Pénurie de main d'oeuvre : les concessionnaires écopent aussi
Par Diane Tremblay
Il n’y a pas que les restaurants ou les entreprises d’usinage qui se tournent vers l’international pour recruter du personnel. Les concessionnaires automobiles du Québec aussi ont adopté cette solution.
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« La pénurie s’étend à l’ensemble des métiers dans le secteur de l’automobile », affirme Lucie Allard, conseillère en ressources humaines à la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec (CCAQ) qui regroupe 885 membres.
Selon un sondage mené par l’organisme, près de 80% des concessionnaires éprouvent des difficultés à recruter des mécaniciens, des carrossiers, des conseillers aux ventes, des préposés à l’esthétique, etc.
« Le manque de main-d’œuvre freine la croissance. Juste le maintien des opérations est un enjeu au quotidien », ajoute Mme Allard.
Depuis un an, la CCAQ propose un service d’accompagnement à ses membres qui désirent recruter de la main-d’œuvre étrangère.
« Le recrutement international, c’est une spécialisation. Ça peut être lourd pour une PME d’entreprendre les démarches seule », indique-t-elle.
« C’est un service dans lequel on organise nous-mêmes nos propres missions pour aller recruter sur mesure, en fonction des besoins de nos membres. Dans tout le processus, on s’allie avec différents partenaires. »
Résultats tangibles
« Chaque pays a ses avantages et ses inconvénients en matière d’immigration. La Tunisie et le Maroc ont des écoles avec des diplômes d’études professionnelles qui sont solides. Les gens sont habitués à travailler dans un système avec les véhicules européens. Il y a des similitudes.
Le Mexique, c’est pareil. Tous les manufacturiers ont des usines au Mexique. Ce sont des gens qui sont polyvalents, formés par nos normes nord-américaines. Il y a donc des avantages aussi très intéressants à recruter là-bas. »
« Les métiers de carrossier/peintre et de mécanique automobile et de véhicules lourds sont en pénurie dans les écoles. Donc, forcément, il y a des impacts pour les entreprises. »
La CCAQ ne cache pas qu’éventuellement, elle souhaite recruter d’autres métiers comme des conseillers aux ventes, mais pour l’instant, elle se concentre sur le peaufinage de ses processus de recrutement.
« On a des projets en cours. On veut bien faire les choses. On veut fournir aux entreprises des employés qui sont compétents et qualifiés, mais il faut aussi penser que l’employé que l’on prend dans un pays et que l’on amène ici contribuera à faire grandir notre société. Il faut que ça se passe pour le mieux des deux côtés. »