Audi RS Q8 2020 : suspension de l'incrédulité
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L’Audi Q8 devient le premier VUS de la marque Audi qui reçoit le traitement RS, et c’est aussi le VUS le plus rapide sur le Nordschleife, soit la boucle nord du mythique circuit du Nürburgring.
Après avoir fait une balade à bord, sur ce même circuit, d’un prototype du RS Q8 piloté par Frank Stippler, vainqueur des 24 Heures du Nürburgring, c’est maintenant l’occasion pour moi de prendre le volant du modèle de production à son lancement mondial sur l’île de Tenerife.
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Tenerife est une île volcanique, dominée par le mont Teide faisant plus de 3 700 mètres d’altitude, avec des routes secondaires comportant beaucoup de changements d’élévation, et c’est pourquoi nous avons souvent roulé au travers, voire au-dessus, des nuages. À ces hauteurs, l’air est moins dense, mais cela n’a pas posé problème pour le RS Q8, lequel est animé par un moteur turbocompressé, en l’occurrence le V8 biturbo de 4,0 litres développant 590 chevaux et 590 livres-pied de couple, soit une cinquantaine de chevaux de moins que ce même moteur logé sous le capot du Lamborghini Urus.
RS Q8 et Urus
Réglons la question des similarités entre le RS Q8 et l’Urus immédiatement. Le moteur de l’Urus est plus puissant, et sa direction est légèrement plus directe que celle du RS Q8, alors que la calibration des liaisons au sol est généralement plus ferme quoiqu’elles soient paramétrables, tout comme sur le RS Q8 d’ailleurs.
Ayant conduit l’Urus et le RS Q8, je peux vous affirmer que les différences entre ces deux modèles, élaborés sur la même plate-forme et partageant plusieurs composantes, sont minimes sur le plan des performances et de la dynamique.
Bien que le prix du RS Q8 n’ait pas encore été déterminé pour notre marché, il est déjà acquis que le VUS de performance de Audi fera figure d’aubaine par rapport au Lamborghini, dont le prix se situe entre 200 000 $et 250 000 $, selon les options choisies.
À l’attaque
En mode Dynamic, le RS Q8 est d’attaque avec son rouage intégral adoptant des calibrations spécifiques et son différentiel arrière priorisant la roue extérieure en virage.
Le comportement est incisif au point où une suspension de l’incrédulité nous envahit alors que l’on s’étonne qu’un VUS de plus de deux tonnes métriques soit capable de rouler aussi vite en virage. Évidemment, les liaisons au sol sont dotées de barres antiroulis électromécaniques, lesquelles s’avèrent particulièrement efficaces pour maîtriser le roulis, et la monte pneumatique avec pneus de performance chaussant les jantes en alliage optionnelles de 23 pouces aide également à ce chapitre. Même chose pour la direction active aux quatre roues, laquelle braque les roues arrière en phase avec les roues avant lorsque le RS Q8 roule à plus de 60 kilomètres/heure pour les braquer à contre-phase si le rythme est moins élevé, bonifiant ainsi la dynamique.
Lancé à vive allure, le RS Q8 ne fait pas défaut au freinage puisque notre véhicule d’essai est équipé de freins en composite de céramique, lesquels permettent d’alléger la masse du véhicule de 34 kilos par rapport aux disques de frein en acier, ces disques de 440 millimètres à l’avant étant pincés par des étriers à dix pistons, rien de moins.
Hybridation légère au programme
Ceci étant dit, le RS Q8 n’est pas aussi performant et dynamique que les RS 6 Avant et RS 7 Sportback, en raison d’une masse plus imposante et d’un centre de gravité plus élevé. À l’instar des RS 7 et RS 6 Avant, le RS Q8 adopte aussi un système à hybridation légère par le biais d’un alternateur à courroie et d’un système électrique de 48 volts avec batterie lithium-ion d’une capacité de 10 Ah.
Cela permet au VUS de rouler en roue libre et moteur éteint, entre 55 et 160 km/h pendant une courte période pouvant atteindre 40 secondes pour ensuite redémarrer en douceur afin de bonifier la consommation de carburant à vitesse de croisière. De plus, le moteur V8 biturbo comporte également une fonction de désactivation de quatre des huit cylindres quand le véhicule roule sur l’autoroute, où le RS Q8 sait se montrer remarquablement docile lorsque le mode confort est sélectionné.
Un look sport mais réservé
Comparativement à l’Urus qui revêt une carrosserie très expressive, le RS Q8 adopte un style athlétique, mais réservé. Sur le plan technique, sa carrosserie est plus large de 10 millimètres par côté à l’avant, et de 5 millimètres par côté à l’arrière, par rapport au Q8 conventionnel.
Les codes stylistiques d’un véhicule de performance répondent présents, le RS Q8 affichant une calandre en nid d’abeille, des bas de caisse et un aileron de toit spécifiques, sans parler des tuyères d’échappement de grand diamètre à l’arrière. L’habitacle est à l’image de celui des RS 6 Avant et RS 7 Sportback, avec instrumentation numérique et volant multifonctions comportant la touche RS Mode, laquelle permet de passer instantanément aux modes de conduite RS 1 et RS 2, tous deux paramétrables par le conducteur.
En fin de compte, le RS Q8 a deux personnalités. C’est à la fois un véhicule de performance, presque capable de défier les lois de la physique, et un VUS doté de qualités pratiques et d’une polyvalence, lesquelles sont tout à fait en phase avec un usage au quotidien. Le prix et les tarifs des options ne seront connus qu’à l’aube de son arrivée sur notre marché au deuxième trimestre de 2020. Le RS Q8 coûtera assurément cher, mais pas autant qu’un Lamborghini Urus.