Audi A8, la relève s’en vient
Il faut avouer que le constructeur Audi a accompli d’étonnants progrès en quelques années. Il est passé d’un constructeur assez marginal à une marque qui a su positionner nombre de ses modèles sur le podium tout en élevant la barre à bien des chapitres. La concurrence se doit maintenant de l’avoir à l’œil et ce, dans chaque gamme de véhicule. Modèle porte-étendard du constructeur, la A8 interprète très bien la philosophie du constructeur, même si elle commence à être vieillissante.
Introduite en Amérique du Nord initialement en 1997, la A8 s’adresse à une clientèle bien nantie, qui favorise le luxe et la sophistication mécanique, tout en ne laissant pas de côté un certain plaisir de conduite. Par rapport à ses rivales, elle se positionne sans doute en haut de l’échelle de la sportivité, à côté de la Série 7. En tant que berline de grand luxe, elle rivalise principalement avec la Mercedes-Benz de Classe S ainsi qu’avec la Lexus LS, des modèles qui ont tous subi une refonte importante au cours des dernières années. Voilà qui la rend moins attrayante pour le moment. Faudra voir ce que nous réserve le constructeur pour le futur puisque la A8 ne subit pratiquement aucun changement esthétique cette année tout en simplifiant la liste de ses modèles.
Deux motorisations au rancart
Par le passé, elle se déclinait en plusieurs versions, disposant toute d’une personnalité propre. On note cependant pour 2010 la disparition de deux motorisations qui étaient plus qu’intéressantes. Voilà une preuve supplémentaire de la refonte imminente du modèle. C’est donc le modèle équipé du moteur W12 qui tire sa révérence, ainsi que la sportive S8. Ce n’est pas une grosse perte dans le cas de la W12, mais il faut avouer qu’il est drôlement dommage de voir la S8 retirée du catalogue. Son moteur V10 de 450 chevaux la transformait en véritable fusée, sans compromettre son confort. Voilà une voiture qui outre son prix prohibitif, combinait des caractéristiques de rêve. Les amateurs du genre pourront donc se tourner cette année vers Mercedes-Benz avec sa bestiale S65 AMG de 603 chevaux, voiture qui peut se vanter de relever la barre à ce chapitre. Il y a fort à parier qu’Audi reviendra à la charge sous peu.
Reste donc pour 2010 une seule mouture déclinée en deux versions, soit la A8 et la A8L à empattement allongée, deux versions qui disposent sous le capot d’un moteur V8 de 4,2 litres développant 350 chevaux pour un couple de 325 lb-pi. Ce moteur est marié à une boîte automatique à six rapports, la seule proposée à travers la gamme A8. Voilà qui constitue tout de même un moteur intéressant et ce, malgré la taille et le poids de la voiture. Bien entendu, alors que d’autres constructeurs font de la propulsion leur credo, Audi continue de miser sur son rouage intégral quattro et la A8 n’y fait pas exception.
Des lignes sobres
À l’extérieur, les lignes de la silhouette sont typiques de ce constructeur, notamment à l’avant alors que la calandre reçoit la large grille qui est la signature visuelle d’Audi. On apprécie son style fluide et gracieux, qui annonce immédiatement qu’il ne s’agit pas d’une voiture sans classe. D’emblée, ses lignes réussies sont d’un bel équilibre sans tomber dans l’extravagance, c’est justement cette discrétion que recherche bien les acheteurs. La version à empattement allongée ajoute un peu plus de 125 mm à la longueur, ce qui lui procure un style un peu plus formel et incitera les gens à l’utiliser comme limousine. Cette dernière se distingue aussi par ses portières arrière beaucoup plus larges qui facilitent l’accès à bord. Bien entendu, elle peut être équipée de jantes au design assez réussi.
Passez au salon
Son habitacle est sans contredit l’un des mieux réussis dans cette catégorie. Même si le style du tableau de bord commence à dater quelque peu, il demeure un exemple d’efficacité et surtout, de qualité. Très peu de reproches à faire quant à l’ergonomie, la multitude des commandes est facile d’accès et de fonctionnement. Par contre, la molette de commande multiple exige qu’on y consacre un peu de temps pour en maîtriser les subtilités. Bien entendu, je ne vous citerai pas tous les équipements de luxe et les gadgets proposés, mais sachez que malgré le prix qu’une telle voiture commande, plusieurs accessoires que l’on retrouve de série dans une voiture sous-compacte, sont offerts en option et surtout, à gros prix. De ce lot, une prise iPod.
Sur la route, cette allemande ne s’avère pas qu’une grosse voiture ornée de gadgets de luxe. Son rouage quattro la rend imperturbable en toute condition, alors que sa tenue de route n’a rien d’un gros paquebot. Bref, elle offre un bel équilibre et elle demeure agréable à conduire. Voilà une voiture qui vous offre une belle dualité: prendre le volant ou profiter de l’espace arrière ?
Grâce une utilisation massive de l’aluminium, la voiture est légère en proportion de sa taille. Cette légèreté se combine avec une surprenante agilité qui accentue le plaisir de conduite. Sa direction est précise et elle offre juste le bon niveau d’assistance. Quant au moteur V8 de 350 chevaux, ce dernier est d’une puissance acceptable, mais la concurrence nous offre maintenant mieux. BMW avec sa 750i offre un V8 de 400 chevaux développant un couple surprenant de 450 lb-pi alors que seule la Classe S de base chez Mercedes-Benz dispose d’une puissance moindre. Bref, en retirant des motorisations les plus puissantes du catalogue cette année, le constructeur Audi se prive d’un élément de marketing apprécié.
Malgré tout, la A8 demeure une voiture fort agréable mais vaut mieux pour le moment attendre la nouvelle génération avant de succomber à ses charmes. Avec ce que le constructeur nous a offert comme produits au cours des dernières années, il y a fort à parier que la nouvelle A8 de décevra pas.
Feu vert
Rouage quattro
Confort et insonorisation sur route
Habitacle soigné
Agréable à conduire
Feu rouge
Plusieurs équipements optionnels
Moins confortable pour cinq passagers
Consommation élevée
Prix des options