Kia Soul 2020 : bien assis dans sa niche
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TORONTO (Ontario) - Lorsque le premier Kia Soul fut introduit en 2009, il était non seulement seul dans sa niche, mais il représentait le renouveau de la marque coréenne ainsi que l’arrivée du designer allemand Peter Schreyer au sein de l’entreprise.
À l’époque, Kia se bâtissait encore une réputation en sol nord-américain, mais le Soul s’est rapidement montré compétent et surtout, lucratif pour le constructeur. Plus d’un million d’exemplaires furent vendus au Canada et aux États-Unis depuis sa naissance, et la marque entière a pris tout un élan depuis, claquant plusieurs coups de circuit avec des véhicules comme le Sportage, la Forte et plus récemment, la Stinger.
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Pour célébrer ce succès, Kia remanie sa petite boîte carrée pour une troisième génération, tout en conservant intacts les ingrédients de base qui lui ont permis d’être si appréciée de ses propriétaires. C’est lors de son lancement canadien, à Toronto, que nous avons eu l’occasion de la mettre à l’essai.
Une simplification, pour mieux se vendre
Bien que le Soul demeure seul sur son étoile, Kia avoue que de nouveaux concurrents pourraient tenter de venir le battre à son propre jeu. On pense entre autres au Nissan Kicks, au Toyota C-HR et au prochain Hyundai Venue; tous de petits VUS à vocation urbaine, entraînés par les roues avant.
Si vous n’avez toujours pas deviné, non, le Kia Soul 2020 ne s’offre pas avec le rouage intégral. Selon Kia, ses nombreux propriétaires ne s’en sont jamais plaints.
Afin de mieux affronter ses nouveaux rivaux et de demeurer à tête du segment au chapitre de la valeur qualité-prix, on simplifie les choses : une seule motorisation à essence pour l’année-modèle 2020. Fini la boîte manuelle et le moteur turbo, ce dernier n’est désormais disponible que sur le marché américain en raison de chiffres de vente ridiculement bas sur le territoire canadien. C’est un peu triste, car ce groupe motopropulseur permettait au Soul de se démarquer du lot et d’être étonnamment performant.
Il a donc recours à un quatre cylindres atmosphérique de 2,0 litres d’une puissance modeste de 147 chevaux et un couple de 132 lb-pi. Celui-ci est jumelé à une boîte automatique à variation continue (que l’on nomme IVT) pour l’étendue de la gamme. Bien entendu, il existe aussi une déclinaison entièrement électrique que l’on appelle simplement Kia Soul EV. Notre journaliste Gabriel Gélinas a eu la chance de la mettre à l’essai en Corée du Sud plus tôt cette année.
Le Soul en donne encore beaucoup pour le prix exigé, c’est d’ailleurs la force des produits Kia en général. Même au bas de l’échelle des déclinaisons, avec un Soul LX, on fait une bonne affaire grâce à son prix de base de 21 195 $ (transport et préparation en sus), comprenant une panoplie de caractéristiques de série, comme des sièges avant chauffants, un climatiseur ainsi que l’intégration Android Auto et Apple CarPlay.
Et même une fois que le véhicule est pleinement équipé, dans sa déclinaison la plus cossue – GT-Line Limited –, on ne dépasse pas 30 000 $. Notre modèle d’essai était un EX Limited, se détaillant 28 995 $, incorporant une pléthore de technologies d’aide à la conduite semi-autonome, des sièges en cuir et des jantes de 18 pouces, lui octroyant une allure plutôt cool.
Des couleurs éclatées et beaucoup d’espace
Étant donné que le Soul est d’abord destinée pour la ville, notre parcours d’essai s’est surtout déroulé dans les rues de la métropole.
Sur la route, le Soul 2020 se montre considérablement plus rigide et raffiné que son prédécesseur. Selon Kia, sa plate-forme, qui est propre à ce véhicule, n’a pas changé. Elle a plutôt été renforcée à l’aide d’acier à haute résistance, fournit par les usines Hyundai Steel de la compagnie mère.
La suspension, la direction et les freins ont également été repensés par nul autre qu’Albert Biermann, celui qui était anciennement chez BMW et qui a pris en charge la dynamique de conduite des véhicules Kia, Hyundai et Genesis. Sans surprise, le résultat final est réussi.
La conduite de ce nouveau Soul est non seulement nettement plus raffinée qu’avant, mais plus dynamique et amusante. On sent désormais une harmonie entre les composantes mécaniques, une qualité qui était absente des anciennes générations. Certes, le Soul n’est pas rapide, mais son petit moteur livre une bonne dose de couple à bas régime, avec une linéarité digne de mention tout au long de la plage de puissance.
Nous avons toutefois été déçus par le bruit du moteur et par l’insonorisation de l’habitacle. Le véhicule est bruyant en vitesse de croisière, et la boîte CVT n’est pas de la même efficacité que celle d’un Toyota C-HR ou d’un Nissan Kicks. L’effet élastique est très présent et vient gâcher tout ce que le moteur a dans le ventre en matière d’accélération.
Cependant, le Soul se rattrape grâce à un habitacle hyperspacieux et au goût du jour. Il peut être illuminé par un éclairage d’ambiance variable, aux thèmes amusants. Il est même possible d’activer un mode « party » et de synchroniser le système audio Harman Kardon (livrable en option) à l’éclairage.
La planche de bord est moderne et fort bien assemblée, incorporant des matériaux agréables au toucher. De plus, son système multimédia se voit modernisé par un nouvel écran de 10,25 pouces offert à partir de la déclinaison EX Premium. Fidèle aux produits du constructeur, ce système est convivial, facile à naviguer via ses énormes icônes clairs et simples, sans oublier les innombrables technologies intégrées. Certaines d’entre elles, comme Android Auto, ne figurent même pas dans certains produits BMW de plus de 100 000 $!
Pour finir, le Soul s’avère la plus polyvalente des petits véhicules urbains, merci à son coffre à double plancher et à son espace de chargement qui totalise 1 755 litres. Ce volume surpasse non seulement celui du Nissan Kicks (915 litres), mais aussi de certains VUS compacts, comme le Mazda CX-5 (1 688 litres), par exemple. De plus, sa banquette arrière est étonnement accommodante pour les grandes personnes. Disons que sa forme rectangulaire y est pour beaucoup.
En résumé, bien que nous soyons déçus de voir disparaître la boîte manuelle et l’option du moteur turbo pour sa troisième génération, le Kia Soul 2020 demeure une valeur sûre, peu importe la déclinaison choisie.
Nous ne pouvons faire autrement que de le recommander. Amusant à conduire, vibrant par ses agencements de couleur et éclairages à la mode, et abordable – autant à l’achat qu’en entretien –, le Soul est un excellent petit véhicule.