Nissan Murano, le verre de Murano

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

À la manière des célèbres souffleurs de verre de l’île de Murano, les designers de Nissan ont créé une pièce d’art en dotant le véhicule de courbes somptueuses et de lignes galbées auxquelles se joignent plusieurs éléments judicieusement accentués. De plus, en choisissant le nom de Murano, les concepteurs ont voulu coller la réputation mondiale de ce verre légendaire à leur véhicule multisegment. La Murano, à la manière du verre soufflé, se veut donc d’une richesse incomparable et d’une admiration sans borne qui suscite l’envie de tous les collectionneurs. C’est du moins ce que proclame Nissan.

Malgré tout, les avis sont partagés sur le design extérieur de la Murano. Et sans parler de perfection visuelle, il faut admettre que les détails apportés à la carrosserie amènent une touche artistique et fluide au véhicule dont le niveau de finition est impeccable. Le style de la carrosserie est d’ailleurs rehaussé par certains détails extérieurs qui sont volontairement exagérés, dont des roues de 18 pouces, des feux arrière immenses et une garde au sol imposante, procurant ainsi un effet de solidité et de robustesse bien présent. En fait, seule la calandre semble fragile et menue. Trois versions sont proposées. La version d’entrée de gamme, la SL à traction avant, la SL à traction intégrale et la SE livrée en version intégrale d’office. Étant donné les nombreux éléments de série présents sur la version SL AWD, seules quelques options viennent nourrir le catalogue de la version SE dont un système de navigation par GPS, des sièges en cuir et un toit ouvrant. À l’intérieur, on remarque la console centrale au design intéressant et innovateur, de même que l’espace généreux et la sensation de luxe qui s’y dégage. Même sans l’option GPS, un écran trône au haut de la console centrale servant à l’affichage de l’information.

Malheureusement, en plein jour, il est souvent impossible de lire les données à cause des nombreux reflets omniprésents. Il faut également mentionner que les sièges avant sont extrêmement confortables et que l’assise est digne d’un
« La-Z-Boy ». Le soutien latéral est, lui, suffisant étant donné la vocation principalement utilitaire du véhicule. Le tissu de la version à l’essai, un suède très douillet, respire mal par temps chaud et procure un certain désagrément à la longue. Quant aux places arrière, elles offrent un confort intéressant, amplement d’espace pour les jambes, de nombreux compartiments pour le rangement, et des sièges dont les dossiers s’inclinent afin de trouver la position de sommeil idéale. Pour ce qui est du volume de chargement, il est énorme et plusieurs crochets sont disponibles pour arrimer les objets dangereux. Et bonne chance lorsque vous devrez utiliser le pneu de secours, profondément logé dans la soute de l’aire de chargement, car il est très difficile à extirper compte tenu de son gabarit, de son poids et du fait qu’on doive forcément retirer le module des graves livré avec le système audio.

Que demander de plus ?

Lorsqu’on possède une pièce qui fait l’envie de l’industrie, on aime bien s’en servir aussi souvent que possible. C’est le cas du moteur 6 cylindres de 3,5 litres de Nissan qui figure encore cette année parmi les 10 meilleurs moteurs au monde. Équilibre parfait, puissance disponible impressionnante et douceur de roulement incomparable en ont fait une mécanique dont Nissan peut être fière. C’est pourquoi il est livré sur les trois versions de la Murano et il accomplit merveilleusement bien la tâche. J’aurais normalement ici enchaîné avec quelques points négatifs mais malheureusement, je dois avouer que mécaniquement il est difficile de trouver des failles. Et encore moins évident lorsqu’on jumelle ce moteur à la transmission à variation continue.

CVT

C’était ma première expérience en « CVT » et j’avais quelques appréhensions face à cette nouvelle technologie. Honte à moi, car cette transmission à variation continue n’offre que des avantages : accélération constante surprenante, élimination des à-coups ressentis lors des changements de vitesses des boîtes automatiques, niveau sonore réduit significativement, révolutions du moteur minimales et consommation de carburant réduite. Évidemment, quelques points négatifs sont ressortis pendant l’essai dont une compression moteur agaçante à quelques occasions lorsqu’on relâche l’accélérateur. On pourrait également reprocher à la transmission la lenteur de ses changements de vitesse. Une fraction de seconde de trop qui nous laisse souvent sur notre appétit. De plus, il arrive qu’au moment d’appuyer de nouveau sur l’accélérateur suite à un freinage d’urgence, la transmission CVT cherche la variation de rapport la plus appropriée, ce qui nous donne l’impression de manquer de puissance. Néanmoins, en situation de tous les jours, la CVT est une révélation par ses changements de rapports qui s’effectuent, la majorité du temps, sous les 1 700 tr/mn.

Le fort gabarit de la Murano n’est pas seulement une impression visuelle mais bien réelle. Avec un poids de plus de 1 800 kg, il faut s’attendre à ce que son comportement en soit affecté. Les ingénieurs se sont donc appliqués pour que ce ne soit pas le cas. Les suspensions ont admirablement bien été ajustées à ce type de véhicule et judicieusement calibrées afin de procurer au Murano une tenue de route solide et digne d’une berline sport. Les freins sont d’une efficacité étourdissante et arrêtent le lourd véhicule en moins de 39 mètres.

La Murano de Nissan revêt un style accrocheur, audacieux et artistique par sa sculpture profilée et sa ligne fluide rappelant le verre de Murano. À l’opposé, son côté robuste, solide et pataud s’assure d’enlever l’idée de fragilité amenée par cette association avec le verre. Quoi qu’il en soit, ce véhicule aura été un pionnier dans le domaine du multisegment, et malgré l’arrivée de nombreux compétiteurs dans ce créneau il restera, à mon avis, une référence pendant encore quelques années grâce à sa mécanique sans faille.

feu vert

Transmission épatante
Insonorisation impressionnante
Volume de l’habitacle généreux
Moteur exemplaire
Sièges avant très confortables

feu rouge

Direction lourde
Forte consommation
Poids élevé
Quelques bruits de caisse

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