Buick Enclave, du beau boulot
Depuis plusieurs années, la minifourgonnette était le véhicule prisé des familles nombreuses. On assiste cependant à un changement important depuis quelque temps alors que nombre de consommateurs se tournent vers un nouveau type de véhicule, leur permettant notamment de s'éloigner du stigmate associé aux minivan. C'est ainsi que de nombreux acheteurs délaissent les minivan pour se tourner vers des VUS de type multisegments, plus urbain et pouvant souvent accommoder plus de cinq passagers.
C'est ainsi que l'Enclave joint la tendance, avec à ses côtés, la Mazda CX-9, le Ford Taurus X, le Chrysler Pacifica et le Honda Pilot, des véhicules mariant l'aspect pratique et spacieux d'une minivan, la robustesse et le style des VUS et une conduite s'apparentant un peu plus à celle d'une voiture. Si GM nous avait souvent habitués dans le passé à des produits misant plus sur un prix compétitif que sur la qualité, on doit avouer qu'il en est tout autrement avec l'Enclave. Suffit de jeter un œil rapide à l'extérieur et à l'intérieur pour le comprendre. Le constructeur a fait du bon boulot, nous présentant un véhicule dont les qualités sont au même niveau que plusieurs des rivaux mentionnés ci-haut. La preuve est d'ailleurs faite puisque plusieurs personnes m'ont déjà demandé mon avis sur ce véhicule, le considérant dans leurs choix non pas pour une question de budget, mais bien par choix.
Un joyeux festin
Le Buick Enclave fait partie d'un trio aux côtés du Saturn Outlook et du GMC Acadia, des émules partageant les mêmes composantes mécaniques. C'est un jeu bien connu de nos jours qui permet aux constructeurs de rentabiliser un plus tout nouveau modèle. La recette est simple, on prend un modèle et on l'adapte aux spécificités d'une autre marque, permettant ainsi de grossir un porte-folio à moindres frais. Même si on peut critiquer une telle stratégie, elle aura connu du succès pour plusieurs constructeurs, surtout si on ne se contente pas que de nous présenter que des clones, mais bien des véhicules proposant des identités distinctes. On pense ici à ce que Chrysler a réalisé avec la 300, la Charger et la Magnum.
Deux versions de l’Enclave sont proposées, se distinguant principalement par des niveaux d'équipement différents. La version CL débute la gamme alors que la version CLS s'avère la plus cossue. Toutes partagent la même motorisation soit un V6 de 3,6 litres, offrant pour une première fois un système de calage variable des soupapes. Fort de ses 275 chevaux, ce moteur est couplé à une boîte automatique à six rapports, la seule proposée. Plus efficace que la traditionnelle boîte à quatre rapports utilisée fréquemment par GM, cette dernière m'a semblé hésitante à quelques reprises.
Des lignes massives
Si le GMC Acadia et le Saturn Outlook sont un peu plus abordables et jouent la carte de la sportivité, le Buick Enclave s'oriente de son côté vers le luxe et le confort. On remarque ses lignes extérieures plus élégantes alors que le fascia avant affiche la grille classique typique à Buick. Les flancs du capot intègrent des ouies, élément de style réapparu initialement sur la Lucerne. Au premier coup d'œil, l'Enclave se présente définitivement comme un costaud. Malgré la fluidité de ses lignes, on le sent massif, surtout en version CXL équipé des jantes de 19 pouces. Voilà certes un élément améliorant l'esthétisme du véhicule, mais bonne chance pour vous trouver des pneus d'hiver à peu de frais. Ce sera aussi le cas si vous optez pour la Mazda CX-9 puisqu'il propose aussi de série de jantes de 19 pouces.
À l'intérieur, on remarque une attention aux détails plus marquée et une utilisation de matériaux procurant un effet de qualité supérieure. On apprécie la disposition de l'instrumentation ainsi que l'ergonomie des différentes commandes. Bien entendu, vous pourrez l'équiper de divers équipements et gadgets incluant notamment un système de navigation et de divertissement comme un lecteur DVD et un écran. Voilà de quoi occuper les enfants lors de longues randonnées. L'Enclave offre des sièges confortables, malgré un léger manque de soutien latéral. Selon la configuration de la seconde rangée, il pourra accueillir jusqu'à huit passagers avec tout de même assez de dégagement pour tous.
Sur la route
Puisque l'Enclave poste de l'emblème Buick, on retrouve au volant une conduite favorisant le confort et non la sportivité. Si vous appréciez une suspension plus molle, un habitacle fortement insonorisé et une direction plus légère, l'Enclave vous comblera. Si au contraire vous appréciez les sensations de la route et un comportement plus dynamique, il faudra peut-être regarder ailleurs. À ce chapitre, le CX-9 vous plaira probablement un peu plus. Malgré tout, on ne peut accuser l'Enclave d'être accablé d'une extrême mollesse. Il faut avouer que la taille des roues et le profil bas des pneus donnent un peu plus de corps au véhicule.
En accélération, le six cylindres réussit à procurer au véhicule des prestances acceptables, mais ce lourdaud n'a rien d'une voiture sport. Au chapitre de la consommation, j'ai enregistré une moyenne de 12,8 l/100 km lors de mes quelque 800 km parcourus. Pas si mal compte tenu de la taille du véhicule, mais il faut avouer que j'ai effectué mon essai en grande majorité sur les autoroutes. Cette donnée pourrait varier rapidement à la hausse si vous devez composer quotidiennement avec la jungle urbaine.
Force est d'admettre que GM nous a concocté un bon trio de véhicules qui n'ont rien à envier à plusieurs rivaux. La mode est à ce type de VUS et pour une fois, GM n'arrive pas en retard dans la danse avec, en prime, des véhicules hautement compétitif. Si vous êtes à la recherche d'un tel véhicule, ce trio vaut certainement un essai.