Mitsubishi Endeavor, l'oublié de la famille

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Mitsubishi Canada tente par tous les moyens d’accélérer son expansion sur notre marché et ce constructeur a récemment mis l’accent sur ses modèles Outlander et Lancer. Le modèle Sportback tout particulièrement. Mais cela ne devrait pas nous faire oublier l’Endeavor dont les caractéristiques générales méritent que les gens l’inscrivent sur leur liste de magasinage. Il est vrai que sa silhouette à la Buck Rogers peut ne pas faire l’unanimité, mais ses qualités et ses caractéristiques ne sont pas à dédaigner.

Curieusement, ce modèle a été l’un des premiers véhicules Mitsubishi de la nouvelle génération à arriver sur notre marché. Mais il n’a pas eu droit à l’attention des médias comme certains autres, plus anciens de conception, qui ont bénéficié d’une couverture plus que généreuse. Ce qui est curieux puisque la plate-forme et le moteur de ce modèle ont servi de base à d’autres voitures qui sont arrivées par la suite, la Galant notamment.

Presque une auto

Malgré ses airs de gros dur, ce Mitsubishi fait partie de la catégorie des véhicules multifonction dont le châssis est dérivé de celui d’une plate-forme d’automobile. Dans le cas qui nous concerne, la Galant et l’Endeavor ont des points mécaniques similaires même si notre VUS urbain est apparu sur le marché plusieurs mois avant la berline. Ce dernier propose donc une suspension indépendante aux quatre roues, une transmission intégrale dépourvue de démultipliée et une garde au sol pas trop exagérée. Les freins à disques aux quatre roues et le système ABS font également partie de son caractère privilégiant la route plutôt que les sentiers. Et vous avez certainement remarqué que le tableau de bord est presque une copie conforme de celui de la Galant. D’ailleurs, le confort de l’habitacle fait l’envie de plusieurs berlines intermédiaires. Ces caractéristiques plus urbaines que rustiques sont dissimulées par des formes plus agressives tandis qu’une transmission intégrale lui permet de prétendre à l’étiquette multifonction.

Un détail en passant, à une certaine époque les gens ont fortement critiqué ce constructeur pour le manque de caractère de son design. La direction a alors embauché le styliste français Olivier Boulay dont la feuille de route est fort bien garnie. Avant de joindre les rangs de la compagnie japonaise, celui-ci avait dessiné la Maybach. Moins d’une année plus tard, il avait quitté le constructeur, faute de pouvoir s’entendre avec la direction. Il a pu se défendre avant de partir de chez Mitsubishi de ne pas être responsable de la silhouette de l’Endeavor qui avait été conçue avant son arrivée. Il est certain que cette allure a soulevé les controverses alors que certains ont applaudi le caractère caricatural de cette silhouette tandis que d’autres ont émis des commentaires négatifs. Quoi qu’il en soit, il est évident que personne ne s’est cassé la tête pour intégrer les multiples éléments visuels. Le porte-bagages tubulaire vient rehausser le caractère « aventurier » de l’Endeavor mais les rétroviseurs extérieurs qui semblent provenir d’un ancien modèle viennent tout saboter...

Méli-mélo

C’est sans doute le caractère brouillon de ce modèle qui n’incite pas les gens à se le procurer. Par exemple, la planche de bord est dans une catégorie à part avec ses vastes surfaces en plastique de couleur titane, son écran d’affichage coincé entre le module des instruments et le surplomb du coffre à gants. À défaut de système de navigation, ce panneau d’affichage nous indique l’heure, les fonctions de la climatisation et sert également de boussole. Cette présentation est jugée loufoque par certains et géniale par d’autres. J’ai personnellement apprécié l’affichage bleuté des cadrans indicateurs et les boutons de commande rétroéclairés qui nous donnent l’impression d’être à bord d’un véhicule futuriste.

Mais sous ces allures inédites, se cache une mécanique quelque peu rétro, bien que révisée il n’y a pas si longtemps. La boîte de vitesses se limite à quatre rapports, tandis que le moteur V6 3,8 litres est une version modernisée du V6 3,5 litres utilisé antérieurement sur le Montero Sport. Avec une puissance de 225 chevaux et une consommation moyenne de 12,7 litres aux 100 km de carburant ordinaire, ce n’est pas vilain compte tenu des dimensions de la carrosserie.

En plus d’une cote de consommation raisonnable, le rendement de ce moteur V6 est bien adapté à l’usage anticipé. Doux et silencieux, ses performances permettent de ne jamais être pris au dépourvu aussi bien sur l’autoroute qu’en ville. Il est d’ailleurs aidé par la boîte automatique à quatre rapports qui est très efficace bien qu’un cinquième rapport lui permettrait de faire encore mieux. À l’usage, l’Endeavor est pratique, confortable et silencieux tandis que l’espace de chargement est plus que suffisant. Sur une note moins positive, il faut toujours se souvenir à son volant que la tenue de route a ses limites et que le centre de gravité est plus élevé que celui d’une berline. L’Endeavor n’est pas parfait, mais en plus de ses qualités routières, il a assez de caractère pour que plus de gens s’y intéressent.

feu vert

Présentation moderne
Moteur bien adapté
Tableau de bord original
Bonne habitabilité
Garantie rassurante

feu rouge

Diffusion limitée
Dépréciation rapide
Performances moyennes
Échappement vulnérable (AWD)
Absence de troisième banquette

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