Toyota FJ Cruiser 2010, aventurier des temps modernes
En concevant le FJ Cruiser, Toyota s’est inspiré du légendaire FJ40 pour attirer une nouvelle clientèle adepte de 4x4. Cela étant dit, il faut néanmoins savoir que hormis son nom et sa grille de calandre, le FJ Cruiser n’a rien de son ancêtre. Entre ces deux véhicules, la différence est à ce point majeure qu’il s’agit d’un parallèle semblable à celui que vous pouvez faire entre la New Beetle et la Coccinelle d’origine. Bref, le FJ Cruiser est un camion résolument moderne, et un tantinet bourgeois.
Cela ne lui empêche pas, bien sûr, d’avoir certaines aptitudes, mais s’il s’agissait d’un vrai dur à cuire sans aucune forme de raffinement, je doute fort qu’autant d’agents d’immeubles et de jeunes dames aux talons aiguilles l’auraient adopté. Il faut dire qu’en concevant ce véhicule, les designers ont pris soin de créer une ligne forte en personnalité, qui plait unanimement et qui évoque clairement les aptitudes du véhicule. Toyota voulait donc charmer tout en affichant nettement ses couleurs, et force est de constater que le mandat a été réussi. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi tant de gens l’affectionnent, et qu’autant d’acheteurs n’ayant nullement besoin d’un tel véhicule ont tout de même penché en sa faveur.
Pas que des avantages
La ligne originale du FJ Cruiser ne constitue toutefois pas qu’un avantage. En effet, pour se pavaner au volant d’un véhicule aussi inusité, le conducteur doit faire d’énormes sacrifices en matière de visibilité. Par exemple, l’épaisseur du pilier C engendre un angle mort très important, alors que la roue de secours qui loge au centre du hayon empiète fortement sur le champ de vision arrière. Même devant, il y a lieu de se plaindre de la position des piliers A, trop larges. Mince consolation, l’inclinaison quasi inexistante du pare-brise rend l’aveuglement presque impossible par le soleil.
On accède à l’habitacle via une portière qui lorsqu’ouverte, permet d’en ouvrir une seconde en sens inverse, pour aller derrière. Le principe utilisé ici est similaire à celui de bien des camionnettes à cabine allongée, ou encore à celui du Honda Element. À l’intérieur, la planche de bord est surtout remarquable pour sa partie centrale de couleur assortie à la carrosserie. Puis, il faut aussi admettre que le trio d’instruments logé en plein centre du tableau de bord, comprenant une boussole et un inclinomètre, renforce le caractère du véhicule.
Au volant, il faut quelque temps avant de s’habituer à la position de conduite. Mais cette période passée, on réussit à y trouver un certain confort et à apprécier les sièges passablement fermes. Un détail toutefois, il est clair que la console centrale n’est pas la plus ingénieuse à avoir été conçue chez Toyota. Car un si vaste espace ne pouvant accueillir que deux gobelets, c’est ridicule.
Amateurs de pêche, de camping, de vélo de montagne, bref, de tout ce qui salit, vous serez heureux d’apprendre que l’aire de chargement est faite d’un plastique ultrarésistant qui ne craint pas les souillures. Même les sièges sont recouverts d’un tissu hydrofuge se nettoyant en un tournemain. Et bonne nouvelle, l’espace de chargement du FJ Cruiser, que la banquette soit en place ou rabattue, est supérieur en termes de volume à celui du Jeep Wrangler Unlimited, du Nissan Xterra et du Hummer H3. C’est simple : il possède le plus vaste coffre de sa catégorie.
20 chevaux en renfort
Il n’y avait pas lieu de se plaindre du manque de puissance du FJ Cruiser qui, avec son robuste V6 de 239 chevaux, parvenait à livrer des performances plus qu’adéquates. En revanche, il est clair que la consommation de carburant était un des points négatifs majeurs de ce véhicule. Pour 2010, Toyota a donc apporté de petites modifications visant à optimiser la consommation, et qui ont du même coup permis d’augmenter la puissance à 259 chevaux. En fait, le V6 de 4,0 litres possède cette année un système double de calage variable des soupapes, ce qui ne peut être que bénéfique. Il est cependant encore impossible de parler d’une véritable économie de carburant, puisque assurément, le véhicule consommera un minimum de 14 litres aux 100 kilomètres.
Le FJ Cruiser impressionne davantage hors route. Certes, il procure un certain confort et se montre très polyvalent, mais son comportement routier est plutôt ordinaire. Et le fait qu’il faille composer avec une direction engourdie et un accélérateur électronique handicapé par un temps de réponse trop long s’avère franchement agaçant. En revanche, son système de quatre roues motrices muni d’un boîtier de transfert à deux rapports est extrêmement efficace, et les angles d’attaque très élevés permettent d’affronter les pires conditions hors route. Oh, et soyez sans crainte, les ingénieurs ont pris soin de placer des plaques de soubassement à plusieurs endroits, parce que les mauvaises surprises en conduite hors route, c’est chose commune.
En terminant, sachez que le FJ Cruiser demeure aujourd’hui l’un des rares produits de la marque à afficher une facture passablement raisonnable. Et comme la dépréciation est faible, c’est encore plus alléchant.
Feu vert
Allure réussie
Construction robuste
Excellente mécanique
Bonne capacité de chargement
Prix raisonnable
Feu rouge
Visibilité désastreuse
Comportement routier ordinaire
Temps de réponse de l’accélérateur
Direction imprécise
Consommation toujours considérable