Kia Rondo vs Mazda5, les mamans se prononcent !
C'est vrai, elles ne sont plus toutes nouvelles. Sauf que les Rondo et Mazda5 sont encore les deux seules microfourgonnettes du marché. Et franchement, il m'est impossible de comprendre pourquoi aucun autre constructeur n'a jusqu'ici cherché à joindre cette catégorie, visiblement populaire. Cela dit, j'ai tenté d'élucider le mystère entourant ces deux véhicules, à savoir quel est le meilleur parti pour une vocation familiale. Et quoi de mieux que quelques mères et leurs enfants pour trouver réponse à notre question. Voilà pourquoi j'ai soumis les véhicules à des tests rigoureux visant à les décortiquer sous tous les angles.
Évidemment, le premier élément facilement considérable et qui n'a rien de tangible concerne l'apparence du véhicule. Dans certains cas, l'acheteur passera outre cet élément pour considérer des facteurs plus rationnels, mais bon nombre de mamans y verront une importance capitale. Et selon les nôtres, la Mazda5 remporte la palme haut la main au chapitre du look.
Comme elles le disent si bien, une fourgonnette, qu'elle soit grande ou petite, n'est pas sexy à la base. Mais tant qu'à choisir, aussi bien opter pour quelque chose de joli! Il faut dire que la Mazda5 affiche effectivement une ligne beaucoup plus dynamique que la Rondo, plus traditionnelle d'approche. Les lignes fuyantes et mieux profilées ainsi que les jupes aérodynamiques de la version GT font d'elle un véhicule nettement plus charmeur. Par contre, il faut savoir qu'en hiver, la jupe avant surmontée d'une grande ouverture d'aération affiche une fragilité face à la neige et la glace qui ne se retrouve pas du côté de Kia.
À bord
Commençons par l'avant, où les mamans ont apprécié le confort et la présentation des deux véhicules. La Mazda5 s'est vue gagner des points pour ses sièges plus fermes, son accoudoir rabattable et sa colonne de direction télescopique, ce qui permet une meilleure position de conduite. On a aussi mentionné la présence d'une boîte à gants double et de pochettes de rangement bien découpées dans les portières. Toutefois, on lui a reproché certaines commandes déroutantes au niveau de la console centrale, lesquelles demandent une adaptation.
Du côté de Kia, on a tout de suite apprécié la planche de bord inclinée vers le conducteur, ce qui rend l'accessibilité aux commandes plus facile. La position de conduite n'a pas été aussi louangée qu'avec la Mazda5, mais au fil des kilomètres, on l'a facilement apprivoisée. Cependant, l'accoudoir central fixe s'avère trop bas pour être réellement utilisable. Et toutes ont détesté le frein d'urgence au pied, ce qui n'est pas le cas chez Mazda. Pour les sièges, on les a trouvé confortables, préférant toutefois ceux de la Mazda5.
Les deux modèles mis à l'essai étaient des versions haut de gamme. Une GT pour la Mazda5, sans l'option du cuir et de la navigation, et une EX V6 Luxury du côté de Kia, incluant la sellerie de cuir. Faisant fi du matériel recouvrant les sièges, ces deux véhicules proposent un équipement sensiblement comparable. Au niveau des commodités, la Kia se démarque toutefois par un siège du conducteur à commande électrique, un ordinateur multifonction, un système audio avec radio satellite ainsi qu'une galerie de toit, souvent très pratique. Les deux possèdent un toit ouvrant, la climatisation automatique, ainsi que les commandes audio au volant. Et bien sûr, le groupe électrique complet, le régulateur de vitesse et le télédéverrouillage sont offerts de série.
Au centre
Alors là, avantage Mazda, disent les mamans. Certes, la Mazda5 ne peut offrir de l'espace pour trois occupants, puisqu'on y retrouve deux baquets séparés. Toutefois, ceux-ci sont confortables, ajustables en quatre directions et parfaitement adaptés pour y installer un siège d'appoint. De plus, ils sont munis d'accoudoirs rabattables et cachent sous leur assise un compartiment de rangement extrêmement pratique. Il faut aussi mentionner que la version GT est munie d'une console centrale de deuxième rangée, repliable sous le siège droit et qui comporte une tablette, deux porte-gobelets et une pochette de rangement. Toutefois, c'est sans contredit la présence de portières latérales coulissantes qui a fait l'unanimité. Ces dernières sont non seulement très pratiques, tant pour l'accessibilité que l'encombrement, mais elles sont également munies d'un mécanisme d'assistance à la fermeture, appréciable lorsqu'on en a plein les bras.
Du côté de Kia, on retrouve des portières traditionnelles ainsi qu'une banquette dont seul le dossier est ajustable. Étonnamment, malgré l'absence d'une base coulissante, l'accès à la troisième rangée demeure aussi facile qu'avec la Mazda5. Cependant, le fait que la banquette ne soit pas réglable limite l'espace disponible à l'arrière qui, avec la Mazda5, peut-être optimisé en coulissant vers l'avant les baquets de la rangée centrale. Pour la banquette de troisième rangée, il faut cependant admettre que celle de la Kia est plus confortable, et que le dégagement à la tête comme aux épaules est supérieur.
Le génie de la Mazda5 se poursuit lorsque vient le temps de constater à quel point tout à bord a été pensé pour optimiser la modularité. Par exemple, les baquets de la rangée centrale ainsi que la banquette arrière se rabattent en un tournemain, formant ainsi un plancher parfaitement plat. Pas besoin de retirer les appuis-tête ni de réduire l'espace réservé aux occupants des places avant. Tout se fait sans la moindre contrainte.
Pour obtenir un plancher plat du côté de Kia, il faut obligatoirement retirer les appuis-tête et en disposer. Il faut aussi replier vers le haut l'assise de la banquette centrale pour ensuite rabattre le dossier à plat. Ainsi, on perd donc tout l'espace laissé vacant dans la Mazda5, situé derrière les sièges avant. Nos mamans ont vite fait de constater que lorsque tous les sièges sont en place, la Mazda5 propose un volume de coffre certes petit, mais supérieur à celui de la Rondo. Mince gain pour la Rondo qui propose un volume de charge supérieur lorsque tous les sièges sont rabattus.
Mécaniquement, à qui l'avantage?
Franchement, les avis sont partagés. En fait, puisque nous bénéficiions pour cet essai d'une Rondo à moteur V6, il était difficile pour nos mamans de se prêter à un jeu de comparaison mécanique honnête. Comme moi, elles ont préféré le quatre cylindres de la Mazda, un 2,3 litres de 153 chevaux, lequel se mariait dans notre cas à une boîte automatique à cinq rapports. Souple et plus nerveux, il n'offre pas des performances à couper le souffle, mais s'avère plus agréable à exploiter. Au cours de notre essai, ce quatre cylindres a consommé en moyenne 10,2 litres aux 100 kilomètres, ce qui n'est pas particulièrement impressionnant.
Pour réduire d'environ 5% cette consommation, il faudrait opter pour la boîte manuelle, ce que Kia n'offre pas. Cette dernière permet également de mieux exploiter la puissance du moteur qui peut parfois sembler insuffisante lorsque le véhicule accueille six occupants.
Du côté de Kia, le V6 de 2,7 litres n'impressionne pas vraiment. Sa puissance chiffrée à 182 chevaux est décevante et le moteur manque vigoureusement de souplesse. Jumelé à une boîte automatique à cinq rapports, il a consommé 11,9 litres aux 100 kilomètres lors de notre essai, ce qui, pour un V6 de cette puissance, n'est pas non plus très impressionnant. Ce moteur est cependant le choix logique pour ceux et celles qui auront par exemple une petite tente-roulotte à remorquer, puisqu'il autorise des charges pouvant atteindre 907 kilos (2 000 livres).
Kia propose également avec la Rondo un quatre cylindres de 2,4 litres développant 162 chevaux, lequel s'accouple à une boîte automatique à quatre rapports. Ici, on obtient un rendement comparable à celui de la Mazda, avec un peu de nerf en moins. La puissance n'est pas moindre, mais cette mécanique affiche un rendement un peu plus tranquille. Et côté consommation, elle se situe environ au même niveau que celle de la Mazda5, donc, à plus ou moins 10 litres aux 100 kilomètres.
Donc, à qui l'avantage? Mazda gagne des points pour son moteur plus souple et pour la disponibilité d'une boîte manuelle. Toutefois, le choix mécanique proposé chez Kia permet de rejoindre une clientèle plus vaste.
Silence, on roule!
En se concentrant sur l'insonorisation du véhicule à vitesse d'autoroute, nos mamans ont remarqué que la Kia était nettement plus silencieuse. Un moteur moins bruyant ainsi que l'absence de bruits éoliens autour du pare-brise lui donnaient l'avantage. On a également remarqué chez Mazda de petits craquements provenant du toit, ainsi qu'un bruit de route plus accentué, probablement en raison des pneumatiques. En tout cas, chose certaine, la Mazda5 ne gagne pas de points en matière d'insonorisation.
Sur la route, la Mazda5 démontre un dynamisme que la Rondo n'offre pas. Utilisant le châssis et plusieurs éléments mécaniques de la Mazda3, elle se veut plus agile, plus maniable et plus agréable à conduire. Toutefois, son niveau de confort n'est pas aussi accentué que celui de la Kia, qui donne l'impression d'un véhicule plus cossu. Et, en fait, ce n'est pas totalement faux, puisque la Rondo tire son origine de la berline intermédiaire Magentis, de qui elle reprend l'essentiel des éléments mécaniques et structuraux. Bref, si l'une se démarque par des aptitudes routières plus sportives, l'autre s'impose comme la plus confortable et la plus silencieuse.
Verdict des mamans?
On a préféré la Mazda5. Et je serai moi aussi porté à pencher de ce côté. Pourquoi? D'abord parce que son habitacle est mieux pensé à tous les niveaux, mais aussi parce qu'elle possède des portières coulissantes, parce qu'elle est plus agréable à conduire et disons-le, plus jolie.
Évidemment, on a aussi pensé du côté des mamans qu'une Mazda était un produit de meilleure qualité, ces dernières se fiant tout simplement à la réputation des deux constructeurs. C'est toutefois à ce moment qu'il m'a fallu leur expliquer que la Mazda5 était plus vulnérable à la corrosion et que la qualité générale de la Rondo était tout aussi bonne que celle de la Mazda.
J'ai également pris soin de mentionner que la Kia était accompagnée d'une garantie de base de 5 ans / 100 000 kilomètres, contrairement à la Mazda qui n'offre que 3 ans / 80 000 km. Une des mamans étant comptable et par conséquent, très analytique, cet argument est venu mettre un peu d'ombre sur la Mazda.
Quant à la facture de nos modèles d'essai, il était facile de justifier un surplus de 1 400$ pour la Rondo, qui proposait un moteur V6 et une sellerie de cuir avec sièges chauffants. Toutefois, en comparant une Mazda5 GS climatisée avec boîte automatique à une Rondo EX à sept passagers, on constate que l'équipement est sensiblement comparable, tout comme le prix.
Chose certaine, ces deux voitures connaissent du succès, et avec raison. Près de 12 000 Mazda5 et 10 000 Rondo ont trouvé preneur au Canada l'an dernier, ce qui prouve que ce créneau n'est pas symbolique.