide peu connu joue à la fois la carte de la performance, avec son groupe motopropulseur hybride rechargeable de 415 ch, et celle d’une consommation raisonnable.
Le site ÉnerGuide de Ressources naturelles Canada lui attribue une consommation moyenne de 7,8 L/100 km. C’est pratiquement 30% de moins que les 10,8 L dont s’abreuve le V6 biturbo de 3 L de l’AMG! En somme, des V60, il y en a vraiment pour tous les goûts.
Assemblée dans les usines Volvo de Suède et de Belgique, cette familiale est donc proposée avec un choix de trois groupes motopropulseurs. Chacun utilise un 4 cylindres de 2 L suralimenté jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Trois motorisations
Le modèle d’entrée de gamme dispose du moteur T5 à turbocompresseur qui développe 254 ch. Il équipe la V60 Momentum à deux roues motrices, la familiale la moins chère de la gamme au Canada (une version extrêmement rare sur le marché et dont nous avons fait l’essai). Ce moteur anime également la V60 Cross Country à quatre roues motrices.
Le moteur T6 à compresseur et turbocompresseur livre quant à lui 320 ch. Utilisé pour plusieurs versions bénéficiant d’une dotation plus riche, il est toutefois aussi énergivore que le T5 d’une familiale à transmission intégrale. Énerguide attribue à ces deux moteurs une moyenne peu reluisante de 9,4 L/100 km lorsqu’ils sont jumelés à la transmission intégrale. Mais n’allez cependant pas croire que le T5 du modèle d’entrée de gamme fait mieux. Sa moyenne est de 8,9 L. Notre essai s’est même soldé par une cote de 10,1 L!
Et puis, il y a le T8, le groupe motopropulseur hybride rechargeable. Il réunit un moteur de 2 L (avec turbo et compresseur) à des moteurs électriques alimentés par une batterie au lithium-ion de 10,4 kWh. Fort de ses 415 ch, ce groupe permet à l’unique version offerte qui l’utilise, la Polestar Engineered, de parcourir entre 30 et 40 km en mode électrique.
Une autonomie aussi limitée servira surtout à l’automobiliste qui roule beaucoup en ville. Le hic avec ce modèle, c’est le prix. À 82 300 $ (prix de base), cette V60 verte n’est pas donnée!
Au moins, le volume utile du coffre de cette hybride n’est pas moins important que celui des autres V60, malgré la présence d’une batterie. En fait, cette version a le même volume utile maximal qu’un utilitaire XC60 à quelques litres près (1 441 L contre 1 432). On aurait donc tort de croire qu’un VUS offre systématiquement plus d’espace de chargement qu’une familiale.
Comparativement à ses rivales européennes, cette Volvo fait très bonne figure. L’assemblage et la finition intérieure sont soignés. De plus, la dotation, surtout celle des versions R-Design et Inscription, est complète et désirable.
Les baquets sont moulants et supportent bien le corps, tandis que derrière, l’espace pour les jambes est généreux. Côté ergonomie, deux détails sont à revoir : le gros bouton sur la console, qui sert à faire démarrer le moteur, se manie plutôt mal, alors que la clé électronique est aussi jolie qu’encombrante!
Les trois motorisations sont puissantes à souhait. Mais leur plus grande qualité demeure cette souplesse avec laquelle elles livrent leurs accélérations soutenues et linéaires. Le moteur T5, par exemple, permet à la V60 d’accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 7 s.
C’est amplement suffisant compte tenu de la vocation familiale (au sens propre) de cette voiture. Il est difficile toutefois de rester impassible devant les 4,3 s que requiert le T8 pour faire de même. On se croirait au volant d’une GT! Comme quoi un moteur vert peut aussi être performant!