Suzuki SX4 2010, du nouveau sous le capot
La bonne nouvelle, d’abord : la Suzuki SX4 profite, pour 2010, d’améliorations mécaniques qui ne peuvent que lui faire du bien. La mauvaise nouvelle : il nous a été impossible de la conduire avant de mettre sous presse. Certes, on peut d’ores et déjà deviner que la boîte manuelle, qui gagne un rapport, livrera mieux la puissance du quatre cylindres de 2,0 litres, puissance d’ailleurs rehaussée à 150 chevaux. Par contre, qu’en sera-t-il de cette nouvelle CVT qui remplace la désuète boîte automatique ? Le petit démon en moi soutient que ça ne peut pas être pire…
Vrai qu’avec la transmission automatique quatre rapports sans mode manuel (une antiquité, quoi !), la SX4 était mise à mal. Les accélérations étaient bruyantes et les reprises essoufflées, les rapports se cherchant beaucoup trop entre 80 et 120 km/h. Voilà qui était bien dommage, parce que la compacte de Suzuki a pourtant des prétentions sportives qui surprennent, même après trois ans sur le marché. En effet, la suspension est ajustée plus fermement qu’ailleurs et malgré l’emploi d‘une poutre de torsion à l’arrière, la tenue de route est bonne et le plaisir de conduire, inattendu. Aussi, la direction, de belle précision, est plus agréable à manier que la plupart des concurrentes, Mazda3 et Mitsubishi Lancer mises à part bien sûr. Enfin, le freinage est excellent, non seulement en termes de performance, mais aussi pour ce qui est des réactions franches et dynamiques. Un seul hic : la haute silhouette de la voiture est malmenée par les vents. En contrepartie, le dégagement pour la tête est excellent partout à bord.
Améliorations nécessaires
Pour 2010, le quatre cylindres de 2,0 litres adopte le calage de distribution variable (le variable valve timing). Voilà qui lui permet de produire sept chevaux supplémentaires (à 150), trois lb-pi de couple en plus (à 140) et de consommer 10 % moins d’essence. La nouvelle boîte manuelle à six vitesses, un rapport de plus qu’auparavant, ne fera assurément pas de mal. Celle à cinq vitesses était certes plaisante à manipuler, mais elle faisait révolutionner le moteur à plus de 2 500 tr/min à vitesse de croisière, ce qui incitait le conducteur à constamment chercher un 6e rapport. N’empêche, c’était quand même préférable – et de loin – à l’automatique quatre rapports qui handicapait sérieusement la puissance. Ne reste qu’à souhaiter que la nouvelle transmission à variation continue (CVT) ne rende pas les accélérations mugissantes comme le font certaines autres du genre. Le passage de rapports virtuels par le biais de commandes au volant (sur la nouvelle variante Aerio, modèle cinq portes seulement) laisse toutefois présager quelque chose d’intéressant.
Il n’y a pas que du nouveau sous le capot, pour la SX4 2010; des modifications esthétiques sont aussi attendues à la grille, ainsi que dans l’habitacle. Pensez nouvelle instrumentation, nouvel éclairage de certaines commandes, nouveau tissu de revêtement et des touches de chrome ici et là. Surtout, le siège conducteur accepte enfin de s’ajuster en hauteur ! Il ne manque plus qu’un volant télescopique (toujours absent) pour compléter la bonne position de conduite. Cette dernière, au demeurant, est encore plus élevée que la compétition, merci à cette garde au sol qui rejoint presque celles des petites utilitaires (à 175 mm pour les SX4 AWD).
Le hatchback d’abord
Mine de rien, la berline est le parent pauvre de la famille SX4. Pour elle, pas de design confié à l’italienne ItalDesign comme ce fut le cas pour le modèle à hayon. Pour elle donc, pas d’allure coquine qui tranche dans le paysage automobile. Au contraire, son style générique est absolument sans éclat. Aussi, le système de stabilité ne lui est possible (nouvellement cette année) qu’en option sur la version Sport. La SX4 à hayon l’offre pourtant de façon plus extensive, parfois même de série... Cela dit, il serait temps que toutes les SX4 proposent le système de stabilité de série, question de rejoindre la concurrence.
La SX4 à quatre portes ne reçoit toujours pas la traction intégrale, un dispositif réservé à la variante hatchback. Dommage, parce que ce système « trois modes » mis au point par Suzuki est une belle réussite : engagé en mode deux roues motrices, il assure une consommation en carburant raisonnable. Laissé en mode automatique, il réagit sur demande, comme n’importe quel autre système. En mode verrouillé, il commande une traction de tous les instants en répartissant le couple presque moitié-moitié entre les deux essieux. Le meilleur des… trois mondes, quoi, d’autant plus que dans le marché actuel, la SX4 se targue d’être le véhicule AWD le moins dispendieux (mis à part les petits utilitaires Jeep Compass/Patriot).
Heureusement pour la berline, sa banquette a enfin décidé l’an dernier de se rabattre, comme elle le fait depuis toujours dans la variante cinq portes. Aussi, son coffre (439 litres) est plus spacieux que pour la moyenne des autres berlines compactes. Sauf qu’à trop vouloir être généreux, ce coffre empiète dans le champ de vision du conducteur avec un couvercle de coffre trop élevé. Celui-ci doit également souffrir une vision avant latérale entravée par de larges piliers A – un problème que ne viennent malheureusement pas régler les petites fenêtres qu’on y a percées. Dans l’habitacle, les plastiques de revêtement intérieur sont de bonne facture, les commandes simples mais fonctionnelles et les sièges confortables, quoiqu’un brin trop fermes. On prendrait néanmoins davantage de rangement; l’absence de console centrale se fait cruellement sentir.
Notre conseil du jour : la SX4, c’est en hatchback qu’il faut choisir. C’est indéniablement sur elle que Suzuki investit le plus gros de ses efforts et pour 2010, ça se traduit par une nouvelle version Aero dite sport. Au menu : pas de traction intégrale, mais des roues de 17 pouces avec jantes d’aluminium, le système de stabilité de série, des phares antibrouillard, des jupes et un aileron, ainsi qu’un système audio amélioré avec amplificateur de graves.
Feu vert
Traction intégrale efficace
Véhicule AWD parmi les moins chers du marché
Excellent dégagement pour la tête
Consommation en carburant réduite de 10 %
Prétentions sport agréables et inattendues
Feu rouge
Volant non télescopique
Peu de rangement
Système de stabilité non offert sur toutes les versions
Vision arrière et latérale avant handicapée