Mitsubishi RVR 2020 : la crème anti-âge ne fait pas de miracle
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Étant le plus jeune de la profession, mes collègues se font un malin plaisir de me raconter comment c’était « dans le temps ». Souvent, leurs péripéties se sont déroulées avant même que je sois né! Certains se reconnaîtront sans doute. Les somptueux voyages de presse, les rencontres avec des pilotes de renom, les essais à très grande vitesse sur la voie publique, etc.
Et ceux qui ont connu les voitures tchèques, russes et même les premières bagnoles coréennes n’encensent jamais ces autos bourrées de défauts.
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Tout ça pour dire qu’avec la qualité générale des véhicules qui s’est grandement améliorée dans les dernières années – et la disparition de certaines marques -, j’étais certain de ne jamais conduire un véhicule neuf qui serait totalement dépassé, bruyant au point d’en être dérangeant et surtout mal assemblé. Je me disais que c’était chose du passé.
Ça, c’était avant de conduire le Mitsubishi RVR 2020.
Timide évolution
Débarqué sur le marché en 2010, le RVR se fait vieux depuis quelques années déjà. On s’est permis de lui apporter quelques changements esthétiques au fil du temps, mais sans plus.
Grosso modo, pour 2020, on a retouché le pare-chocs avant, ajouté de l’éclairage à DEL à l’avant et à l’arrière et agrémenté la palette de couleurs de trois teintes.
Deux moteurs du passé
Si la conception globale du RVR est dépassée, on ne peut pas dire non plus que les moteurs offerts soient ce qu’il y a de plus moderne. Celui de base est un bloc à quatre cylindres de 2 L qui développe 148 chevaux et 145 livres-pied.
Quant au moteur optionnel, il compte également quatre cylindres, mais son volume est de 2,4 L. Il génère 168 chevaux et 167 livres-pied. Ces deux moteurs sont jumelés à une transmission à variation continue.
Si le moteur optionnel de 2,4 litres est suffisamment puissant, là s’arrêtent ses qualités dynamiques. Il devient rapidement bruyant dès qu’on le sollicite moindrement à cause de la boîte CVT.
Bruyant et mal assemblé
L’expérience au volant du RVR est… hum, hum… particulière. En effet, ce VUS sous-compact ne brille pas par son silence. Les bruits provenant du vent, des suspensions et de la motorisation montrent qu’il est mal isolé. Bref, ce n’est pas au chapitre de l’agrément de conduite général que le RVR gagne des points.
Quant aux suspensions, en plus d’être bruyantes, elles sont sèches. La combinaison des suspensions et de la direction donne l’impression de conduire un véhicule dont la conception est dépassée par la concurrence.
Pour ce qui est de son assemblage, il est tout sauf exemplaire. Lors de notre période d’essai, le plafonnier s’est détaché en roulant! Pas moyen de le replacer adéquatement, il retombait aussitôt. Pour un véhicule neuf vendu aussi cher, c’est inacceptable.
Une chance que le litre d’essence n’est pas cher
Au moment d’écrire ces quelques lignes, le prix du litre d’essence se situe bien confortablement sous le dollar. Et c’est une chance, car le RVR, bien qu’il appartienne à la catégorie des VUS sous-compacts, est pas mal glouton : Ressources naturelles Canada annonce une consommation de 9,2 L/100 pour le plus petit moteur et de 9,4 L/100 km pour son grand frère.
C’est exagéré lorsque l’on réalise que les Subaru Crosstrek (7,9 L/100 km), Mazda CX-30 (8,9 L/100 km) et Honda HR-V (8,5 L/100 km) font nettement mieux.
Où est l’hybride rechargeable?
Avec l’Outlander PHEV, Mitsubishi a connu un certain succès. Ça a carrément été le premier VUS compact et relativement abordable à offrir la technologie hybride rechargeable. Sans être parfait, il faut reconnaître qu’il a été un pionnier. Si Mitsubishi avait été un peu plus proactif, il aurait pu devancer Subaru et son Crosstrek hybride rechargeable en vendant un RVR doté de la même technologie.
Considérant que le RVR est le véhicule le plus vendu de la marque, il faut être aveugle pour ne pas y voir de potentiel.
Heureusement qu’il y a la garantie
Parce qu’il faut bien un minimum de positivité, soulignons la garantie exemplaire du constructeur : elle couvre le groupe motopropulseur pendant dix ans ou 160 000 kilomètres. Pour ce qui est du reste du véhicule, il est couvert d’un pare-chocs à l’autre durant cinq ans ou 100 000 kilomètres.
Parmi les points forts de Mitsubishi, il y a aussi la fiabilité d'ensemble qui est bonne. Le constructeur innove peu, ce qui permet de vendre des véhicules éprouvés sur le plan de la durabilité.
Une facture qui fait mal
Malgré sa pléiade de défauts, le RVR ne peut même pas se vanter d’être abordable. En effet, pour une version de base, il faut débourser 25 016 $. Mais à quoi bon avoir seulement les roues avant motrices? La traction intégrale est l’une de ses qualités, alors ce serait dommage de s’en passer.
Dans ce cas, la facture grimpe à 27 516 $ pour une version ES AWC. Et encore, on doit payer près de 32 000 $ pour avoir une version à quatre roues motrices dotée du moteur optionnel.
Quant à la version d’essai, soit une GT, son prix excédait 36 000 $. Demander autant d’argent pour un véhicule qui en offre si peu, c’est carrément indécent. Inutile de vous dire que vous avez mieux à faire avec les 36 000 $ que vous avez en poche que d’acheter un RVR.
En bref
Dans un segment dans lequel on retrouve notamment les Mazda CX-30, Subaru Crosstrek, Nissan Qashqai, Hyundai Kona et Honda HR-V, le RVR peine à convaincre face à cette concurrence plus moderne.