Ford Mustang BULLITT 2019 : appelez-moi Steve
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On a beau vouloir nous convaincre d’acheter la Mustang avec un moteur quatre cylindres turbo, cette auto sport est beaucoup plus délectable avec un bon vieux V8. Pour celui qui croit manquer d’originalité en s’achetant une Mustang GT, et que la Shelby GT350 est trop chère, il y a maintenant la BULLITT. En majuscules, s’il vous plaît!
Comme tout le monde le sait, on rend hommage ici au film Bullitt de 1968, mettant en vedette le regretté Steve McQueen, une Ford Mustang verte, et une certaine Dodge Charger noire qui connaîtra une fin atroce en fonçant dans des réservoirs de carburant. On comprend très bien pourquoi FCA n’a pas encore commercialisé une Charger Bullitt.
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La Ford Mustang BULLITT 2019 est peinte en Vert highland foncé, comme la voiture dans laquelle McQueen effectuait ses propres cascades. Ironiquement, on peut opter pour une peinture noire si l’on n’aime pas le vert. Anecdote : il existe une seule Mustang BULLITT 2019 peinte en Bleu kona, que le constructeur a fait tirer au sort afin de récolter des sous pour la recherche sur le diabète juvénile. Ford a fini par amasser 600 000 $.
Les Mustang utilisées pour le tournage – il y en aurait eu deux – étaient dépourvues de tout écusson. La BULLITT 2019 n’arbore donc pas de cheval au galop sur la calandre ni sur le volant, ou d’écusson Ford sur le coffre.
Pour lui donner un peu d’exclusivité, ou pour justifier son prix supérieur de 10 000 $ par rapport à celui de la GT Premium, on lui a conféré 20 chevaux supplémentaires pour un total de 480. Le V8 de 5,0 litres n’a jamais été aussi rugissant, énergique et délirant. Un système Départ-canon peut être activé, et la voiture accélère de 0 à 100 km/h en moins de cinq secondes.
On peut également activer une correspondance de régime lors des rétrogradations, pour les gens qui veulent faire croire qu’ils maîtrisent la technique du talon-pointe. En passant, la boîte manuelle à six rapports figure de série, alors que l’automatique à 10 rapports livrable dans les autres déclinaisons de la Mustang n’est pas offerte dans la BULLITT.
Elle coûte près de 60 000 $, mais au moins, elle est entièrement équipée. De série, on obtient l’instrumentation numérique pour le conducteur, coloré et configurable, un volant chauffant, une chaîne B&O Play haut de gamme, la surveillance des angles morts, les amortisseurs variables MagnaRide et l’échappement de performance. En fait, la seule option disponible, c’est une housse pour protéger la voiture. Finalement, c’est pour ça qu’elle coûte aussi cher par rapport à la GT Premium.
On profite donc d’une voiture à l’allure rétro, mais dotée de caractéristiques très modernes. L’instrumentation numérique mentionnée plus tôt est magnifique, la chaîne B&O efficace et le système multimédia SYNC 3, facile à utiliser. Les sièges RECARO, dont le grand soutien est appréciable, arborent des broderies vertes s’agençant évidemment parfaitement avec la couleur de la carrosserie.
Au quotidien, la Ford Mustang 2019 est plus agréable que la Chevrolet Camaro grâce à sa meilleure visibilité périphérique – on ne voit rien dans la Camaro –, des commandes bien disposées dans l’habitacle et un confort accru. Par rapport à la Dodge Challenger, c’est du pareil au même.
En revanche, le V8 de 5,0 litres de la Mustang consomme plus d’essence en circulation urbaine que les octocylindres de la Camaro SS et de la Challenger R/T, avec un écart d’environ 1 L/100 km. La Camaro exige toutefois de l’essence super, alors la dépense s’équivaut à la pompe. Au cours de notre essai, la Mustang BULLIT a suivi un régime de 13,5 L/100 km.
Cette édition spéciale de la Mustang en vaut-elle le coût? Pour les nostalgiques des muscle cars d’antan, pour les admirateurs de Steve McQueen, la réponse est oui. Mais pour l’acheteur d’une Mustang, qui n’est guère impressionné par les quelques minutes de poursuite de voitures dans le film Bullitt et qui ne veut qu’apprécier le caractère du moteur V8, une GT bien équipée sera beaucoup plus accessible. Et puisque Ford produira autant d’unités de la BULLITT que les consommateurs en demanderont, elle ne deviendra probablement pas un objet de collection.
On ne se sent pas comme Steve à bord de cette bagnole, mais malgré son prix, l’ensemble est tout de même fort réussi. Et ce V8…