Sondage : les véhicules électriques et autonomes ne passent pas
Les constructeurs automobiles dépensent des milliards de dollars en vue de commercialiser des véhicules électriques à grande autonomie et des technologies permettant la conduite entièrement autonome au cours des années à venir, mais encore beaucoup de gens sont réticents à les adopter.
C’est ce que révèle la première étude sur la confiance des consommateurs en matière de transports de la firme américaine J.D. Power. Sur une échelle de 100, les véhicules électriques obtiennent un vote de confiance de 55. Ceux dits sans conducteur sont encore moins convaincants avec un pointage de 36.
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« À première vue, ces chiffres ne sont pas encourageants, affirme Kristin Kolodge, directrice exécutive de la recherche sur l’interaction entre le conducteur et l’automobile chez J.D. Power. Alors que les constructeurs développent des véhicules de plus en plus électrifiés et autonomes, il est important de savoir si les consommateurs sont prêts à les suivre. Ce ne semble pas être le cas en ce moment. Les constructeurs doivent comprendre où leurs nouvelles technologies se situent en termes de compréhension et d’acceptabilité sociales, ainsi que les mesures à prendre. »
J.D. Power qualifie de « neutre » le niveau de confiance du public envers les véhicules électriques. La probabilité d’acheter un véhicule électrique (39 sur 100), la fiabilité de ces véhicules comparativement aux modèles à essence (49) et leur prix par rapport aux autres options de transport (55) sont les principaux points qui expliquent cette situation.
Tant les consommateurs que les experts de l’industrie prédisent que les véhicules électriques ne seront pas majoritaires sur la route avant au moins dix ans. En fait, leur part de marché ne devrait atteindre 10% que dans cinq ans, selon certains analystes.
L’étude met en lumière des défis majeurs que doivent encore relever les fabricants, comme rendre les véhicules électriques plus abordables, régler la question des batteries (coûts, autonomie, approvisionnement) et s’assurer d’avoir des infrastructures de recharge suffisantes. Fait intéressant, quatre répondants sur cinq disent que les rabais gouvernementaux et autres incitatifs à l’achat vont peser dans leur décision.
En ce qui concerne les véhicules autonomes, J.D. Power indique les consommateurs ont un faible niveau de confiance envers la technologie en général, que l’on parle de voyager à bord d’un tel véhicule ou de partager la route avec d’autres personnes qui le font.
Le perfectionnement des divers systèmes requis pour faire fonctionner ces véhicules de manière sécuritaire et fiable s’avère plus compliqué que prévu. Des efforts soutenus de communication et de marketing seront aussi essentiels pour augmenter la confiance du public et leur acceptation des véhicules autonomes.
Pour une majorité d’experts, des services de livraison et de transport en commun sans conducteur seront une réalité d’ici cinq à six ans, mais ce genre de véhicules ne sera pas disponible au grand public avant 12 ans environ. Les consommateurs, eux, s’attendent à les voir arriver d’ici dix ans.
Toujours selon l’étude, 39% des gens disent ne pas être excites par une forme ou une autre de conduite autonome. Les principales préoccupations concernent les défaillances de la machine (71%), le risque que le véhicule soit piraté (57%) et la responsabilité légale en cas d’accident (55%).