Renault 21 2 Litres Turbo : la Medallion qu’il nous fallait!
Dans cette série d’articles intitulée Histoire de France, le Guide de l’auto vous fait découvrir des véhicules construits de l’autre côté de l’Atlantique. Retrouvez des modèles mythiques, insolites ou méconnus qui n’ont jamais été vendus au Québec.
À la fin des années 1980, Renault s’apprête à quitter l’Amérique du Nord par la petite porte. Avant ce départ précipité et la vente de AMC à Chrysler, le constructeur a sorti un dernier modèle dérivé de la Renault 21 européenne : la Medallion.
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Déclinée en berline et en familiale, l’auto propose une ligne classique mais cohérente avec ce qui se pratiquait sur le marché à l’époque. C’est plus timide sous le capot en revanche. Monter un 6 cylindres aurait été judicieux, mais à la place on retrouve un 4 cylindres 2,2 litres atmosphérique. Dans cette configuration, il développe 103 chevaux et 124 livres-pied de couple.
De l’autre côté de l’Atlantique, une version sportive est prête à prendre la route. La base moteur, un 4 cylindres en ligne, est similaire à celle de la Medallion. Mais les ressemblances s’arrêtent là.
Les Allemands dans la mire
Profondément retravaillé, le bloc de 2 litres de cylindrée est équipé d’un turbocompresseur et de pièces internes renforcées pour supporter le surcroît de puissance. Au final, on obtient 175 chevaux, 195 livres-pied de couple et une vitesse maximale de 227 km/h.
Une rumeur tenace raconte que les ingénieurs de chez Renault pouvaient atteindre 200 chevaux sans difficulté, mais que le moteur avait été assagi pour ne pas faire de l’ombre à sa grande sœur, la Renault 25. Sans confirmation officielle du constructeur, difficile de l’affirmer, mais la facilité avec laquelle des Renault 21 ont été préparées à 200 chevaux sans diminuer leur fiabilité accrédite cette théorie.
Vous allez me dire, 175 chevaux ça n’impressionne plus personne aujourd’hui. C’est vrai, mais rappelez-vous qu’à la même époque une BMW 325i E30 développe 168 chevaux au Canada…côté puissance, la 2 Litres Turbo n’a donc rien à envier à la célèbre bavaroise.
Les Allemands étaient à ce point visés par Renault que la publicité de l’époque mettait en avant sa rapidité sur l’autoroute. Une autre époque où la vitesse maximale était encore un argument de vente.
Bonne tenue de route mais finition à revoir
Si le moteur est à la hauteur, dans l’habitacle la finition n’a rien à voir avec celle d'une BMW. La qualité perçue est loin d’être à la hauteur, en particulier les plastiques. La finition des habitacles étant un défaut récurrent chez Renault dans les années 1980, le modèle 2 Litres Turbo ne fait pas exception.
Cela dit, son agrément de conduite, ses performances et son confort de roulement sont unanimement reconnus par la presse automobile à sa sortie. Excellente autoroutière, l’auto propose un comportement moteur « à l’ancienne » avec un turbo qui entre fortement en action.
L’arrivée du catalyseur lui fait perdre quelques chevaux (163 au lieu de 175) mais son couple demeure inchangé. Et pour enfoncer le clou, un modèle à 4 roues motrices nommé « Quadra » va aussi faire son apparition dans la gamme! Une auto qui aurait sans doute plu à plusieurs amateurs de véhicules sportifs qu'il est possible d'utiliser toute l'année au Québec.
Le seul moyen d’en conduire une aujourd’hui consiste à l’importer directement d’Europe, la voiture ayant été produite il y a plus de 15 ans. À notre connaissance, il y a au moins une Renault 21 2 Litres turbo qui circule actuellement au Québec. Peut-être la croiserez-vous à l’occasion d’un rassemblement de voitures anciennes!