Genesis G90 2020 : la question à 89 750$
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Dans le créneau des berlines de grand luxe, la Genesis G90 fait figure d’outsider. Sur le plan du gabarit, de la dotation d’équipement et de la vocation, elle coche les cases d’appartenance au club sélect des voitures de grand luxe.
Mais il lui manque un élément primordial pour assurer son intronisation, soit un écusson prestigieux. Si tous les acheteurs adoptaient une démarche uniquement cartésienne, la Genesis G90 ferait sans doute mieux au chapitre des ventes, mais celles-ci demeurent confidentielles.
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En effet, la clientèle visée, pour laquelle l’image prend une place prépondérante dans l’équation, continue de plébisciter les marques d’automobiles de luxe établies de ce monde.
82 ventes au Canada en 2019
À ce sujet, les chiffres de vente parlent d’eux-mêmes. En 2019 au Canada, seulement 82 Genesis G90 ont trouvé preneurs, contre 375 Série 7 de BMW et 828 Classe S de Mercedes-Benz — pour ne nommer que celles-là — dont le prix est largement supérieur à celui de la Genesis.
En quelques mots, la G90 est-elle la Volkswagen Phaeton de notre époque ? Poser la question, c’est y répondre… Si elle existe, c’est surtout parce que la classe dirigeante de ce pays désire rouler en voiture de luxe tout en affichant son patriotisme, la Genesis G90 étant devenue une sorte de fierté nationale en Corée du Sud.
Redessinée pour 2020, la Genesis G90 se veut maintenant plus affirmée. Dans la refonte vers le modèle actuel, les portières et le toit du modèle précédent sont les seuls éléments conservés, tous les autres panneaux de carrosserie sont inédits. La calandre, presque en forme de torse, donne du tonus à la partie avant, alors que les blocs optiques émulent ceux d’une Volvo.
Vue de profil, on remarque le style très old school des jantes en alliage de 19 pouces, lesquelles ressemblent à de la dentelle, ce qui donne un look plus conservateur que moderne à la voiture. Il est toutefois possible d’opter pour des jantes en alliage de 19 pouces à 14 rayons, mais on est loin du choix offert par les marques rivales quant au look et aux dimensions des jantes.
Des options ? Quelles options ?
À l’exception de ces jantes de 19 pouces, et de quelques accessoires comme des tapis protecteurs toutes saisons ou un support pour tablette multimédia, entre autres, la G90 est dépourvue d’options et affiche une dotation de série très complète. Il suffit de choisir parmi les sept couleurs de carrosserie ainsi que les deux coloris pour l’habitacle, et c’est réglé.
À bord, on remarque immédiatement la sellerie en cuir Nappa à motif diamant, les appliques de bois à pores ouverts et l’écran central tactile en couleurs de 12,3 pouces, la G90 reprenant à peu près tous les attributs d’une authentique voiture de luxe. La planche de bord est à la fois simple et fonctionnelle, mais, côté style, on est à des années-lumière de ce que Audi, BMW, Mercedes-Benz, ou encore Lexus, proposent aujourd’hui dans ce créneau.
Encore là, la G90 se révèle plutôt conservatrice. Les fonctionnalités Apple CarPlay et Android Auto sont au rendez-vous, mais exigent que votre téléphone intelligent soit connecté par câble. Les places arrière offrent un excellent niveau de confort.
Sur la route
Une seule motorisation est au programme, et elle composée du V8 atmosphérique de 5 litres développant 420 chevaux, retenu du modèle antérieur, ainsi que d’une boîte automatique à huit rapports. La voiture profite également d’un rouage intégral. Le choix d’un V8 atmosphérique détonne un peu à notre époque où les moteurs biturbo font la loi dans ce créneau. Cela dit, ce V8 se montre plutôt volontaire, en plus de faire preuve d’une belle fluidité en ce qui a trait à la livrée du couple.
La boîte automatique, très efficace, sait se faire oublier ce qui permet d’apprécier la quiétude qui règne à bord, le niveau sonore perçu dans l’habitacle étant remarquablement bas grâce, entre autres, à un vitrage à double épaisseur. En quelques mots, la G90 joue à fond la carte du confort. Côté consommation, notre moyenne observée s’est chiffrée à 12,9 litres aux 100 kilomètres.
Concernant la dynamique, on note que le roulis se manifeste assez rapidement en virage, et que la G90 trépide parfois sur un revêtement inégal, alors que les secousses sont ressenties dans l’habitacle. De ce côté, cette filtration des inégalités de la route laisse un peu à désirer, et la G90 souffre de la comparaison directe avec les ténors du créneau, tous dotés de liaisons au sol plus évoluées sur le plan technique.
Somme toute, cette G90 impressionne par sa dotation de série et, malgré les aléas précités, par son niveau de confort, ainsi que par son prix défiant toute concurrence. Ce sont là des arguments convaincants, mais, comme le choix d’un véhicule de luxe n’est pas que rationnel, ce n’est pas encore suffisant pour assurer une plus grande diffusion à la G90.
La G70, qui est une berline sport beaucoup plus abordable, a largement contribué au rayonnement de la marque au pays, mais ce sera assurément le VUS GV80, dont le lancement est prévu en cours d’année 2020 en tant que modèle 2021, qui permettra à Genesis de s’imposer un peu plus dans le créneau des véhicules de luxe.