Chevrolet HHR, l’importance de l’apparence
On a beau s’être habitué à sa carrosserie excentrique, reste que le HHR fait encore tourner les têtes, plusieurs années après sa naissance. Nombre de baby-boomers, incluant l’auteur de ce texte, aimeraient en dire autant… Quoi qu’il en soit, en dépit de la grisaille qui caractérise la vie de General Motors depuis quelque temps, le HHR est de retour ! Remarquez qu’il s’intègre si bien à la gamme Chevrolet, malgré son apparence différente, qu’on n’a jamais eu peur de le perdre.
Le HHR (pour Heritage High Roof ! J’ai toujours cru que les gens de marketing trouvaient d’abord une appellation et ensuite seulement trouvaient les mots qui pourraient fonctionner avec… ce qui semble se confirmer ici !) Mais je m’éloigne de mon propos. Je voulais dire que le HHR, présenté en 2006, a vu sa gamme s’agrandir en 2007 avec l’arrivée de la version Panel, un modèle surtout affecté à des tâches commerciales. Dès que le HHR était apparu sur le marché, plusieurs amateurs de modification de véhicules s’étaient amusés à créer une version sans fenêtres latérales et dotée de plusieurs caractéristiques sportives. GM, plus pragmatique, y avait vu une occasion d’élargir sa clientèle en lui offrant un petit véhicule commercial. Ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont besoin d’un mastodonte, après tout ! Puis, en 2008, on notait l’arrivée du peu politiquement correct HHR SS, une version « viagraisée » du HHR dont plusieurs prototypes avaient été dévoilés dans les différents Salons de l’auto.
Deux ou 5 places ?
Dans les trois cas, le tableau de bord est identique même si celui du SS est de facture plus sportive, avec sa jauge de pression du turbo accrochée au pilier A. Ce qui revient donc à dire que les matériaux ne sont pas toujours des plus recherchés mais que leur assemblage est, dans l’ensemble, très correct, un qualificatif que méritaient fort peu de modèles GM il y a à peine une décennie. Si les sièges avant s’avèrent confortables, même sur de longues périodes, on ne peut en dire autant des places arrière, mal foutues. Un bon moyen de remédier à ce problème serait d’opter pour le Panel… car il n’a pas d’autres sièges que ceux placés à l’avant !
En effet, le HHR Panel (appelé « Panneau » sur le site français de Chevrolet !) étant destiné à une utilisation commerciale, toute la partie arrière est réservée pour de l’équipement. Plusieurs entreprises se spécialisent dans la fabrication de tablettes, tiroirs et autres pièces qui sont installés dans la boîte pour permettre une utilisation maximale de l’espace. Les portières latérales ne sont pas condamnées mais elles ne s’ouvrent que de l’intérieur. Pour aider davantage le travailleur, plusieurs espaces de rangement fermés ont été disséminés sous le plancher. Par contre, si la visibilité arrière est à peine correcte sur la version ordinaire, elle devient carrément hasardeuse avec un Panel, alors qu’il n’y a pas de fenêtres de chaque côté. Là où GM en a agréablement surpris plus d’un, c’est en offrant ce Panel en livrée SS. Peu importe qu’il s’agisse du HHR à quatre portes ou du Panel, la version SS apporte un aspect beaucoup plus agressif qui sied particulièrement bien à ce multisegment compact.
Quant à la version ordinaire du HHR, elle s’avère des plus pratiques avec un seuil de chargement bas, des sièges arrière qui s’abaissent jusqu’à former un fond plat, de nombreux espaces de rangement sous le plancher et un cache-bagages qui n’en est pas vraiment un puisqu’il s’agit plutôt d’une tablette rigide. Pour 2010, les rideaux gonflables sont de série, de même que, bien entendu, les coussins frontaux, le Stabilitrak — un système de contrôle de la stabilité —, et le contrôle de la traction.
Entre placidité et excitation
Côté mécanique, les modèles de base reçoivent un quatre cylindres Ecotec de 2,2 litres qui, à défaut d’entraîner le HHR, Panel ou pas, dans de folles escapades, s’avère plutôt économique. Cependant, il faudra oublier les lourdes charges auquel cas, le 2,2 litres se plaindra sans retenue lors d’accélérations vives. Il est d’ailleurs curieux que Chevrolet le propose sur le Panel… Pour les fleuristes sans doute. On peut associer ce moteur à une boîte manuelle à cinq rapports au fonctionnement adéquat même si on a toujours l’impression que le levier est trop proche du conducteur (du moins quand le conducteur est celui qui écrit ce texte !) On retrouve aussi une automatique à quatre rapports.
La plupart des gens optent toutefois pour l’Ecotec de 2,4 litres, plus dégourdi et qui ne consomme pas beaucoup plus que le 2,2. De plus, comme les deux peuvent remorquer le même poids (453 kilos ou 1 000 livres), le 2,2 perd de son attrait. Mais comme le 2,4 est mieux équipé, son prix est plus élevé. Encore ici, une manuelle à cinq rapports et une automatique à quatre rapports sont proposées, la première en équipement standard.
Les modèles SS, beaucoup plus performants, ont droit à un autre quatre cylindres mais de 2,0 litres turbocompressé. Leur impressionnante écurie oblige l’utilisation d’une transmission manuelle différente, de suspensions plus fermes et de pneus plus gros. Si d’aucuns se plaignent d’un certain manque de rigidité des suspensions, c’est surtout l’effet de couple dans le volant en accélération brusque qui surprend le plus. Une fois qu’on a appris à y aller mollo, on est en présence d’une belle petite mécanique.
On aime ou on n’aime pas le style du Chevrolet HHR, mais force est d’admettre que GM ne s’est pas gouré en présentant son interprétation du rétro, au même titre que le PT Cruiser de Chrysler. D’ailleurs, Chrysler avait annoncé le retrait de ce dernier après 2009 mais est récemment revenu sur sa décision. Sans doute pour narguer le HHR une année de plus !
Feu vert
Style rétro toujours d’actualité
Version SS intéressante
Panel parfait pour travaux légers
Espace arrière polyvalent
Châssis réussi
Feu rouge
Moteur 2,2 litres peu désirable
Visibilité arrière pauvre (Panel)
Effet de couple important (SS)
Places arrière ignobles
Certains plastiques douteux