Nissan, le télétravail et le futur
La semaine dernière, j’ai reçu un courriel de Nissan plutôt inhabituel. Alors que tous les événements de presse sont annulés, à la grandeur de l’Occident, on nous proposait un événement de presse virtuel.
En fait, il s’agissait d’une table ronde organisée sur le populaire logiciel de vidéoconférence, Zoom, propulsé vers de nouveaux sommets depuis le début de la présente crise.
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Des journalistes du Canada se sont retrouvé dans une salle virtuelle, en présence d’employés aux communications de Nissan, et de Bob Flotkoetter, Directeur de la planification et de la recherche technologiques au Nissan Technical Center North America, afin de nous expliquer comment son département, qui travaille à développer de nouveaux produits, à distance.
Un casse-tête pas si compliqué
Évidemment, ce n’est pas toujours facile. Nissan, comme la plupart des compagnies, a envoyé ses employés à la maison, en Amérique du Nord, le 13 mars 2020. En fait, la compagnie a été plus rapide à décréter ces mesures de sécurité que le gouvernement américain.
Quoi qu’il en soit, comment développe-t-on des voitures à distance? Comment améliorer un produit sans le toucher?
En fait, de l’avis de Bob, ne pas avoir accès aux laboratoires est un problème. Cela dit, les gens peuvent tester des produits, des mules camouflées, de chez eux, en empruntant les routes publiques.
Selon lui, « de travailler à la maison nous permet d’avancer certaines choses. Au final, il n’y a aucune baisse de productivité, mais il ne faudrait pas que la situation dure des mois, tôt ou tard, nous allons devoir accéder à nos laboratoires ».
Un exemple pour le futur
Bob explique que grâce aux logiciels de vidéoconférences et de travail à distance, comme Microsoft Teams, il est possible de garder un certain esprit d’équipe.
« L’autre jour, dit-il, nous avons fait une réunion virtuelle avec quelques dizaines d’employés. Le thème était Halloween. Alors, tout le monde s’était déguisé, et nous avons eu beaucoup de plaisir».
Nissan n’est pas la seule compagnie automobile à faire ainsi. En fait, la plupart des manufacturiers continuent le développement de leurs produits à distance. Bien entendu, le travail en usine, lui, ne pourra pas se faire à distance, mais bon, on aurait cru la même chose du travail à distance avant la crise!
Par exemple, la fonction publique
Il y a un an, j’étais à l’emploi de la fonction publique du Québec. Or, dans la fonction publique, le télétravail était mal vu. En fait, travailler à distance était un rare privilège pour lequel il fallait obtenir l’accord d’un cadre. En fait, des deux ans que j’ai passés là-bas, dans une direction d’une vingtaine de personnes, je n’ai vu qu’un seul collègue être autorisé exceptionnellement à travailler à distance, parce qu’il devait rédiger un document important, et qu’il se concentrait mieux lorsqu’il était dans un environnement silencieux.
On s’entend, aucun de nous n’avait besoin d’être là, physiquement. Nous n’étions pas des scientifiques qui avaient besoin d’équipements spécialisés. Tout ce dont nous avions besoin, c’était d’ordinateurs et d’accès au réseau.
Or, l’idée de travailler au bureau, c’est de pouvoir faire des rencontres avec ses collègues en « vrai ». Je suis plutôt favorable avec cette prémisse. Si on sait que la direction se rencontre tous les mardis, pourquoi ne pas autoriser le télétravail un ou deux jours par semaine à l’exception du mardi?
Quand j’ai quitté l'emploi, sur les 700 employés de notre organisme, les ressources humaines commençaient à tester l’idée dans leur propre département.
Aujourd’hui, qu’en est-il? La quasi-totalité de l’organisme travaille à distance. Ils se sont virés sur un dix cents, comme on dit. Un de mes contacts, là-bas, m’a dit qu’il n’y a pas vraiment de baisse de rendement d’observée.
Finalement, lorsque la situation reviendra à la normale, je ne crois pas que l’on devrait adopter une formule 100% télétravail. On devrait tout simplement être plus conciliant.
Parce que s’il y a bien une chose que cette pandémie nous aura démontrée, c’est qu’avec nos outils modernes, il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites dans le confort de notre foyer, que l’on écrive des discours pour de hauts fonctionnaires, ou qu’on développe de nouvelles voitures.