Faire peur au monde
« Au moins 53 personnes décédées sur les routes du Québec cet été ». Voilà une manchette du Journal à la fois déprimante et dévastatrice sur les dangers d’emprunter les routes d’un territoire dont la beauté est désormais enfouie quelque part au fond d’un des milliers de nids de poule qui parsèment notre prétendue belle province.
On a beau sacrer, maudire, jurer contre l’état lamentable de la grande majorité de nos routes, rien ne semble sur le point de changer.
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Nos gouvernements conçoivent des publicités visant à faire de la prévention, mais cela ne semble avoir aucun effet sur les conducteurs ciblés. Je ne compte plus les fois où je me fais doubler sur l’autoroute par des chauffards filant à des vitesses surréalistes. J’ai souvent l’impression d’être en Allemagne, là où les conducteurs ont toutefois un niveau de compétence au volant supérieure au nôtre.
Qu’importent les publicités lugubres prévenant les automobilistes des dangers de la route, rien ne semble suffisant pour les inciter à ralentir.
La situation est particulièrement sensible sur les autoroutes depuis que les policiers ont laissé entendre qu’ils toléraient une vitesse de 120 km/h. On peut se demander quand les 130 km/h seront jugés acceptables. Il n’en fallait pas plus pour que nos conducteurs les moins zélés décident qu’après tout, 140 km/h n’est pas une limite infranchissable.
Rouler au Québec est devenu pour moi un cauchemar. D’une part, il y a ces satanés embouteillages qui triplent, sinon quadruplent nos temps de déplacement, lesquels sont devenus des exercices de patience intolérables. Entrer ou sortir de Montréal aux heures de pointe vous fera réciter tout ce que notre mère la sainte église compte de références ecclésiastiques. Bref, on se dirige vers le jour où on se rendra compte qu’il y a trop de véhicules automobiles pour l’espace disponible.
Je profite de cette chronique pour me défouler un brin sur une situation qui, à mon sens, pourrait jouer un rôle favorable dans la prévention des accidents. C’est simple, il faut faire peur au monde.
La situation m’agace depuis des lunes. Chaque fois que je vois des photos de voitures impliquées dans des accidents du plus macabre au plus anodin, je m’étonne d’être incapable de deviner la marque ou le modèle de la voiture, soit que le véhicule est trop amoché pour que l’on puisse l’identifier ou que le rapport de l’accident ne fait pas mention de l’identité de la voiture. On en est réduit à se creuser les méninges afin de deviner l’identité des véhicules dévisagés.
Quelle est l’origine d’une telle discrétion?
Vous me direz qu’il s’agit là d’une information sans valeur. qui ne changera que dalle dans le bilan des accidents de la route.
Or, à mon sens, il s’agit là d’une info pertinente. Par exemple on ne gagne rien à savoir que l’on a affaire à une Mazda, un Ford Bronco ou un Chevrolet quelconque. Personnellement si une auto revient très souvent dans ce genre de statistiques, je pense qu’il y a matière à questionnement.
Chose certaine, je veux savoir s’il s’agit d’une preuve irréfutable d’une défaillance. Ce n’est certes pas une donnée absolue, mais je pense que cela mérite une investigation.
Combien de voitures ont été considérées comme dangereuses lors de vérifications exhaustives? Souvenez-vous des Datsun 240 admonestées par le gourou de la sécurité automobile, un certain Phil Edmonston, qui avait même réussi à faire stopper les ventes du populaire coupé de Datsun…