Mercedes-Benz SLK, élégance classique
Les constructeurs germaniques sont aussi persévérants que leurs homologues nippons. Après une première génération décevante, la SLK est revenue en force en 2005 avec un modèle entièrement transformé qui a permis de corriger du tout au tout ses faiblesses. En fait, on ne retrouvera que le stylisme élégant de la première, tout le reste ayant été radicalement changé. Nous sommes loin du joli roadster propulsé par un moteur anémique dont la sonorité nous rappelait la Ford Pinto.
Il faut dire que les ingénieurs avaient procédé à de multiples améliorations avant d’arriver au modèle de remplacement en 2005, mais cette Mercedes-Benz deux places était considérée par les puristes comme « un char de fille ». Ce qui est loin d’être le cas de la version actuelle puisque son élégant plumage est accompagné d’un ramage qui nous permet de conclure que le qualificatif « sport » s’applique dorénavant à cette voiture. Mais il faut apporter des nuances. Comme le soulignait fort judicieusement Jacques Duval dans l’édition 2006 du Guide, une SLK propulsée par un moteur V6 de 3,5 litres de 268 chevaux couplé à une boîte manuelle à six rapports est capable de tenir tête à une Porsche Boxster. De plus, son niveau de confort et la qualité de la finition sont de loin supérieurs à la Porsche, et ce, pour un prix identique. Il faut également ajouter que Mercedes a accompli d’énormes progrès au chapitre de ses boîtes de vitesses manuelles, notamment en fait de guidage et de précision de la course du levier de passage des rapports. Auparavant, on avait l’impression que ces boîtes manuelles provenaient de la division des camions !
Bref, cette version représente un bon compromis entre les performances, la tenue de route et l’agrément de conduite. La direction est précise et c’est un plaisir d’enfiler les virages sur une route secondaire. Et même si certains lui reprochent son confort, car cela n’est pas l’apanage d’une sportive, je fais partie des gens qui se refusent de se faire brasser le québécois sur nos routes, alors que je peux bénéficier du même comportement routier avec une suspension confortable. Toujours dans la même veine, la Boxster exige davantage de son pilote et cette implication est appréciée de plusieurs. Depuis l’an passé, il est possible de commander la SLK 280 qui est propulsée par un moteur V6 de 3,0 litres et de 228 chevaux. Les performances de ce dernier modèle sont tout de même intéressantes compte tenu de l’économie réalisée à l’achat. Si le moteur V6 de 3,5 litres s’accommode assez bien de la boîte automatique à sept rapports, dont les pastilles de contrôle sous le volant permettent d’effectuer des changements de rapports très rapidement, la boîte manuelle est recommandée pour le « petit modèle ».
Valet chauffard ?
Avec son nez profilé et sa partie arrière tronquée, la SLK est l’une des voitures les plus élégantes sur le marché. Plusieurs trouvent que sa silhouette est mieux réussie que la SL plus grosse et plus chère. Mais cette élégance se paie… parfois. En effet, l’un des aspects visuels les plus frappants est ce nez avant profilé et près du sol doté en plus d’un pare-chocs dont les extrémités se prolongent un peu vers l’extérieur. C’est très joli, mais il appert que cette configuration ne convient pas aux personnes qui conduisent sans ménagement. L’an dernier, j’ai confié ma SLK de presse au responsable du stationnement d’un restaurant du centre-ville de Montréal. Ce quidam semble avoir fait fi des caractéristiques de la voiture... Avec pour résultat que le bouclier avant était éraflé de même que les extrémités du pare-chocs. Il faut donc éviter les entrées de cour trop raides et se méfier des chaînes de trottoir. C’est tout penaud que j’ai rapporté la voiture à Mercedes-Benz le lundi suivant. Mais comme le veut le dicton, il faut souffrir pour être beau.
Depuis sa création, la SLK a toujours été pourvue d’un toit repliant rigide qui permet de rouler en cabriolet par beau temps et dans un coupé le reste du temps. Cette caractéristique a également permis aux stylistes d’épurer la silhouette. Et s’il faut moins de 25 secondes pour abaisser cette capote rigide, une fois fait, une bonne partie du coffre à bagages est subtilisée par la présence du toit. En poursuivant au chapitre des aménagements, le tableau de bord est très design avec ses cuirs gris et l’utilisation de boutons et commandes de couleur titane. Le volant à trois branches est très réussi, tandis que les deux principaux cadrans indicateurs circulaires cadrent bien avec l’ensemble. Enfin, Mercedes-Benz propose en option un « foulard virtuel » une traduction libre pour Air Scarf. Il s’agit en fait d’une buse de ventilation à la hauteur du cou qui permet de nous garder la gorge au chaud lorsqu’on roule le toit baissé par temps frais.
Et la SLK55 AMG ?
Il ne faut pas oublier la version AMG de la SLK avec son moteur V8 de 5,5 litres d’une puissance de 362 chevaux. L’an dernier, nous avions organisé un affrontement entre ce modèle et la Porsche Boxster S. Compétition qui avait été remportée par la Porsche au chapitre des performances en slalom et dans le cadre d’un tour de piste. Par contre, la SLK AMG accélérait plus rapidement et freinait sur une plus courte distance. Bref, elle se veut davantage une voiture de grand tourisme. Dans les manœuvres sportives, le poids de son moteur V8 sur les roues avant nuit à l’équilibre dynamique du véhicule. Ce qui ne l’empêche pas d’être une voiture de grande qualité combinant le confort d’une GT et les accélérations d’un bolide de course.
feu vert
Toit rigide rétractable
Boîte automatique à sept rapports
Moteur V6 performant
Système de chauffage pour le cou
Style réussi
feu rouge
Volume limité du coffre
Direction peu communicative
Performances limitées en tenue de route
Prix élevé
Options coûteuses