Volvo C30, celle qui déroge
Pour Volvo, qui nous a habitués à des voitures rectilignes tant au niveau des formes que des émotions, la petite C30 constitue toute une dérogation. Très urbaine, elle s’adresse non pas à la famille qui s’en va au chalet, mais bien aux « jeunes citadins dynamiques qui ne font jamais l’épicerie », en disait son designer, le Québécois Simon Lamarre. Surtout, elle conserve ses plus belles qualités routières, qui la font se piloter souplement et en toute maniabilité.
Étrange style aux lignes ramassées (22 cm de moins que pour la S40) et aux hanches prononcées, que celui de la C30. Indéniablement, Volvo a osé – et c’est le natif de Sainte-Thérèse dans les Laurentides, Simon Lamarre, qui en est l’inspiration. Au lancement de la petite en 2007, le designer établi en Suède nous confiait avoir conçu la C30 pour « ceux qui habitent la ville, sont à l’affût des nouvelles tendances, n’ont pas d’enfant… et n’ont pas besoin d’une familiale parce que seuls un demi-litre de lait et un vieux fromage occupent leur réfrigérateur. » Que voulez-vous, ils ne font pas l’épicerie, ils sont plutôt du genre à rapporter du chinois à la maison…
Des petites nouvelles pour l’ami Simon : l’espace de chargement de la C30 est suffisamment vaste pour accueillir une flopée de sacs d’épicerie. Eh oui ! Avec la banquette qui se rabat 45-55, on obtient d’ailleurs un chargement qui touche les 1 542 litres – si l’on se fie aux données des constructeurs, c’est plus que l’Audi A3 et tout autant que la Mercedes Classe B. Qui plus est, le hayon se soulève d’une « pichenotte », tellement il est léger. Pas d’entorse du poignet à craindre là…
Une belle souplesse
Son côté pratique, la C30 l’allie avec un très bon comportement routier. Bien assise sur la route, elle se manœuvre aisément dans la circulation, merci à ses dimensions trapues qu’on voit bien aux quatre coins, ainsi qu’à son court rayon de braquage (10,6 mètres). Sous le capot se glissent deux belles motorisations qui la font se piloter avec un dynamisme entraînant.
Certes, le moteur T5 (cinq cylindres 2,5 litres turbo, 227 chevaux) est le plus enivrant des deux, petit sifflement du turbo à l’appui. Il l’est encore plus lorsque jumelé à la transmission manuelle dont les six vitesses rapprochées se passent en toute élasticité, sans effort – une bien belle boîte, que celle-là. Le « petit » moteur, lui aussi un cinq cylindres, mais cette fois de 2,4 litres et à aspiration naturelle (168 chevaux), ne fournit évidemment pas d’accélérations aussi pimentées qu’avec la version turbo. Sa boîte manuelle doit également se contenter de cinq rapports un peu moins sportifs dans leur maniement.
Mais même sans le dynamisme du turbo, la voiture de base profite d’une belle assurance en virage et sa direction, aussi agile que précise, se commande presque d’un seul index. Pour tout dire, le volant prend place dans la paume avec telle familiarité que c’est comme s’il y avait toujours été.
Petit reproche, cependant : la suspension travaille un brin trop bruyamment sur les cahots. Mais sinon, sa connexion reste bonne avec le bitume – ni trop sèche, ni trop molle. Sans surprise, la sécurité de série est complète, avec six coussins gonflables, ABS et système de stabilité. Notez que la boîte automatique cinq rapports (avec mode manuel) ne consomme pas plus d’essence que les boîtes manuelles.
Mieux valent quatre places…
Si les passagers sont à l’aise à bord de la C30, c’est parce qu’ils sont quatre, et non cinq. En effet, une 3e place à la banquette, ça aurait été d’ambitionner sur le pain béni… Au lieu de quoi, on a droit à deux bonnes places individuelles à l’arrière qui sont étonnamment confortables et de bon dégagement. À l’avant, les sièges aussi sont douillets, mais on regrette que l’ajustement électrique soit optionnel, même pour la T5. Les sièges chauffants sont de série depuis l’an dernier, une bien bonne chose, mais ils pourraient être un brin plus… chauffants. Le conducteur trouve rapidement sa position de conduite grâce à l’ajustement en hauteur et en profondeur du volant. Dommage cependant que les commandes audio n’y soient pas de série pour la variante de base.
Parlant commandes, celles disposées sur la console flottante high-tech sont claires et nettes, quoique celles de la climatisation, placées tout en bas, demandent un temps d’apprivoisement, en plus d’obliger les yeux à quitter la route. La cabine est bien éclairée par les grandes baies vitrées et l’insonorisation est dans la bonne moyenne. Les entrées et sorties sont faciles, mais les longues portières ont la fâcheuse manie de se refermer sans prévenir sur les mollets ou les épaules. Ouch… Avant de vous commettre pour le revêtement de cuir optionnel, prenez le temps d’expérimenter les sièges de base : leur tissu T-Tec est agréable au toucher et respire beaucoup mieux en été.
Dans l’ensemble, on a droit à un luxe bien sympathique, instinctif et sans poudre aux yeux. Avec, en prime, un habitacle qui accueille ses occupants d’un sentiment familier, un peu comme s’ils rentraient à la maison. Le propre de toutes les Volvo, d’ailleurs…
FEU VERT
Sécurité de série complète
Quatre places confortables – même en arrière
Conduite agile, tout en souplesse
L’épicerie tient à bord – et plus encore
FEU ROUGE
Suspension qui travaille bruyamment sur les cahots
Ajustement électrique des sièges optionnel
Portières qui se referment indûment