Volkswagen Jetta : une favorite depuis 40 ans
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Depuis des décennies, la Volkswagen Jetta compte parmi les berlines compactes favorites. Or, depuis peu, son constructeur propose la huitième génération de ce modèle populaire, un modèle conçu avec les consommateurs nord-américains en tête.
Qui a dit que les automobilistes n’aiment plus les automobiles ? Les utilitaires dominent le marché, c’est vrai, mais pas chez tous les constructeurs. Chez Volkswagen, par exemple, deux des trois modèles les plus vendus au pays sont des autos ! Et parmi celles-ci, on retrouve la Jetta, un modèle populaire depuis 40 ans.
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On pourrait croire qu’il existe une histoire d’amour entre les Québécois et la Jetta. Une histoire qui a débuté à l’époque où le constructeur allemand a lancé sa « Rabbit avec un coffre ». Les plus âgés d’entre nous se souviendront de ce nom qui avait été donné aux Golf de première génération vendues sur notre continent. Des VW assemblées dans une usine de Pennsylvanie, qui n’a pas fait long feu, puisqu’elle a été en service de 1978 à 1988 seulement.
L’essentiel des Jetta vendues au Canada à cette époque ne provenait toutefois pas de là. D’ailleurs, leur origine allemande rendait les acheteurs d’autant plus fiers ! Une fierté qui s’est étiolée à mesure que l’industrie s’est mondialisée. Pour preuve, qui se soucie aujourd’hui de l’origine mexicaine d’une Jetta 2019 ?
Les acheteurs s’attardent plutôt à la notoriété de la Jetta, un modèle fabriqué à plus de 3,2 millions d’exemplaires en quatre décennies. Et aujourd’hui, au Canada comme chez nos voisins étatsuniens, cette berline compacte compte parmi les modèles favoris du constructeur avec l’utilitaire Tiguan, numéro un incontesté, et la Golf.
Conçue pour l'Amérique
Cette huitième génération de Jetta, encore très nouvelle, est d’autant plus importante qu’elle a été développée pour les consommateurs de ce continent. Voilà pourquoi on l’a dévoilée en grandes pompes au Salon de l’auto de Détroit, en janvier 2018.
Construite sur la nouvelle plateforme modulaire MQB de Volkswagen, cette berline a été, en quelque sorte, américanisée en recevant une carrosserie plus volumineuse, un habitacle plus spacieux et une suspension plus molle visant surtout nos voisins du sud.
Sa nouvelle silhouette plus effilée mise sur un toit dont la courbure s’étire délicatement jusqu’à l’extrémité du coffre. Du coup, ce changement l’a assimilé à certaines de ses rivales du même genre, comme la Honda Civic, et lui fait perdre cette touche d’originalité qui plaisait tant.
Rivale de la Civic, mais aussi des Hyundai Elantra, Mazda3 et Toyota Corolla, les compactes les plus vendues, la nouvelle Jetta a conservé le moteur suralimenté du modèle qu’elle a remplacé. Ce 4-cylindres à turbocompresseur de 1,4 L produit 147 ch, une puissance qui n’impressionne personne, surtout pas ceux qui savent que le 4-cylindres turbo de 1,5 L de la Honda Civic Touring crache 174 ch ! Donc, on ne s’étonne pas de compter presque jusqu’à 9 s lorsqu’on accélère de 0 à 100 km/h avec cette voiture. Au moins, le couple généreux que produit son moteur, dès qu’il tourne à 1 400 tr/min, rend les reprises plus convaincantes.
GLI : plus de muscle
Heureusement, Volkswagen propose une alternative pour ceux qui savent apprécier les performances : la Jetta GLI. Fort de 228 ch, son 4-cylindres turbo de 2,0 L, qu’elle partage avec la Golf GTI, donne cette vivacité qui fait défaut à la « Jetta du peuple ». On le constate... rapidement puisqu’il permet d’abattre les 100 km/h en 2 secondes de moins. En prime, ce moteur produit encore plus de couple, soit 258 lb-pi, à un régime presque aussi bas de 1 700 tr/min.
Évidemment, ce moteur musclé se révèle gourmand. Les chiffres publiés par Ressources naturelles Canada (RNCan) le confirment avec un écart de 20% entre la consommation moyenne de ce 2,0 L (8,4 L/100 km avec la boîte automatique) et celle du 1,4 L (7,0 L). Pour notre part, en conduite estivale, nous avons tiré une moyenne de 7,6 L d’une Jetta Highline R-Line à boîte automatique.
À l’instar des Jetta Comfortline et Execline, la Highline est animée par le moteur de 1,4 L jumelé, soit à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports au maniement précis, soit à une boîte automatique Tiptronic à 8 rapports très discrète. Cette dernière est offerte pour un supplément de 1 400 $. Le scénario est le même pour le moteur de la Jetta GLI, sauf que sa boîte Tiptronic, qui coûte le même prix, a 7 rapports.
Il faut savoir, aussi, que la Jetta GLI a l’exclusivité d’une suspension indépendante aux quatre roues. En effet, le constructeur s’est contenté d’une poutre de torsion aux roues arrière pour les autres Jetta; une solution sans doute moins coûteuse qui optimise la douceur de roulement — c’est vrai — mais en accentuant légèrement le roulis dans les courbes. Les conducteurs qui chérissaient autrefois la Jetta pour sa conduite « européenne » et son prix abordable seront déçus d’apprendre que la première de ces qualités est désormais réservée aux Jetta GLI, les versions les plus chères.
R-Line, un brin sportive
C’est sans doute pour offrir un moyen terme à ces derniers que Volkswagen a développé l’ensemble optionnel R-Line, dont notre voiture d’essai était munie. Réservé au modèle de gamme moyenne Jetta Highline (de n’importe quelle couleur, sauf le Bleu soyeux métallisé et le Sauge métallisé), cet ensemble coûte 2 085 $. La beauté de la chose, c’est qu’il est disponible avec la boîte manuelle ou l’automatique.
Il comprend un intérieur de similicuir Tempête (deux tons noir et gris) et une garniture de pavillon noire, de même que roues en alliage Viper de 17 po chaussées de pneus offrant un roulement plus doux que les pneus de 16 po, qui sont de série pour les Comfortline et Highline. L’habitacle de la R-Line a un système d’éclairage d’ambiance qui donne une touche d’originalité en conduite nocturne. On reconnaît aussi cette variante à ses rétroviseurs extérieurs peints en noir et à son volant orné d’un emblème R-Line.
Heureusement, tout n’est pas qu’affaire d’esthétique. Cette Highline dispose aussi d’une suspension sport (lire : renforcée) et d’un système de blocage électronique du différentiel. De plus, ses antibrouillards pivotent pour éclairer l’intérieur des virages, un attribut aussi pratique que sécuritaire. Seule tache au dossier : le mode « Éco » du système de gestion de sa motorisation. Ce mode, qui modifie les paramètres de fonctionnement du moteur et de la boîte de vitesses pour améliorer la consommation (mais de combien ?), rend la conduite peu inspirante, un non-sens pour un modèle qu’on dit sportif.
Tristement, ce non-sens se reflète aussi dans la finition quelconque (celle des sièges particulièrement) et les matériaux de qualité très moyenne, des attributs qui jettent de l’ombre sur les souvenirs heureux qu’ont laissés les Jetta d’antan. Heureusement, il y a les GLI, mais pour plus cher...