Infiniti QX50 2020 : celui qui n’a pas encore relevé le défi
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En 2019, Infiniti est débarqué avec une deuxième génération du QX50, son véhicule utilitaire sport compact de luxe. Rival des BMW X3, Mercedes-Benz GLC, Audi Q5, Lexus NX et Acura RDX, le QX50 devrait amener de l’eau au moulin pour le constructeur japonais.
Or, ce n’est pas le cas. Voici sans doute pourquoi.
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Un moteur bien particulier
Lorsque le QX50 a été dévoilé en vue de sa commercialisation l’an dernier, c’est son moteur qui a volé la vedette. En effet, on retrouve sous le capot un bloc turbocompressé à quatre cylindres de 2 L. À l’échelle planétaire, il est devenu le premier moteur à être doté d’un taux de compression variable. Celui-ci peut passer de 8: 1 pour des performances maximales à 14: 1 pour une économie optimisée.
Le constructeur dit de lui qu’il combine la puissance d’un moteur à essence turbocompressé au couple et à la frugalité d’un moteur alimenté au diesel.
Quant à la puissance et au couple développés, ils s’élèvent respectivement à 268 chevaux et 280 livres-pied. Comme c’est le cas pour bien des moteurs turbocompressés, celui du QX50 donne tout ce qu’il a à donner lorsque l’on grimpe en régime.
Pour ceux qui seraient réticents face à cette motorisation, sachez qu’elle travaille discrètement et que vous ne vous rendrez sans doute jamais compte de la variation du taux de compression. On en vient même à se demander quelle est l’utilité réelle d’une telle caractéristique…et quelle sera sa fiabilité à long terme.
Une boîte qui le handicape
Si ce moteur est ce que l’on pourrait qualifier de bon vivant, il est toutefois malheureux de constater que la transmission à variation continue représente un réel handicap. Nissan et Infiniti ont été des précurseurs dans l’utilisation de ce type de boîte, néanmoins, ils n’ont pas réussi à la peaufiner suffisamment pour la rendre agréable.
Et ça, c’est sans parler de son levier. Peu ergonomique, il est arrivé à quelques reprises au cours de la semaine d’essai qu’il se place en position N (neutre) alors que l’on tentait simplement d’ajuster la température ou de changer de poste de radio! Rendu là, ce n’est pas un caprice. C’est carrément dangereux. Il est impératif que la situation soit corrigée.
Une consommation réduite?
Avec cette motorisation supposément révolutionnaire, Infiniti avait notamment l’ambition de changer les standards de l’industrie en ce qui a trait à la consommation. Laissons les chiffres parler d’eux-mêmes. En conduite combinée, Ressources naturelles Canada annonce une cote de 9,7 L/100 km. Au dixième près, la cote est exactement la même pour les Audi Q5 et NX 300. Et pour le BMW X3? Seulement 9,2 L/100 km. Alors, elle est où, l’économie de carburant? Elle est demeurée dans la tête des ingénieurs.
Une sonorité que l’on ne peut qu’apprécier
On fait souvent référence à l’automobile en fonction de ce qui est mis à la disposition de notre vue. Mais rarement de notre ouïe. Or, dans le cas du QX50, on est plus que servi.
Plus haut, on mentionnait que toute l’action se déroulait lorsque l’on était dans les hautes sphères du régime moteur. Qui plus est, à ce niveau, on jouit d’une sonorité digne d’un véhicule sport pas mal plus onéreux. Bien que l’on n’ait pas droit à 6, 8 ou même 12 cylindres, Infiniti s’est assuré qu’il ne chante pas comme une casserole.
À une époque au cours de laquelle les véhicules sont gris, drabes et sans âme, il est fort rafraîchissant de constater qu’un constructeur ose injecter une dose de personnalité.
Un écran, c’est bien, mais deux, c’est pire
Pour une raison nébuleuse, on retrouve deux écrans au centre de la planche de bord. Sur celui du haut est notamment affichée la carte routière alors que sur celui du bas, on retrouve les fonctions liées au téléphone, à l’audio ainsi qu’au réglage de la température. Il aurait été plus ingénieux de concentrer ses efforts sur un seul écran qui serait complet, plus intuitif et de meilleure qualité.
Une marque en forte baisse
Si vous avez l’impression de croiser moins de véhicules Infiniti sur nos routes, ce n’est pas une illusion. En effet, les chiffres de ventes du constructeur japonais sont nettement en baisse et cette dernière est bien plus importante que celle de l’ensemble de l’industrie. Au Canada, Infiniti a enregistré un recul de 12,8%.
Étant donné qu’il était tout nouveau pour 2019, le QX50 est un des rares véhicules de la marque à avoir connu une hausse (22%). Or, en données absolues, les 3 515 unités vendues de ce VUS compact de luxe le classent loin derrière ses rivaux allemands, et ce, en dépit du fait qu’il soit fraîchement renouvelé.
Malheureusement pour Infiniti, la formule employée avec le QX50 n’est pas suffisante pour attirer les acheteurs. Pour réussir le défi, il faudrait proposer une image de prestige au moins équivalente à celle des rivaux allemands et se démarquer réellement sur certains volets comme le comportement routier, la finition intérieure ou encore la consommation d’essence.