Ford Fiesta, cette fois, c’est la bonne
Les constructeurs américains ont toujours été peu enclins à commercialiser des sous-compactes parce que ces modèles étaient trop coûteux et d'une rentabilité déficitaire. Chaque fois qu'on importait des véhicules de classe B autant chez Ford, Chrysler ou General Motors, c'était tout simplement pour pouvoir respecter les normes CAFE de consommation moyenne corporative. Mais comme on l’a constaté au cours de la dernière année, les choses ont changé. Tant et si bien qu’il semble maintenant fort logique pour Ford de tenter de nouveau sa chance dans la catégorie des sous-compactes.
Pour la petite histoire, la Fiesta de fabrication européenne a été commercialisée sur notre continent au début des années 80. Cette petite voiture se distinguait par une tenue de route supérieure à la moyenne et un indéniable agrément de conduite. Elle était cependant dépouillée, car pour traverser l'Atlantique et respecter les prix en vigueur sur notre continent, il fallait concocter une version plus économique. C'est justement son coût un peu trop élevé qui a obligé Ford à l’éliminer de notre marché. Ce modèle a continué sa carrière en Europe avec brio. Quelques années plus tard, le constructeur de Dearborn tentait sa chance avec un autre modèle, la Festiva. Cette fois, la petite voiture était fabriquée en Corée par Kia. Et si la première génération s'est tirée d'affaire, sa remplaçante a été un échec cuisant qui a incité Ford a délaissé la catégorie une fois de plus.
Cette fois, c'est beaucoup plus sérieux car le marché des sous-compactes ne cesse de prendre de l'ampleur. Il y a une dizaine d'années, nous avions effectué un match comparatif de cette catégorie et nous avions réussi de peine et de misère à regrouper trois modèles. Nous avons répété l'expérience quelques années plus tard et nous avions réuni une bonne demi-douzaine de modèles. Si nous devions refaire ce même exercice cette année, il est certain que nous aurions encore davantage de candidats.
Il faut prendre note que la version essayée n'est pas nécessairement celle qui sera distribuée ici puisqu'elle sera adaptée aux conditions de notre marché et sera fabriquée au Mexique. Cette nouvelle usine permettra également à Mazda de collaborer avec Ford et d’y assembler la Mazda 2 tant attendue au Québec.
Une belle allure
Lors de notre essai de quelques jours sur les routes du Québec, la plupart des gens ont émis des commentaires fort positifs quant à la silhouette de cette petite européenne. Nous avions une version cinq portes hatchback et il faut avouer que les stylistes ont eu le coup de crayon agréable. Il est certain que la version qui sera distribuée d’ici une année affichera sans doute certaines modifications à son apparence. En plus du hatchback, une berline trois espaces sera dessinée par les stylistes de Dearborn complètera la gamme.
Puisqu'il s'agit d'une petite voiture, il est certain que l'habitabilité n'est pas la même que celle d'une Ford Taurus, mais les places avant sont très généreuses et confortables. Même si les sièges avant sont relativement mous, le support latéral est quand même bon en raison de la présence de bourrelets assez imposants. Soulignons au passage que la qualité des matériaux était bonne et que l'assemblage est soigné. Par le passé, les constructeurs pénalisaient les propriétaires de petites voitures économiques en leur proposant un habitacle d'une désolante simplicité. Les temps ont changé puisque le tableau de bord de cette petite européenne est très design. Les cadrans indicateurs sont logés dans un module monté en surface sur la planche de bord et surmonté d'une petite palettes afin de les protéger contre les rayons du soleil. Mais la pièce de résistance de ce tableau de bordest la console centrale de couleur aluminium brossé qui est en dessous d'un écran d'information doté de chiffres orangés sur fond noir. Ce centre d'information est de bonne dimension tandis que la console accueille une multitude de boutons qui permet de régler le système d'information, le système audio et autres accessoires du genre. Une autre nacelle placée en position verticale sous le tableau de bord abrite le système de climatisation qui, bien que de présentation différente, est simple à utiliser et efficace. Soulignons au passage la présence d'une prise USB et d’une autre pour les MP3, placées sur la console entre les deux sièges.
Les places arrière sont assez confortables et le dégagement pour la tête est bon mais à deux conditions. La première, c'est que les sièges avant ne soient pas reculés au maximum et la seconde, que vous soyez assez souples pour négocier le passage dans l'habitacle puisque la cage de la roue arrière interfère passablement. Finalement, le coffre est facile d'accès par le biais d'un hayon de bonne dimension et l'espace réservé aux bagages est assez généreux. Pour augmenter l'espace de chargement, il est possible de faire basculer le dossier du siège arrière qui est de type 60/40.
L’économie prime
Dans cette catégorie, l’économie à l’achat ainsi qu’une faible consommation de carburant sont les éléments qui influencent le plus les acheteurs. Viennent ensuite, l’élégance de la silhouette, le confort de l’habitacle ainsi que l’agrément de conduite. Par exemple, la Hyundai Accent n’a rien de spectaculaire en fait d’esthétique et de mécanique, mais elle se vend très bien car son prix par rapport à la qualité offerte est plus que compétitif. Pour atteindre tous ces objectifs, les ingénieurs doivent trouver un moteur économique, et ce même moteur doit consommer peu, tandis que la plate-forme ne doit pas être trop coûteuse à concevoir et fabriquer. Cette version qui a été lancée en 2008 est dérivée de la Mazda 2, le partenaire de Ford pour développer de petites voitures. La plate-forme autoporteuse est réellement rigide, la suspension avant est à jambes de force et l'essieu arrière à poutre déformante. Soulignons la présence de freins avant à disques et de freins à tambours à l'arrière.
Plusieurs rumeurs circulent sur l'Internet quant à la puissance du moteur quatre cylindres qui propulsera la Fiesta nord-américaine. La voiture d'essai qui nous a été fournie par Ford était équipée du moteur quatre cylindres 1,6 litre d’une puissance de 125 chevaux, associé à une boîte manuelle à cinq rapports. Pour l'instant, en Europe, il est possible de commander en option une boîte automatique à quatre rapports. Par contre, la version nord-américaine pourrait proposer une boîte automatique à double embrayage, ce qui serait une exclusivité pour la catégorie.
Confortable et agréable
Avec un moteur de 125 chevaux, il ne faut pas nécessairement s'attendre à des accélérations canon et a des reprises époustouflantes. D'ailleurs, ce n'est pas le but de la catégorie. Ce moteur relativement silencieux et exempt de libération est couplé à une boîte de vitesse manuelle à cinq rapports dont l'étagement est correct, mais dont le guidage du levier de passage des rapports est plutôt flou. Ce qui est en harmonie avec la plupart des voitures européennes de ce créneau. Nous avons été en mesure de réaliser des accélérations inférieures à 10 secondes pour boucler le 0-100 km/h. Des chiffres pas trop vilains quand on sait que la plupart des autres voitures de cette catégorie mettent au moins une seconde de plus pour effectuer le même exercice.
La tenue de route est bonne bien que la caisse penche beaucoup dans les virages. Nous avons quasiment l'impression de conduire une Renault tant la suspension est souple. Heureusement, ce n'est pas au détriment du contrôle et de la tenue en virage. La direction pourrait également offrir un peu plus de feedback, mais elle est précise et son assistance bien dosée. Mais comme cette voiture est davantage à vocation citadine, une direction un peu plus assistée n'est pas un défaut. Sur la grand-route, la Fiesta se débrouille passablement bien avec un silence de roulement appréciable et une bonne résistance aux vents latéraux. De plus, comme les sièges avant sont confortables, il sera possible de rouler sur de longues distances sans trop de fatigue. Pour aider les pilotes, les ingénieurs ont placé les commandes du régulateur de vitesse sur l’un des rayons du volant.
Bref, cette première prise de contact est positive tant au chapitre de l'élégance des lignes, du confort de l'habitacle que des prestations routières correctes. Reste à savoir maintenant de quelle façon ce modèle européen sera aménagé en fonction des goûts et des besoins nord-américains. Et il sera tout aussi intéressant de la comparer à la future Mazda 2 dont elle est dérivée.
Feu vert
Silhouette élégante
Sièges avant confortables
Tenue de route correcte
Performances dans la moyenne
Équipement complet
Feu rouge
Fiabilité inconnue
Version nord-américaine non dévoilée
Suspension très souple
Levier de vitesses imprécis