Cadillac XT6 2020 : concurrence oblige...
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Vous en conviendrez, Cadillac a mis beaucoup de temps avant de définir sa gamme complète de VUS. Une situation plutôt curieuse, considérant le désintérêt des acheteurs nord-américains pour les voitures et le succès des marques rivales qui proposent d’innombrables VUS.
À ce propos, Cadillac ne cache pas la prise de certaines mauvaises décisions stratégiques au cours des dernières années, ce qui n’a certainement pas contribué à rehausser son image. Cela dit, plusieurs nouveautés d’importances seront prochainement lancées, ce qui inclut l’arrivée de modèles 100% électriques et l’arrivée d’une cinquième génération de l’Escalade, qui constitue encore une vache à lait pour Cadillac.
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Cela dit, on compte désormais chez Cadillac une gamme de quatre VUS. XT4, XT5, XT6 et Escalade permettent donc à la marque de luxe de GM de se mesurer adéquatement à Acura, Infiniti, Lexus et Lincoln, tentant aussi d’arracher quelques ventes aux blasons européens. Est-ce que le XT6 possède cependant ce qu’il faut pour se mesurer aux Acura MDX, Infiniti QX60 et surtout, au nouveau et très audacieux Lincoln Aviator?
Des bases connues
Comprenez d’abord que pour le développement du XT6, Cadillac n’a pas cherché bien loin dans son coffre à outils. Il était en fait tout naturel de se tourner vers les éléments techniques du Buick Enclave/Chevrolet Traverse/GMC Acadia pour concevoir cet utilitaire à sept places, qui peut toutefois voir son nombre de passagers maximal réduit à six, avec l’option des baquets individuels à la deuxième rangée.
Fait intéressant, on utilise ici la plate-forme à empattement raccourci du Chevrolet Blazer/GMC Acadia plutôt que celle des plus grands. Cela permet à Cadillac d’offrir une meilleure maniabilité sur route, diminuant également l’impression de conduire une fourgonnette endimanchée, comme dans le cas du Chevrolet Traverse.
Sous le capot, aucune surprise. On retrouve le même V6 de 3,6 litres et 310 chevaux qu’avec les autres membres de la famille, lequel fait équipe avec une boîte automatique à huit rapports.
Censé offrir une motorisation « compétitive » dans le marché, le XT6 fait néanmoins pâle figure face au Lincoln Aviator qui, de série, se pointe avec un V6 de 400 chevaux. Celui-là même logeant aussi sous le capot de la Continental, et qui réalise de superbes performances.
Alors, est-ce que Cadillac aurait pu greffer au XT6 le V6 de 3,0 litres biturbo de 404 chevaux utilisé avec la grande berline CT6 (rivale de la Continental)? Fort probablement, mais son intégration aurait été coûteuse et sans doute problématique au chapitre de la logistique d’assemblage, sachant que le XT6 prend naissance sur la même ligne que ses cousins vendus par Buick, Chevrolet et GMC. Attendez-vous cependant à ce que Cadillac fasse rapidement évoluer ce modèle sur le plan technique, en parallèle des autres nouveautés attendues par le constructeur.
Premium ou Sport
À l’instar des modèles XT4 et XT5, Cadillac divise la gamme des modèles XT6 en deux familles, soit les modèles Premium et Sport. Cela permet de conserver une approche plus classique pour la clientèle plus traditionnelle et fidèle à Cadillac (de moins en moins nombreuse), mais aussi d’attirer les acheteurs de produits asiatiques et européens, adoptant des formules plus dynamiques.
Soyez-en donc certain, les versions Sport seront de loin les plus populaires. Pour leur présentation plus dynamique, certes, et parce qu’elles offrent un petit plus au chapitre du comportement, que les concessionnaires n’auront aucune difficulté à vendre.
Sur le plan esthétique, la version Sport échange toute forme de chrome sur sa carrosserie contre des garnitures noires. Jantes de 20 pouces, feux arrière fumés et calandre sport ajoutent au charme du XT6 qui, sans être aussi audacieux que l’Aviator, est tout de même réussi sur le plan esthétique.
À bord, les boiseries de la version Premium font place à la fibre de carbone et à une présentation graphique distincte. Encore là, rien de très original, mais tel n’est pas non plus l’objectif du XT6, qui souhaite ne brusquer personne.
Capable d’accueillir jusqu’à sept occupants et ayant un accès facile à la troisième rangée, le XT6 n’offre dans ce cas qu’un coffre au volume très limité. Il est donc vrai que le véhicule peut accueillir beaucoup de monde, néanmoins avec l’ensemble des sièges relevés, il faudra apprendre à voyager léger. Autrement, le Buick Enclave, son proche cousin, serait plus approprié.
Évidemment plus confortable à l’avant, le XT6 propose une position de conduite tout simplement parfaite, avec une disposition optimale des diverses commandes. L’instrumentation claire et facile à consulter, qui peut au passage recevoir l’option d’une technologie de vision de nuit, est sans aucun doute à prendre en exemple. Même chose pour l’écran central tactile, pouvant aussi être contrôlé via une molette rotative. Un pas de géant par rapport au précédent système CUE (Cadillac User Experience) installé à bord des ATS, CTS et de l’Escalade.
Bien équipé, le XT6 s’accompagne néanmoins d’une longue liste d’options, laquelle peut gonfler la facture... Pensez notamment au groupe Platinum qui rehausse le niveau de finition intérieur (4 255 $) ainsi qu’à un ensemble d’optimisation de la visibilité et de la sécurité (2 705 $). Hélas, le système Super Cruise embarqué dans la CT6 et qui consiste en un dispositif de conduite semi-autonome très efficace brille toujours par son absence. À ce sujet, Cadillac mentionne travailler à son implantation dans le XT6 pour le millésime 2022. On dénote aussi l’absence de sièges à fonction de massage, même en option, un autre point à l’avantage de Lincoln.
Des Îles à Montréal
Pour l’essai de ce dernier-né chez Cadillac, GM m’avait convié à un événement du côté des Îles-de-la-Madeleine. Cela m’a permis bien sûr de redécouvrir ce très joli coin de pays, mais aussi de mettre à l’essai le véhicule sur un très long trajet, puisque j’allais décider de revenir à Montréal à son volant.
Un itinéraire comportant d’abord cinq heures de traversier, puis environ treize heures à sillonner les routes de l’Île-du-Prince-Édouard, pour arriver au Nouveau-Brunswick et bien sûr, au Québec.
Qu’ai-je retenu de cette longue balade? D’abord, que la facilité d’utilisation de ce véhicule est éminente. On ne se bat pas avec diverses fonctions incompréhensibles pour obtenir une information, comme c’est le cas chez Acura, Lexus ou Mercedes-Benz. Et il faut admettre qu’en matière d’insonorisation, Cadillac a mis les bouchées doubles. Cela permet de renforcer l’impression de solidité du produit en plus d’accroître le confort, une des grandes qualités du XT6.
Maintenant, je n’irais pas jusqu’à dire que le XT6 Sport impressionne à ce point sur le plan dynamique. Il est vrai que la conduite à la carte permet d’obtenir une meilleure fermeté des éléments suspenseurs et que la direction démontre un peu plus de résistance, toutefois Cadillac ne peut certainement pas se vanter d’une maniabilité façon Audi Q7. Quant au rouage intégral à vecteur de couple, qui n’est offert que sur la version Sport, il faudra attendre l’hiver pour en découvrir les vertus. Cela dit, il me faut admettre que sur les petites routes sinueuses de l’Île-du-Prince-Édouard, le véhicule témoignait d’un aplomb étonnant.
Et la puissance, elle?
Amateurs de chiffres, sachez d’abord que l’on boucle le 0-100 km/h en 7,4 secondes et que l’on effectue l’exercice du quart de mile en 15,6 secondes. Des performances qui n’ont rien d’exotiques, mais qui conviendront à la majorité des acheteurs.
D’ailleurs le V6 impressionne par sa vivacité, sa rapidité de réponse à l’accélérateur et par sa grande souplesse. Sans être aussi frugal que celui de l’Acura MDX, sa consommation d’essence demeure raisonnable. Autour de 13 L/100 km en ville, tandis que ma moyenne enregistrée sur un trajet composé à 90% d’autoroute et de routes secondaires était de 10,4 L/100 km. À titre de comparaison, un parcours équivalent effectué il y a deux ans avec l’Acura MDX s’était soldé par une moyenne de 9,2 L/100 km.
Vous l’aurez donc compris, le XT6 ne révolutionne rien et comble surtout un important vide au sein de la gamme Cadillac. Néanmoins, considérant ses éléments techniques connus et renommés, sa grande polyvalence, et sachant qu’il constitue un modèle de convivialité empreint de luxe et de confort, il ne serait pas étonnant qu’il devienne soudainement le produit le plus populaire de la famille. Après tout, si ce segment de marché constitue le pain et le beurre d’Acura, d’Infiniti et de Lexus, pourquoi ne pourrait-il pas l’être chez Cadillac?
En terminant, précisons que le XT6 affiche une capacité de remorquage de 1 814 kg (4 000 lb), ce qui est bien sûr inférieur à la moyenne. Un élément à évaluer pour ces familles amatrices de camping, d’activités nautiques et autres…