Porsche Ice Experience 2020 : 443 chevaux sur la glace vive!
Le Guide de l’auto s’est rendu au Circuit Mécaglisse dans les Laurentides pour conduire les Porsche 911 Carrera S et Carrera 4S 2020 sur la piste glacée.
Le constructeur avait invité les médias pour leur donner un avant-goût des véritables stages de conduite proposés à ses clients. Plusieurs niveaux sont disponibles, du niveau débutant (Ice Trial) jusqu’au pilotage avancé (Ice Force+).
- À lire aussi: La Porsche 911 tout-terrain de Gemballa sera construite
- À lire aussi: Mercedes-AMG Winter Sporting : il faut bien que les riches s'amusent!
Le niveau de difficulté augmente évidemment au fur et à mesure et certains stages doivent avoir été complétés avant de pouvoir passer au suivant. Par exemple, il est possible de commencer avec le programme Ice Intro, mais il s’agit d’un prérequis pour s’inscrire au Ice Experience qui vous formera de manière plus poussée au pilotage sur glace.
Au moment d’écrire ces lignes, quelques places sont encore disponibles dans les stages Ice Trial (2 895 $ +tx), Ice Intro (5 695 $ +tx) et Ice Experience (6 995 $ +tx) pendant le mois de février 2020. En revanche, les Ice Force et Ice Force+ qui proposent la conduite la plus avancée sont complets pour l’année 2020.
Une histoire de poids
Pour cette journée de conduite sur glace, nous allons conduire des Porsche 911 Carrera S (propulsion) et des 911 Carrera 4 S (traction intégrale). Les autos sont dotées de pneus d’hiver Nokian surmontés de clous de 1,5 mm de hauteur.
Les instructeurs nous l’ont répété toute la journée, la clé pour conduire efficacement sur une surface glissante, c’est d’apprendre à gérer le transfert de masse qui s’opère quand le véhicule est en mouvement. Quand la voiture accélère, freine ou tourne, son poids est dirigé vers l’avant, vers l’arrière ou latéralement.
Lorsque l’adhérence est très faible, le conducteur fait généralement face à deux problèmes principaux. Soit le train avant tire tout droit même quand on braque le volant, c’est le sous-virage. Soit l’arrière de la voiture décroche et semble vouloir passer devant, c’est le survirage.
Ces deux situations peuvent arriver sur la route et causer un accident si le conducteur ne corrige pas le problème adéquatement.
Comment combattre le sous-virage?
Quand on veut tourner dans un virage mais que la voiture refuse de le faire, il faut redonner de l’adhérence aux pneus avant pour reprendre le contrôle. Pour ce faire, il suffit de relâcher l’accélérateur ou de freiner. Cette action va transférer le poids de la voiture vers l’avant et redonner de l’adhérence aux pneus.
Si votre volant est fortement braqué, il faut aussi remettre les roues plus droites pour diminuer les contraintes exercées sur le train avant. En effet, le premier réflexe quand la voiture ne tourne pas consiste à braquer les roues au maximum. C’est pourtant le contraire qu’il faut faire pour se sortir de cette situation.
Gérer le survirage
Lorsque l’on accélère trop fort ou que l’on aborde un virage glissant avec trop de vitesse, il est possible que l’arrière de la voiture décroche. Pour combattre ce phénomène, il faut contre-braquer, c’est-à-dire tourner le volant dans le sens opposé au virage dans lequel on s’inscrit.
Cela permet de retrouver l’adhérence du train arrière et de remettre l’auto dans le droit chemin.
En revanche, il ne faut pas relâcher fortement l’accélérateur car cela va mettre encore moins de poids sur les roues arrière, qui en manquent déjà. Et si le conducteur ne contre-braque pas ou pas assez rapidement, il va aussi perdre le contrôle de la voiture.
Grâce à des exercices réalisés tout au long de la journée, les instructeurs guident les participants et les aident à corriger leurs erreurs de conduite.
Une Porsche sur la glace, c’est comment?
C’est surprenant…et c’est efficace! La plus délicate des deux est évidemment la 911 à deux roues motrices. L’auto se comporte très bien avec les aides électroniques activées. En revanche, elle devient nettement plus sensible au survirage lorsque l’on désactive totalement le contrôle de stabilité PSM (Porsche Stability Management).
C’est surtout notable quand le train arrière décroche, le contre-braquage doit être rapide et bien dosé sous peine de perdre le contrôle de l’auto.
C’est tout le contraire avec la Carrera 4S dont le système de traction intégrale se montre très efficace. Demeurant typée propulsion, la 911 à 4 roues motrices profite pleinement de ses roues motrices avant pour faciliter la vie du conducteur.
Elle offre une sérénité impressionnante y compris sur la glace vive du circuit. Même avec les aides électroniques désactivées, l’auto reste facile à contrôler et pardonne beaucoup plus les erreurs.
Après une telle démonstration, il ne fait aucun doute qu’une Porsche 911 Carrera 4S peut être conduite toute l’année au Québec sans aucune difficulté si elle est dotée de bons pneus d’hiver.
Reines de la glisse… et de la drift!
Améliorer sa sécurité au volant et peaufiner sa conduite c’est bien, mais cela n’interdit pas de s’amuser un peu! La faible adhérence de la glace permet aussi de s’exercer à la glisse et même à la drift.
Après avoir mis un gros coup d’accélérateur pour lancer la dérive, il faut doser l’accélérateur et le braquage du volant pour maintenir la glisse sans perdre le contrôle de l’auto.
Une fois que la voiture glisse, il suffit de contre-braquer pour diminuer la glisse ou braquer le volant dans le sens du virage pour l’accentuer (voir vidéo). Les mouvements au volant doivent être vifs mais le contrôle de l’accélérateur plus précautionneux. Et il faut regarder loin, là où on souhaite aller pour maintenir la bonne trajectoire.
Un exercice qui n’est pas évident mais qui donne des sensations uniques une fois maîtrisé. On pourrait comparer ce ressenti à celui d’un funambule qui doit faire attention à son équilibre et bien placer son corps tout en avançant sur son fil.
Une chose est certaine, après avoir participé à un stage Ice Experience, vous vous sentirez plus à l’aise au volant de votre véhicule, que vous possédiez une Porsche ou pas.