Volkswagen New Beetle, l’avenir du passé
Même les gens qui n’ont de l’automobile qu’une très vague connaissance repèrent facilement une Volkswagen New Beetle dans la circulation. D’ailleurs, il serait difficile de ne pas la remarquer ! Toute en rondeur, elle a souvent été offerte dans des coloris qui ont parfois frôlé le manque de jugement. Cependant, depuis son arrivée en 1998, on a eu tout le loisir de se lasser de son style. Alors que nous croyions, pas plus tard que l’année dernière, qu’elle allait tirer sa révérence, voilà qu’on apprend que « Volks » travaillerait présentement à une prochaine génération.
Les designers sont limités par le fait que la première Volkswagen (la seule vraie selon les puristes) n’ait pas été déclinée en plusieurs versions, à l’inverse de la Mini. Mais il semblerait — selon Internet, ce moyen de communication quelquefois dans l’erreur — que la prochaine génération se présenterait en plusieurs configurations. On dit que le châssis proviendrait de la nouvelle Golf VI et que les dimensions de l’ex-petite « Volks » seraient plus imposantes. Les rumeurs parlent d’un cabriolet, d’un coupé, d’une berline et même d’une version tout-terrain, sans doute pour rappeler les anciens « Dune Buggy ». Mais laissons le temps faire son œuvre et, à l’occasion, réparer les erreurs d’Internet…
Pas l’allégresse mais pas la misère non plus
Pour l’instant, la New Beetle revient sans aucune modification. On retrouve donc toujours le coupé et le cabriolet et un seul niveau de finition est proposé, soit Comfortline. Côté mécanique, ce n’est guère plus compliqué puisque le 2,5 litres est de retour. Ce moteur n’assure peut-être pas des performances à tout casser mais il effectue son travail honorablement. Il permet des accélérations correctes grâce à son couple élevé tout en consommant avec une certaine parcimonie. On regrette néanmoins la disparition du 2,0 turbocompressé qui apportait à la voiture un comportement sportif mieux adapté à sa mignonne carrosserie. On retrouve deux transmissions au catalogue, soit une manuelle à cinq rapports et une automatique à six rapports. Ces deux boîtes sont un plaisir à utiliser mais nous avons une petite préférence pour la manuelle. Toutefois, l’automatique se prête mieux au caractère placide de la voiture. De toute façon, on ne voit pas la New Beetle virer les courbes à la limite du dérapage... On l’imagine mieux sur une route de campagne, décapotée, la fleur au tableau de bord, conduite par une jolie dame dont le foulard vole au vent. Ne riez pas, c’est de la poésie.
La New Beetle adopte un comportement routier des plus avenants, comme c’est le cas pour la plupart des produits Volkswagen. En courbe, on sent un peu de roulis mais ce n’est jamais dérangeant et pour dépasser les limites de la tenue de route, il faut vraiment le faire exprès. Merci à la suspension (indépendante en avant et à poutre de torsion à l’arrière) qui amortit les coups bas que les routes québécoises nous font à tout moment... La direction s’avère aussi vive que précise et son retour d’informations sur le travail des roues se situe bien au-dessus de la moyenne. Quant aux freins, à disque aux quatre roues, ils font preuve d’efficacité et l’ABS est toujours très discret.
Une affaire de style
La New Beetle est surtout une affaire de style. Le côté pratique venait sans doute au 98e rang des priorités des designers qui ont concocté la voiture. Remarquez qu’à ce sujet, la Beetle originale n’était pas vraiment supérieure ! Si la carrosserie est tout en rondeurs, le tableau de bord est moins excentrique même s’il s’harmonise très bien avec le reste. Le gros indicateur central reprend les thèmes vus dans l’ancienne génération et le volant à trois branches se prend bien en main. Au centre, on retrouve un module regroupant la plupart des boutons et commandes, tous faciles à manipuler. Par contre, comme dans tout produit allemand, il y a beaucoup de noir, ce qui donne une impression d’austérité. Au moins, la qualité des matériaux ne peut être prise en défaut.
Finalement, comment passer à côté du petit pot de fleurs sur le tableau de bord ? Fallait y penser ! Lorsqu’une fleur y est déposée, le caractère ludique de la voiture n’en est que plus marqué. Une amie qui s’était acheté une New Beetle flambant neuve mettait une fleur nouvelle chaque jour. Jusqu’au moment où la fiabilité très aléatoire des premières années se mit à lui jouer de vilains tours. La fleur s’est fanée… dans tous les sens du terme !
Les lignes arrondies du toit amènent un habitacle vaste et bien éclairé. Les places avant sont faciles d’accès et confortables mais celles situées en arrière méritent des qualificatifs inverses ! Si la visibilité du coupé est très bonne, quels que soient les angles, celle du cabriolet est tout à l’opposé. Quand le toit est relevé, il bloque la vue vers l’arrière et quand il est baissé… il la bloque aussi puisqu’il repose sur le dessus de la ceinture de caisse. Quant au coffre, il n’est pas trop mal sur le coupé (on peut même baisser les dossiers des sièges arrière pour l’agrandir) mais celui du cabriolet est pratiquement inexistant. Sans doute que certaines boîtes à gants sont plus logeables ! Cela étant dit, le toit en toile est bien exécuté et son étanchéité à l’eau et aux bruits est tout à son honneur.
La New Beetle ne devrait plus en avoir pour longtemps dans sa robe actuelle. Si une nouvelle génération n’apparaît pas bientôt, il sera trop tard pour celle qui a remis la mode du passé sur les rails.
Feu vert
Lignes toujours spectaculaires
Habitacle vaste
Toit du cabriolet bien exécuté
Comportement routier sportif
Moteur correct
Feu rouge
Réputation ternie (fiabilité)
Coffre du cabriolet incroyablement petit
Places arrière inconfortables
Châssis du cabriolet moins rigide
Un seul moteur, un seul niveau de finition