Mitsubishi Eclipse/Spider, avec ou sans toi…
L’an dernier, Mitsubishi frappait un grand coup en dévoilant la très belle Eclipse. Bien loin de la génération précédente mais tout en conservant ce qui fait d’une Eclipse une Eclipse, Mitsubishi s’assurait la clientèle des jeunes et de quelques moins jeunes. Mais déjà, les esprits des amateurs de la marque s’enflammaient à la simple évocation d’une future version décapotable. Au su des problèmes financiers de Mitsubishi, plusieurs désespéraient. Pour le plus grand bonheur de tous, la Spyder est maintenant réalité.Même si l’avenir de Mitsubishi n’est pas encore garanti, l’entreprise japonaise continue de présenter dans les différents Salons automobiles de la planète plusieurs prototypes et voitures-concept tous plus intéressants les uns que les autres. D’ailleurs, l’Eclipse dévoilée l’an dernier avait déjà été un concept dans une vie antérieure.
Toit, toit mon toit…
La version coupé, avec ses lignes bulbeuses à souhait, sa partie arrière reprenant un peu celle d’une certaine Porsche 911 et sa ceinture de caisse relevée vers l’arrière sort du rang et de belle façon. Mais la grande vedette, c’est la version décapotable appelée Spyder. Oh qu’elle n’est pas laide, cette voiture sans toit ! Malgré tout, plusieurs personnes lui trouvent un tantinet moins de charme que la version coupé.
Quoi qu’il en soit, le toit de toile, lorsqu’installé, reprend les lignes du coupé, selon les designers de Mitsubishi. Peut-être, mais il faut un brin d’imagination pour en arriver à ce constat. Il est cependant vrai qu’il ne défigure pas la voiture même s’il bloque sérieusement la visibilité vers l’arrière. Quand il est remisé, il vient se placer sous une capote de la même couleur que celle de la carrosserie. La belle ligne créée par la ceinture de caisse est alors préservée. Ce toit, dessiné par l’entreprise spécialisée ASC, se replie ou s’installe en 19 secondes. Lorsque le toit est remisé, il est possible de tenir une conversation à plus de 100 km/h sans avoir à crier à tue-tête. Et lorsqu’il est relevé, les bruits de vent ne sont jamais incommodants. Ce toit est très bien exécuté et l’ensemble n’ajoute qu’environ 80 kilos à l’Eclipse coupé.
Malgré des différences de toit, l’Eclipse coupé et Spyder ont beaucoup de choses en commun. L’habitacle, même s’il fait un peu moins tourner les têtes que la carrosserie, fait tout de même preuve d’une certaine recherche. On peut certes déplorer l’envahissement du noir dans les versions moins dispendieuses mais ce n’est pas dramatique au point d’avoir des pensées suicidaires. En fait, Mitsubishi offre trois niveaux de présentation intérieure. Nous venons de parler du Techo-Sport ! On retrouve aussi le Hi-Q Sport (gris moyen) et Avant-Garde (terra cotta). Cette dernière couleur s’avère très jolie et donne un peu de prestige à l’habitacle. Une bonne partie du tableau de bord, les sièges avant et l’intérieur des portes est alors recouvert de matériaux de cette couleur chaude. Mais les sièges arrière demeurent d’un noir désolant, ce qui fait plutôt bizarre. Parlant des sièges arrière, il faut déplorer leur existence. Mitsubishi a dû payer cher ses designers pour qu’ils parviennent à créer de telles insultes aux corps qui oseront s’y aventurer. Dans la Spyder, on retrouve un gros « sub » en plein centre du dossier, juste derrière l’endroit où s’encrera le siège de bébé. Souhaitons que ce dernier aime la musique… De plus, dans la Spyder, ces dossiers ne s’abaissent pas pour améliorer l’espace de chargement du coffre qui en aurait pourtant bien besoin…
Deux moteurs, trois puissances
Tout comme pour le coupé, le Spyder a droit à deux moteurs. On retrouve d’abord un quatre cylindres de 162 chevaux et 162 livres-pied de couple. Ce moteur s’avère un peu juste au chapitre des performances mais sa sonorité n’est pas vilaine, il consomme moins que le V6 et le fait qu’il soit plus léger que ce dernier rend la voiture plus agile. Voilà donc un moteur à ne pas dédaigner. Mais il y a aussi un V6 de 3,8 litres. Dans la version Coupé, il développe 263 chevaux et 260 livres-pied de couple tandis qu’il fait 260 chevaux et 258 livres-pied de couple dans la Spyder. Cette différence s’explique par des échappements un peu plus restrictifs dans la Spyder, question de réduire le bruit quand le toit est baissé. Si vous voulez mon avis, c’est à moitié réussi puisque le V6, malgré sa belle sonorité en accélération, devient quelquefois agaçant lorsqu’il tourne au ralenti, à un feu rouge par exemple. L’Eclipse V6 étant une traction très puissante, il est indéniable qu’on retrouve un certain effet de couple dans le volant lors d’accélérations très vives.
La version dotée du quatre cylindres a droit à une transmission manuelle à cinq rapports et à une automatique à cinq rapports alors que le six cylindres se paie la même automatique et une manuelle à six rapports. Des trois transmissions, cette dernière s’avère la mieux adaptée au tempérament sportif de l’Eclipse. Avec ses airs de jeune sportive, l’Eclipse se doit de bien se tenir. La tenue de route est généralement très neutre, un peu sous-vireuse à la limite, avec un soupçon de roulis malgré un châssis qui n’affiche pas toute la rigidité désirée, surtout dans la Spyder. Les freins effectuent du bon boulot tandis que la direction se montre précise et offre un bon feedback. S’il est une voiture que Mitsubishi doit publiciser davantage, c’est bien l’Eclipse qui s’avère, de loin, la plus agréable de la gamme.
feu vert
Silhouette superbe
Version Spyder fort bien exécutée
Moteur V6 en forme
Système audio Rockford performant
Confort surprenant
feu rouge
Visibilité arrière pauvre
Moteur 4 cylindres un tantinet juste
Places arrière inhumaines
Effet de couple dans le volant
Triste valeur de revente