Toyota Supra 2020 : si Paul Walker voyait ça
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De tous les véhicules qui font leur apparition sur le marché cette année, la Toyota Supra 2020 est assurément l’une des plus attendues par les amateurs de performances… peut-être à égalité avec la Chevrolet Corvette et la Ford Mustang GT500!
Ramenant dans l’actualité un nom qui avait été enterré en 2002, la GR Supra (c’est son nom complet, en hommage à Gazoo Racing) rappelle inévitablement une époque où Toyota se donnait corps et âme dans le développement de voitures sports.
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Déjà très populaire, la Supra a acquis un statut encore plus prestigieux après avoir été mise en vedette dans le premier volet de la série Rapides et Dangereux, alors pilotée par le regretté Paul Walker. Bref, c’est plus qu’une voiture sport que Toyota ramène à la vie. C’est une icône.
Après un premier essai à bord de cette nouvelle mouture, on peut vous confirmer une chose : la Supra fait honneur à son héritage.
Une BMW déguisée, et après?
Crevons l’abcès tout de suite. C’est vrai, cette nouvelle Supra n’est pas une auto japonaise pure race. Sa plate-forme et son groupe motopropulseur ont été empruntés à BMW, qui se sert de la même architecture avec sa Z4.
On peut comprendre les puristes de ressentir une pointe de déception. Mais dans le monde automobile d’aujourd’hui, les associations entre constructeurs sont pratiquement inévitables afin de réduire les coûts de production, surtout quand vient le temps de concevoir une voiture sport dont les ventes demeurent somme toute anecdotiques. On a d’ailleurs vu Toyota emprunter la même stratégie avec la petite 86, une jumelle presque identique de la Subaru BRZ.
Et de toute façon, depuis quand est-ce un défaut d’offrir les caractéristiques d’une BMW? Pour une sportive, Toyota a certainement pris une bonne décision. Et on a travaillé fort pour donner à cette Supra une identité qui lui est propre.
Ça commence avec une sublime carrosserie, fortement inspirée du concept FT-1 que le constructeur a trimballé dans les salons automobiles du monde entier à partir de 2014. Malgré le long délai entre le travail des designers et la mise en marché du modèle, les lignes de cette FT-1 devenue Supra n’ont pas pris une ride.
La Supra 2020 propose ainsi un design spectaculaire, pas mal plus tape-à-l’œil que celui de la nouvelle BMW Z4. D’ailleurs, on ne compte plus les yeux écarquillés et les pouces en l’air aperçus au cours de notre semaine d’essai.
À l’intérieur, par contre, Toyota semble avoir manqué de ressources. Là, absolument rien n’a été fait pour différencier la Supra des produits BMW. Outre le logo Toyota qui a été apposé sur un volant beaucoup trop gros pour la vocation sportive du bolide, on se croirait dans une « béhème ».
Même le système d’infodivertissement est celui du constructeur allemand, ce qui permet au passage à la Supra de devenir la première et la seule Toyota à offrir une compatibilité sans fil avec Apple CarPlay.
Cela dit, l’habitacle à deux tons parsemé de rouge conférait tout de même à notre modèle d’essai un environnement intérieur assez inspirant.
Une bête à apprivoiser
Si la Supra sait charmer les passants grâce à son joli design, elle sait aussi comment faire plaisir à quiconque se retrouvera derrière son volant.
Comme ses ancêtres, la Supra 2020 est animée par un bloc à six cylindres en ligne. Construit par BMW, ce moteur flanqué d’un turbocompresseur développe une écurie de 335 chevaux et un couple de 365 livres-pied. Ironiquement, cette motorisation est plus puissante sous le capot de la Z4, où BMW réussit à lui extirper 382 chevaux. Décevant? Sur papier, peut-être. Mais quand on s’installe à bord de la Supra, on oublie ça en un claquement de doigts.
Au démarrage du moteur, le système d’échappement de la belle auto germano-japonaise émet un rugissement qui ouvre l’appétit de n’importe quel amateur de vitesse. Passez en mode Sport et elle se met à pétarader comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Le mode Sport, c’est d’ailleurs celui que vous voudrez adopter si vous voulez pousser la Supra à sa limite. En appuyant sur ce bouton, elle devient vorace, dévorant chaque parcelle de bitume qui s’offre à elle. La direction gagne en précision pendant que la suspension devient plus rigide, prête à toute éventualité.
Pas besoin de vous dire que tout ça se fait au détriment du confort. Quoique même à ce niveau, il faut admettre que la Supra impressionne. En conduite un peu plus civilisée, on peut parcourir des trajets plutôt longs sans avoir à se casser le cou. Il ne faut pas être trop grand, par contre, parce que le toit est assez bas merci. Et faites-vous à l’idée que la visibilité ne sera pas optimale, surtout à l’arrière.
Mais revenons aux performances. Sur de petites routes des Cantons-de-l’Est, nous avons été à même de constater le potentiel de ce bolide. Grâce à une répartition du poids exemplaire et à un différentiel actif pouvant envoyer la puissance du moteur à l’une ou l’autre des roues arrière en fonction de la situation, la Supra se démarque par une stabilité exceptionnelle.
La bagnole accélère brutalement, pouvant passer de 0 à 100 km/h en un peu moins de 4,4 secondes. Un grand merci à la boîte automatique à huit rapports, qui fait un travail exceptionnel. À ce sujet, nombreux sont ceux qui se sont dits déçus de l’absence d’une version à transmission manuelle. Et ils ont raison de se plaindre. Une Supra manuelle serait sans aucun doute moins rapide et plus énergivore que l’automatique, mais Toyota se doit de satisfaire ses amateurs de voitures sport. Et ça passe par une manuelle.
Sortez le chéquier
Grâce à un design ahurissant, à un comportement routier irréprochable et à un nom qui n’a rien perdu de son aplomb, la Toyota Supra 2020 est une sportive que les automobilistes s’arracheront.
D’ailleurs, avec 300 exemplaires disponibles au Canada cette année, vous êtes aussi bien de vous lever tôt pour en trouver une. Et le prix? Une seule version est vendue chez nous, avec un PDSF de 64 990 $. Pas donné, c’est vrai. Pour à peu près le même prix, vous pouvez vous payer une Porsche 718 Cayman…
À plus long terme, l’achat d’une Supra pourrait toutefois devenir un investissement plutôt payant. Parlez-en aux propriétaires de Supra à moteur 2JZ de la fin des années 90. Parce que la Supra 2020 pourrait bien devenir, elle aussi, un modèle de collection d’ici 15 ou 20 ans.
Si Paul Walker était encore en vie, il en aurait probablement déjà ajouté deux ou trois à sa collection.