Toyota Avalon, la bizarrerie de la semaine
Peu importe le métier que l’on pratique et malgré l’expérience acquise au fil des années, il arrive immanquablement un petit quelque chose de nouveau, une anecdote savoureuse ou un événement exceptionnel qui met du piquant dans la vie et qui mérite qu’on passe l’heure du midi à en parler entre collègues. J’imagine un représentant d’un concessionnaire canadien Toyota arriver tout excité dans la salle à manger : « Eille, savez-vous quoi? Je viens de vendre une Avalon! »
S’il est une voiture qui n’a jamais réussi à se démarquer, c’est bien la Toyota Avalon. Ce n’est pas par manque de qualités mais plutôt de personnalité. La première version, lancée en 1995, était passée complètement à côté de ses objectifs. La suivante, présentée en 2000, aussi. La présente génération, dévoilée en 2005, devait faire mieux et possédait, croyait-on, les éléments nécessaires pour y parvenir. Mais comme tous ses concurrents sont incroyablement mieux armés qu’elle pour attirer les consommateurs, elle n’a jamais réussi à se faire justice.
Tout d’abord, mentionnons que l’Avalon doit se battre contre de fortes pointures qui se nomment Chevrolet Impala, Buick Lucerne, Chrysler 300 et autres Ford Taurus et Nissan Maxima. Côté mécanique, l’offre est plutôt simple, mais loin d’être simpliste. Pour sa plus grosse voiture en Amérique du Nord, Toyota a choisi le très moderne V6 3,5 litres, qui officie dans plusieurs autres de ses créations. Il s’avère puissant, souple, silencieux et il parvient sans peine à déplacer le poids tout de même assez élevé de la berline. Pour relayer la puissance aux roues avant, on fait appel à une transmission automatique (d’ailleurs, je ne vois pas pourquoi je spécifie « automatique »…) à six rapports avec mode manuel qui fonctionne avec la douceur d’une caresse. Elle en a même parfois la langueur… Malgré la puissance, la consommation demeure des plus retenues avec 10,7 litres aux cent km en ville et 7,0 sur la grand route, d’après les données de Toyota.
On s’ennuie!
Puisque l’Avalon est une traction puissante, il arrive, lors d’accélérations brusques, de sentir le volant se démener entre nos mains. Outre ce détail, le comportement routier de cette imposante berline n’est pas à dédaigner. Oublions les prétentions sportives même si la voiture s’accroche fermement dans les virages, en affichant néanmoins un fort roulis. Car les suspensions, accrochées à un châssis très rigide, sont dûment réglées pour le confort. À haute vitesse, la tenue de cap n’est pas la meilleure, mais qui, me demandez-vous, aurait envie de rouler vite dans une voiture aussi aseptisée. En effet, la direction, légère et muette sur le travail des roues, le confort des sièges et le silence de l’habitacle contribuent à rehausser le niveau de quiétude.
Si jamais les choses se corsaient, le pilote (disons le conducteur, un terme qui sied mieux à la personne qui conduit une Avalon) le conducteur, disions-nous, peut compter sur des freins ABS avec répartiteur de force (EBD) et assistance au freinage (BA), et des systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale. L’offre habituelle pour le créneau, quoi.
Mais on s’en fout de la mécanique!
La personne qui s’intéresse à l’Avalon n’a que faire de ce mal nécessaire que sont les données techniques. Ce qui importe, c’est le confort! Et là, elle en aura plein les bras! Tout d’abord, l’habitacle est vaste et bien éclairé par de grandes surfaces vitrées qui assurent une bonne visibilité tout le tour. Les sièges, à défaut d’offrir un bon maintien latéral en courbes, assurent un confort des plus relevés. Les places arrière se méritent les mêmes éloges et les dossiers s’inclinent, invitant au sommeil. Malheureusement, leur dossier ne s’abaisse pas pour agrandir le coffre, déjà très grand. Au moins, on y trouve une trappe à skis qui permet de transporter des objets longs.
Le tableau de bord s’avère on ne peut mieux fini et, ma foi, fort joli avec ses cadrans électroluminescents. Les garnitures et les plastiques affichent une très belle qualité et leur assemblage semble avoir été réalisé par des humanoïdes aux yeux bioniques. Si jamais vous trouvez un interstice irrégulier entre deux panneaux de ce tableau de bord, prenez-en une photo et montrez-la à un ingénieur de Toyota. Il en sera quitte pour un burn-out!
Comme toute berline grand format, le niveau d’accessoires de série est relevé. Sièges avant recouverts de cuir de belle qualité et réglables de multiples façons, volant inclinable et télescopique, climatiseur automatique deux zones, système audio six CD, sept coussins gonflables et j’en passe. Que Toyota offre le système de navigation par GPS et le système audio JBL dans des groupes d’options, passe toujours. Mais que le siège électrique du conducteur à mémoire et la compatibilité Bluetooth soient offerts avec l’ensemble haut de gamme (ajoutez 3500 $) dépasse l’entendement, surtout quand une vulgaire Ford Focus SEL offre le Bluetooth en équipement standard! Et pour plus de luxe, il y a le groupe haut de gamme avec navigation.
L’Avalon n’est assurément pas la voiture la plus agréable à conduire, mais pour plus de personnes qu’on pourrait le croire, il ne s’agit pas d’un défaut. Pour se déplacer du point A au point B, en tout confort et en toute fiabilité, cette grande Toyota n’a pas son pareil. Et puis, on la voit si rarement sur nos routes qu’il s’agit quasiment d’une voiture exclusive! Mais plusieurs préfèrent se tourner vers le modèle ES350 de Lexus, un peu plus petit mais porteur d’une étiquette plus prestigieuse tout en étant aussi confortable.
Feu vert
Confort absolu
Habitacle vaste
Finition extrême
Fiabilité exceptionnelle
V6 puissant
Feu rouge
D’un ennui total
Suspensions trop souples
Certains accessoires optionnels
Direction incroyablement légère
Valeur de revente couci-couça