Infiniti QX50 2019 : un côté plus raffiné
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Des trois marques de luxe japonaises sur notre marché, deux sont en difficulté avec des ventes en déclin presque chaque année depuis une décennie.
Alors que les affaires vont bien chez Lexus, Acura et Infiniti semblent avoir perdu leur identité au fil du temps.
- À lire aussi: La première Infiniti électrique sera fabriquée en Chine
- À lire aussi: Infiniti mettra l’accent sur les VUS et l’Amérique du Nord
Le défi est particulièrement grand pour Infiniti, la moins populaire de ces trois marques, du moins au chapitre des ventes au Canada et aux États-Unis. Les nouveaux produits n’arrivent pas très souvent, le multisegment sous-compact QX30 récemment lancé est déjà retiré, et l’objectif de la marque de conquérir le marché européen s’est avéré un échec. Infiniti n’est tout de même pas près de rendre les armes, et a introduit un tout nouveau VUS compact, le QX50, l’automne dernier.
Et quand on dit tout nouveau, c’est vrai. À peu près rien n’a été conservé du modèle de première génération, qui avait débuté sa carrière sous le nom Infiniti EX. Les dimensions du QX50 sont maintenant similaires à celles de la concurrence, comprenant des gros canons tels que le BMW X3, l’Audi Q5 et le Mercedes-Benz GLC, mais aussi l’Acura RDX, le Buick Envision, le Lincoln Corsair et le Lexus NX.
L’Infiniti QX50 est franchement joli, avec des proportions parfaites, une allure musclée et un design élégant. En revanche, il ne parvient pas vraiment à se distinguer de ses rivaux, outre peut-être une peinture extrêmement lustrée.
L’habitacle du QX50 affiche un peu plus d’audace, alors que notre déclinaison AUTOGRAPH à l’essai dispose de cuir à motif matelassé et perforé, des boiseries à pores ouverts et des garnitures en suède. Par contre, le cuir blanc de cette variante tout équipée peut se salir très rapidement si l’on ne fait pas attention – les autres versions proposent les teintes de cuir graphite et blé. La cabine de notre exemplaire, bien qu’arborant une finition magnifique, présente un mélange bizarre de blanc, de noir, de brun, de bleu et d’argenté...
Au sujet de l’ergonomie du QX50, il y a peu à redire. La position de conduite est parfaite, les boutons sur le volant sont bien placés et l’on retrouve une molette multifonction sur la console centrale pour naviguer à travers le système multimédia. On aime également que la planche centrale comprenne toujours des boutons physiques pour régler la climatisation.
Cependant, les deux écrans manquent de cohésion, alors que les graphiques de la carte de navigation sur celui du haut semblent avoir été conçus au début des années 2000. L’écran du bas, d’apparence plus moderne, adopte un fini reluisant comme sur une tablette numérique. En général, le système fonctionne bien, mais il n’est pas le plus convivial en conduisant.
L’espace est adéquat pour un VUS compact de luxe, bien que l’on aimerait avoir un meilleur dégagement pour les pieds, à l’avant comme à l’arrière. Quant à l’espace de chargement, on annonce 895 à 1 048 litres avec les sièges arrière en place – le coussin coulissant explique cette variation du volume – et 1 823 litres avec les dossiers rabattus. En somme, le QX50 profite de l’une des aires de chargement les plus volumineuses de son segment, au même titre que l’Acura RDX et le Jaguar F-PACE.
La grande nouvelle concernant l’Infiniti QX50 2019, c’est son moteur récemment mis au point, que la compagnie appelle VC-Turbo – pour compression variable. En gros, ce quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres utilise quelques pièces mobiles supplémentaires pour augmenter ou diminuer la portée des pistons, variant le taux de compression. L’efficacité énergétique est maximisée lorsque le taux grimpe à 14 : 1, alors que la puissance est maximisée quand le taux baisse à 8 : 1. Le moteur produit 268 chevaux ainsi qu’un couple de 280 livres-pied entre 1 600 et 4 800 tr/min. Curieusement, la capacité de remorquage est fixée à 1 360 kilogrammes (3 000 livres), mais seulement pour les deux déclinaisons les plus chères.
Sur papier, tout cela semble fantastique. En conduite réelle, nous n’étions pas aussi emballés, en partie à cause de la boîte automatique à variation continue dont le comportement n’a rien de sportif. Les performances sont bonnes, sans être enlevantes, et à plein régime, on ne sent pas le couple maximal annoncé. Bien d’autres marques de luxe offrent des moteurs turbo de 2,0 litres aussi puissants, sinon plus.
Quant à la consommation réduite promise, le but ultime de cette technologie VC-Turbo, elle se range légèrement en deçà de nos attentes. Le QX50 affiche des cotes ville/route de 10,0 / 7,8 L/100 km respectivement, pour une moyenne mixte de 9,0 L/100 km – la plus basse de sa catégorie, hybrides et hybrides rechargeables exclus. La plupart des autres VUS compacts de luxe consomment autour de 10 L/100 km.
Lors d’un voyage aller-retour de Montréal à Toronto au mois de février, on a observé une moyenne de 9,5 L/100 km. Bref, si l’on conduit à 100 km/h, ou plus en tentant de suivre la cadence sur l’autoroute 401, le moteur VC-Turbo ne profitera évidemment pas de son efficacité maximale.
Même si le QX50 finit par être quelque dixièmes de litre moins énergivore que le RDX, le X3 ou le Q5, on doit se questionner sur la complexité de ce moteur et sa durabilité à long terme. Sans mettre en doute sa fiabilité, par mesure de précaution, on recommande la location pour le QX50 au lieu d’un achat pour le moment. La majorité des consommateurs de véhicules de luxe préfèrent la location de toute façon.
C’est la qualité de roulement du QX50 qui nous a plutôt impressionnés. Il est doux, silencieux et raffiné, rendant notre voyage relaxant et confortable. De plus, la sonorité de sa chaîne audio Bose à 16 haut-parleurs, équipant la plupart des déclinaisons, est magnifique.
Affichant un prix de départ de 44 490 $ avant les frais de transport et de préparation, on obtient de série un toit panoramique, des phares à DEL, un hayon à commande électrique, un climatiseur automatique bizone, un volant et des sièges avant chauffants ainsi qu’un bataillon de bidules de sécurité avancés. Notre version tout équipée AUTOGRAPH à l’essai affiche un prix de 57 990 $. Une échelle de prix très concurrentielle.
Si l’ancien QX50 offrait des performances et un comportement routier plus relevés, avec son moteur V6 de 325 chevaux et sa suspension plus ferme, il était plus petit et beaucoup moins polyvalent que la nouvelle génération. Le QX50 n’est peut-être pas aussi aiguisé que le BMW et le Mercedes-Benz, mais pour les gens à la recherche d’une conduite feutrée, d’un habitacle bien fini et d’un design attrayant, ce VUS mérite un peu d’attention. Autrefois la rivale japonaise la plus directe aux marques allemandes, Infiniti semble présenter un côté plus raffiné avec le QX50.