Chevrolet Blazer 2019 : et de six...
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Chevrolet relance le Blazer. Un choix stratégique, puisque ce nom évoque beaucoup de souvenirs aux amateurs. En effet, de 1969 à 2005, le nom Blazer s’est retrouvé sur un ou plusieurs modèles Chevrolet. Or, ces noms de modèles ont toujours été attribués à de vrais camions. Des véhicules montés sur des châssis à échelle qui démontraient de véritables aptitudes en conduite hors route.
Voilà pourquoi, lors de l’annonce du retour du Blazer, nous nous attendions à la relance d’un utilitaire qui aurait pu rivaliser avec le Jeep Wrangler ou le futur Ford Bronco. Mais non! Chevrolet n’a aucun plan pour réintégrer ce segment. Le nouveau Blazer cherche plutôt à remplir le vide laissé entre l’Equinox et le Traverse, dans l’optique de rivaliser avec les Ford Edge, Nissan Murano, ainsi qu’avec le Honda Passport.
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Un soupçon de Camaro. Voilà comment décrire le Blazer, qui s’inspire esthétiquement de cette sportive mythique vendue par Chevrolet. Un devant agressif, un regard menaçant et un muscle assurément plus développé qu’avec l’Equinox. Dans sa livrée RS, l’énergie transmise dans le design est accentuée par des garnitures et bas de caisse noir lustré. Notez également que les phares sont situés dans la partie inférieure du pare-chocs, alors que les feux de position à DEL créent le pont entre le capot et le pare-chocs.
À bord, le parallèle avec la Camaro est encore une fois palpable. Ne serait-ce qu’en observant les immenses bouches de ventilation circulaires qui, au centre, sont positionnées juste au-dessus de la console centrale. Une console bien conçue, ergonomique, tout comme le reste de cet habitacle qui s’avère confortable pour une famille de quatre ou cinq personnes. La banquette arrière coulissante, le plancher entièrement plat ainsi qu’un seuil de chargement très bas rendent le Blazer d’ailleurs très pratique, surtout lorsque comparé avec la concurrence.
En revanche, considérons la finition comme correcte, sans plus. Et j’ajouterais que la visibilité vers l’avant est handicapée par des piliers A relativement épais. Une constatation ironique quand on sait combien Chevrolet a usé d’efforts pour que la visibilité vers l’arrière soit optimisée, avec l’assistance de toutes ces caméras.
OnStar, Wi-Fi et bien plus
Plus ergonomique et efficace que jamais, le plus récent système d’infodivertissement de Chevrolet s’avère à mon sens l’un des meilleurs de l’industrie. Constructeurs nippons et européens, prenez des notes! Non seulement les applications sont claires et simples à utiliser, mais l’accessibilité comme l’interface permettent à quiconque de s’y habituer rapidement. Qui plus est, on y retrouve l’intégration AppleCarPlay et Android Auto, on ne peut plus pratiques pour tout propriétaire d’appareil mobile intelligent.
Évidemment, GM persiste et signe avec l’offre de la borne Wi-Fi intégrée et de sa technologie OnStar, de plus en plus difficile à justifier. Certes, cette dernière s’avère d’une grande utilité lors d’un impact sérieux ou si le véhicule est volé, mais du reste, votre appareil mobile peut aujourd’hui faire de même. Et bien sûr, sans frais mensuels supplémentaires à débourser... Parce qu’en optant pour le service d’accès Internet et d’abonnement à OnStar, on peut facilement envisager des frais mensuels variant de 30 $ à tout près de 100 $, qui s’additionnent au paiement du véhicule.
Des gènes de voiture sport?
Non, pas du tout. Parce qu’un VUS de 1 900 kilos, capable de remorquer son poids et même un peu plus, ne peut se comporter comme une Camaro. Cela dit, il est vrai que l’on distingue aisément la version RS des autres au chapitre du comportement. La suspension plus ferme permet d’améliorer la stabilité et la tenue de route, le tout pour un impact minime sur le confort. Sachez cependant que l’option des roues de 21 pouces est à déconseiller pour les routes du Québec. Non seulement parce qu’elles ne font pas bon ménage avec les nids-de-poule, mais aussi parce que le coût de remplacement de ces pneumatiques est très élevé.
Confort et douceur de roulement font partie des avantages du Blazer, qui s’équipe d’un V6 de 3,6 litres à cylindrée variable, fiable, puissant et raisonnable en matière de consommation de carburant. Pas de doute, ce moteur éclipse le quatre cylindres de 2,5 litres niché dans la version de base, à roues motrices avant. À mon sens, ce dernier aurait davantage sa place sous le capot de l’Equinox, qui s’équipe d’un petit moteur turbocompressé, capricieux et plus ou moins efficace. En revanche, le moteur de base du Blazer aurait dû être ce 2,0 litres turbocompressé, qui équipe les versions les plus cossues de l’Equinox, ainsi que plusieurs autres produits GM. Cela aurait permis à Chevrolet d’offrir un produit plus concurrentiel face au Ford Edge, qui abrite justement une motorisation comparable.
Maintenant, puisque le V6 de 3,6 litres comptera pour plus de 95% des ventes, aussi bien dire que l’offre d’un quatre cylindres n’existe que pour afficher un prix de base attrayant. Sachez également que la très grande majorité des acheteurs opteront pour le rouage intégral, qui requiert hélas une action manuelle de la part du conducteur pour son activation. Un procédé qui permettrait selon GM de meilleures économies à la pompe, mais qui n’est certainement pas idéal lorsque l’on circule sur des surfaces qui ne sont humides que par endroit.
Par ailleurs, notez que le Blazer RS comme la version Premier sont les seuls à bénéficier d’un différentiel arrière à double embrayage, permettant ainsi d’acheminer davantage de couple sur la roue qui a le plus de traction. Pourquoi ne pas avoir installé ce système de série sur tous les Blazer? Allez donc savoir! D’autant plus que du côté de Honda, une technologie comparable vient de série sur toutes les versions du Passport.
Et l’Acadia dans tout ça?
GM peut considérer l’Acadia comme un quasi-échec. À peine 5 000 ventes au pays l’an dernier, alors que le Ford Edge se vendait à 19 000 copies. Il faut dire que GM ne s’est pas forcé en renouvelant ce modèle qui, malgré sa belle gueule, propose une finition bâclée et une plus vieille technologie mécanique. Il faudra donc que GMC s’adapte rapidement parce qu’il est clair que le Blazer lui volera la vedette. Comprenez par cela que l’Acadia et le Blazer partagent non seulement certains de leurs éléments techniques, mais qu’ils rivalisent directement l’un contre l’autre.
Chevrolet réussira-t-il à convaincre l’acheteur du Ford Edge? Ou même à séduire les acheteurs de berlines? Il le faudra, puisque le Blazer constitue le sixième VUS de la famille, lequel sera suivi l’an prochain par un septième, plus compact, qui sera baptisé Trailblazer. Vous aurez donc compris quelle sera la stratégie de Chevrolet au cours des prochaines années! Cela dit, le Blazer possède de belles cartes dans son jeu, ayant notamment l’avantage d’un V6 efficace, d’un look réussi et d’un indéniable côté pratique. Reste à voir si la clientèle mordra à l’hameçon.