Toyota 4Runner, outil spécialisé
Cela fait environ huit ans que le 4Runner a été dévoilé dans sa version actuelle. Ce qui en fait l’un des véhicules les plus anciens de la gamme. La logique la plus élémentaire serait de voir son remplaçant arriver incessamment. Mais beaucoup de choses ont changé au cours de cette période et l’attrait du 4Runner est de moins en moins fort auprès du grand public. Les fluctuations du marché, les hausses du prix de l’essence, l’arrivée des multisegments à traction intégrale, et ce, même dans la gamme de modèles Toyota, tous ces éléments ont relégué ce 4X4 dans la catégorie des véhicules à vocation spécialisée.
Et la popularité décroissante des VUS pleine grandeur fabriqués à partir d’un châssis de type échelle sont assez peu populaires et n’intéressent que les personnes qui en ont vraiment besoin. L’époque glorieuse pour la catégorie où il était BCBG de rouler en 4X4 à moteur V8 est bel et bien révolue. Seuls les authentiques utilisateurs s’y intéressent. Dans la famille Toyota, le FJ Cruiser et le Sequoia se joignent au 4Runner pour former une équipe de purs et durs capable de passer à l’attaque des sentiers.
Du solide Il faut être construit solidement pour être en mesure d’affronter les embûches des sentiers forestiers ou des lits de rivière desséchée. La solution est d’utiliser un châssis de camionnette et c’est ce que les ingénieurs ont fait. Il faut également se souvenir que le premier 4Runner était une camionnette convertie avec plus ou moins de succès en tout-terrain. Le modèle a évolué au fil des années et s’est raffiné, mais les concepteurs n’ont jamais perdu de vue leur objectif initial qui était de concevoir un dur de dur.
Dans ce véhicule, tout est pensé pour résister aux chocs en conduite hors route. Les éléments de suspension sont donc renforcés, la suspension arrière est à essieu rigide comme le voulait la tendance lors de sa conception. En plus, ce Toyota roule sur de gros pneumatiques de 18 pouces à semelle très large et à profil élevé afin de mieux négocier les obstacles.
Deux moteurs sont au catalogue. Celui de moindre cylindrée et le plus économique en carburant est un V6 de 4,0 litres d’une puissance de 236 chevaux, ce qui est tout de même appréciable. Son couple de 266 lb-pi assure une capacité de remorquage de 2 268 kg. Soulignons au passage que c’est la capacité maximale, que ce soit pour le moteur V6 ou le V8 optionnel. Il est associé à une transmission automatique à cinq rapports qui travaille en harmonie avec un rouage intégral à temps partiel à différentiel Torsen.
Le moteur V8 4,7 produit 260 chevaux, ce qui est assez similaire au V6. Toutefois, son couple de 306 lb-pi explique pourquoi il y a des avantages à le choisir en fonction de l’usage anticipé. Il est également doté d’une automatique à cinq rapports. Mais, cette fois, au lieu de faire appel à un rouage 4X 4 à temps partiel, les ingénieurs responsables ont jeté leur dévolu sur un rouage intégral permanent doté d’une boîte de transfert centrale de type Torsen qui peut être verrouillé. En plus, au toucher d’un bouton, il est possible de sélectionner la démultipliée. Nous avons eu l’occasion de mettre ce système à l’épreuve lors d’un essai prolongé d’un 4 Runner Limited à moteur V8 et nous avons été impressionnés par son efficacité et sa polyvalence. Il a réussi à convertir plusieurs de nos essayeurs qui croyaient toujours dur comme fer que seuls les rouages à commande manuelle étaient efficaces. L’électronique fait mieux et Toyota a démontré que ses ingénieurs maîtrisaient bien le sujet.
Le bon vieux temps
Si vous faites partie de ces nostalgiques qui ont de la difficulté à accepter les silhouettes modernes, vous risquez d’apprécier celle du 4Runner dont le design remonte presque à une décennie. Et encore, lors de son lancement, il était difficile de le départager de son prédécesseur. Heureusement que les stylistes avaient eu le coup de crayon heureux et n’étaient pas tombés dans des exagérations de style qui ont généralement pour effet de raccourcir la durée de vie d’un design.
Par ailleurs, l’habitacle est plus désuet alors que le tableau de bord ressemble à celui utilisé sur une version antérieure du Tacoma. Mais ce n’est pas trop vieillot pour autant. Les gros boutons de la climatisation nécessitent une pression du doigt pour engager le bon réglage. C’est un peu surprenant au début mais ont s’y habitue. Par contre, l’assise des sièges avant est trop basse ce qui diminue l’agrément de conduite.
Sur la route, on se rend rapidement compte qu’on est au volant d’un véhicule essentiellement conçu pour être à l’aise sur les routes dégradées. La direction est engourdie et sa précision au centre est assez aléatoire. Cette caractéristique était jadis le propre de tous les 4X4 afin d’éliminer les risques de blessure aux poignets en cas de retour de volant suite à un impact avec une souche ou une roche. De plus, l’essieu arrière rigide ne chôme pas et permet de franchir les obstacles avec plus de contrôle, mais il impressionne moins sur les routes ordinaires. Les passages de trous et bosses se traduisent par le sautillement du train arrière. Je ne sais pas si c’est la présence de freins arrière à tambour, mais les freins ne semblent pas trop puissants.
Le 4Runner est donc solide, fiable et performant en conduite hors route. Toutefois, sa suspension ferme, sa consommation élevée et une silhouette vieillotte le limitent à une clientèle plutôt spécialisée.
Feu vert
Rouage intégral efficace
Mécanique fiable
Choix de moteurs
Habitacle confortable
Lunette arrière escamotable
Feu rouge
Suspension ferme
Design rétro
Modèle en sursis
Direction engourdie
Consommation élevée