Honda Element, le précurseur des cubes
Alors que plusieurs reprochent bien souvent à Honda son manque de style et d'audace, il semble que le constructeur soit aussi capable de surprendre. C'est le cas notamment avec sa camionnette Ridgeline dont les lignes ont fait couler beaucoup d'encre, mais aussi de l’Element, un véhicule qui continue de susciter les discussions. Introduit en 2003, il faut avouer que l’Element, tout comme le Scion xB, a lancé la mode des « cubes sur roues », tendance qui prend de l'ampleur cette année avec l'arrivée de nouveaux protagonistes.
Alors que le principal rival de l’Element, le Scion xB, devrait faire son entrée au Canada cette année, l’Element voit d'autres concurrents s'amener dans la danse, soit le Kia Soul et le Nissan cube (oui, oui, avec un « c » minuscule !). En fait, tous ces véhicules rivalisent au chapitre du style, mais la comparaison ne tient plus lorsqu'on les compare de plus près. L'Element dispose de dimensions beaucoup plus généreuses puisqu'il est dérivé de la plate-forme de la Honda Civic et du CR-V, au lieu d'être affilié au segment des sous-compactes. Voilà qui lui assure un aspect pratique supérieur par apport aux autres cubes roulants offerts cette année. Du reste, l’Element demeure inchangé pour 2010, même si certains prévoyaient de légères retouches esthétiques.
Pas performant, mais économe
Proposé en version à traction ou disposant d'un rouage intégral, l'Element offre sous le capot une seule motorisation, soit un moteur quatre cylindres de 2,4 litres développant 166 chevaux pour un couple de 161 lb-pi. Ce moteur ne fait pas de l’Element une bombe sportive, mais il convient amplement à la tâche, surtout dans la version à deux roues motrices. Du reste, l'Element affiche une surprenante consommation de carburant se situant près des 10 L/100 km en moyenne si vous restez sage avec l'accélérateur. Ce qui est pas mal élevé pour la catégorie.
L'extérieur de l’Element se démarque de ce que l'on retrouve sur le marché, arborant un design très carré. Offert en couleurs tout aussi distinctes, l’Element adopte un style unique et osé. Il possède deux larges portières à l'avant auxquelles sont jumelées deux portières de type « suicide ». Ce type d'aménagement vous donne un immense accès vers l’habitacle puisqu’aucun montant latéral (montant B) n'est présent. Vous pourrez y engouffrer rapidement tout votre attirail, incluant les bicyclettes, sans nécessairement utiliser le hayon. Pratique si vous avez de jeunes enfants. Question de sécurité, il vous faudra ouvrir préalablement les portes avant afin de pouvoir ouvrir celles d’en arrière et vice-versa pour la fermeture, ce qui devient parfois agaçant.
À l'arrière, on retrouve un hayon pouvant être ouvert en deux parties. Le plateau du bas pourra également être utilisé comme endroit pour s'asseoir. Puisqu'il semble que l’Element soit populaire auprès de propriétaires de chiens, lors du dernier Salon de l'auto de New York, le constructeur nous a présenté un véhicule-concept, le « Element, the Dog Friendly » qui comporte plusieurs équipements et accessoires, notamment une rampe de chargement, destinée à faciliter la vie à bord de nos amis canins. Une telle version n'est cependant pas dans les plans du constructeur pour le moment. Il est certainqu’un tel véhicle concept va donner des idées à certains proriétaires de boutiques de toilettage.
Un intérieur modulable à souhait
Le point central de l'Element est non seulement son style, mais surtout sa grande polyvalence. Tout l'intérieur a été pensé dans cette optique et quelques fois, l'ergonomie en souffre. Oubliez le cuir et les habitacles luxueux, l'Element est conçu pour être fonctionnel, facile d'entretien et lavable. Les sièges avant en tissu sont confortables et offrent une bonne position de conduite, alors que ceux à l'arrière, au nombre de deux, sont surélevés, accordant une bonne visibilité vers l'avant. Malheureusement leur confort est plus que relatif. . Cependant, un large pilier limite la visibilité latérale. L'espace de chargement peut être aménagé de multiples façons. Les deux sièges arrière peuvent être relevés sur les côtés et ainsi libérer tout l'espace pour y placer divers objets. Mais il s’agit d’une opération qui requiert assez de force car il faut soutenir le siège, passablement lourd, avant de pouvoir l’ancrer par le biais d’un mousqueton à la poignée de maintien latérale. Le plancher est fait d'uréthane résistant aux égratignures et facilement lavable. De plus, l'Element regorge d'espaces de rangement et de pochettes vous permettant d'y déposer toutes sortes d'objets.
Sur la route, l'Element propose un comportement agréable qui s'apparente fortement au CR-V, modèle duquel il dérive. Son moteur quatre cylindres est souple et nerveux alors que sa direction précise donne un bon sentiment de contrôle. Si son style procure une bonne visibilité, il le rend par contre plus sensible aux vents latéraux, défaut plus perceptible lorsque vous vous éloignez des zones urbaines.
Bref, si vous êtes à la recherche d'un véhicule se démarquant de la masse, pratique et bien pensé, l'Element pourrait bien vous intéresser. Il faut avouer que malgré ce que plusieurs prédisaient, ce véhicule continue de rouler sa bosse car plusieurs apprécient ses vertus. Fait étonnant d’ailleurs, la clientèle de l’Element est loin d’être celle que le constructeur croyait rejoindre initialement. Il y a des gourous du marketing qui semblent avoir mal évalué certains « Element »...
Feu vert
Style hors norme
Consommation raisonnable
Habitacle fonctionnel
Prix attrayant
Feu rouge
Quatre passagers uniquement
Visibilité ¾ arrière réduite
Sensible aux vents latéraux
Style mitigé