Buick Envision 2020 : il faudra en faire plus
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Dans la mare de VUS compacts de luxe offerts sur le marché, le Buick Envision fait office de simple figurant.
En 2019, 2 915 unités de l’Envision se sont écoulées au Canada. Un chiffre très bas, quoique légèrement en hausse par rapport à 2018. Pour vous donner une idée, l’Audi Q5 s’est vendu à 10 855 exemplaires l’an dernier, tandis que l’Acura RDX a trouvé preneur 9 716 fois. Même des modèles plus marginaux comme l’Infiniti QX50 ou le Cadillac XT5 ont mieux fait que le VUS de Buick.
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Et pourtant, l’Envision réussit à présenter une gamme d’équipement complète et un prix franchement compétitif. Pourquoi demeure-t-il à ce point boudé par la clientèle canadienne?
Afin d’en avoir le cœur net, nous avons pris le volant d’un Envision 2020 pendant trois semaines où nous avons parcouru près de 2 000 kilomètres.
Un habitacle qui déçoit
Avec un prix de base de 36 298 $, le Buick Envision mise sur des mensualités très raisonnables pour attirer les consommateurs. L’effort est louable, mais cela vient avec une présentation et une qualité des matériaux qui n’a rien à voir avec ce que proposent Audi ou Mercedes-Benz, par exemple.
Même dans le modèle mis à l’essai, une version Haut de Gamme II dont la facture frôlait les 50 000 $, l’habitacle était parsemé de plastiques durs et rien n’inspirait vraiment le prestige. À vrai dire, on se serait cru dans un Chevrolet Equinox avec des sièges en cuir. Mis à part une petite horloge analogique bêtement apposée à droite de l’écran tactile, c’est du pareil au même. Notons par contre que le système d’infodivertissement est facile à consulter et compatible avec les incontournables Android Auto et Apple CarPlay.
Vu de l’extérieur, l’Envision n’a rien pour attirer les foules non plus. Très banal, ce VUS fabriqué en Chine se fond tristement dans la masse. À sa défense, sa ligne de toit plutôt haute permet un bon dégagement pour la tête à l’avant comme à l’arrière ainsi qu’un rangement plus qu’acceptable dans le coffre.
Un moteur qui change tout
Si la version Haut de Gamme ne change pas la présentation globale de l’Envision, elle en vaut tout de même grandement la chandelle en raison de la motorisation qu’elle adopte.
Alors que les variantes Privilégié et Essence sont animées par un moteur atmosphérique de 197 chevaux, le modèle Haut de Gamme a plutôt droit à un bloc à quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres développant 252 chevaux et 295 livres-pied de couple.
Grâce à cette mécanique, les déplacements à bord de l’Envision deviennent soudainement pas mal plus agréables. Autant en accélération qu’en reprise, le moteur turbo fait un boulot irréprochable, de concert avec une transmission automatique à neuf rapports elle aussi fort appréciable.
D’ailleurs, en utilisant une boîte à neuf rapports au lieu de celle à six rapports comme c’est le cas avec le moteur de base, le moteur turbo consomme à peine plus tout en réalisant des performances nettement plus appréciables. En conduite combinée ville/route, Ressources naturelles Canada annonce une consommation de 10,0 L/100 km avec le moteur de base et de 10,7 L/100 km avec le moteur turbo offert en option.
C’est sur la route qu’on apprend à comprendre et à apprécier l’Envision 2020. Juste assez fermes, la suspension et la direction permettent un certain plaisir de conduire sans sacrifier le confort, si cher aux consommateurs traditionnels des produits Buick. Il est toutefois décevant de constater qu’il est impossible de changer de mode de conduite afin de régler certains paramètres du véhicule en fonction de nos préférences. Quand on sait que des marques grand public proposent désormais ce genre de gadget, il est difficile de comprendre pourquoi Buick n’emboîte pas le pas...
Le rouage intégral de l’Envision, offert de série sur toutes les versions, effectue un boulot honnête et permet de demeurer en sécurité au volant, même quand les conditions climatiques sont défavorables. Une petite virée dans le Parc des Laurentides en pleine tempête de neige nous a permis de le constater!
Côté techno, la version mise à l’essai était équipée d’un paquet de systèmes d’aide à la conduite comme l’aide au maintien de voie et une alerte de prévention de collision. On avait même droit à un système d’aide au stationnement automatique, qui permet au véhicule de se diriger de lui-même dans un espace de stationnement en parallèle.
Malgré tout ça, Buick a omis d’installer un régulateur de vitesse adaptatif à bord de l’Envision, une technologie pourtant répandue dans pratiquement tous les véhicules en 2020. Il nous semble que cela aurait dû être priorisé.
Si Buick voulait frapper un grand coup, pourquoi ne pas intégrer la technologie de conduite semi-autonome Super Cruise de Cadillac, une autre marque de la famille General Motors. Cela permettrait peut-être à l’Envision d’attirer quelques acheteurs de plus.
Parce que pour le moment, Buick n’offre absolument rien pour se démarquer de la masse. Et les chiffres de vente sont là pour le prouver.