Le grand Niki Lauda nous quitte
Le légendaire pilote autrichien Niki Lauda est mort la nuit dernière des suites de complications rénales à l’âge de 70 ans.
Le triple champion du monde de F1, qui occupait le poste de directeur non exécutif de l’écurie Mercedes, était absent des circuits depuis l’été 2018.
En août dernier, il avait été admis d’urgence à un centre hospitalier de Vienne pour y subir une délicate transplantation pulmonaire après avoir contracté un virus lors d’un séjour à Ibiza, en Espagne.
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Son état s’est détérioré au cours des dernières semaines. Il souffrait cette fois de problèmes rénaux. Plus tôt dans la journée, ses médecins devaient effectuer une dialyse sur leur célèbre patient, mais l’intervention n’a pas permis de lui sauver la vie.
Son père ne voulait pas
Lauda avait subi deux transplantations rénales en 1997 (grâce au don de son frère Florian) et en 2005. La donneuse était cette fois sa deuxième épouse, Birgit.
« C’est avec tristesse que nous annonçons que notre cher Niki s’est éteint paisiblement entouré de sa famille », ont indiqué les proches de l’ancien pilote.
Andreas Nikolaus Lauda, né à Vienne le 22 février 1949, était le fils d’un riche industriel connu en Autriche qui souhaitait voir son fils suivre ses traces dans le milieu des affaires. Mais celui que l’on a surnommé Niki avait une tout autre passion qu’il a développée dès son jeune âge : la course automobile.
Malgré sa fortune, papa n’a jamais voulu financer la carrière de son fils. Sans l’appui de sa famille, Niki a toutefois réussi à convaincre des institutions financières de son pays, en utilisant le nom Lauda, pour amorcer une carrière qui devait par la suite le mener vers les plus hauts sommets de la course automobile.
Terrible accident
Prisonnier de sa Ferrari en flammes au Nurburgring, en Allemagne, Niki Lauda a été à jamais associé à son terrible accident survenu un an après avoir été sacré pour la première fois en F1.
Le 1eraoût 1976, son bolide heurte le mur et s’enflamme. Lauda reste près d’une minute dans le cockpit avant d’en être extrait par trois de ses confrères pilotes. Les images du terrible accident ont choqué le monde entier. Mais Lauda est un battant qui va revenir à la vie.
Six semaines après avoir reçu l’extrême onction sur son lit d’hôpital, il prend à la stupéfaction générale le départ du Grand Prix d’Italie malgré sa souffrance et de graves lésions au visage. Il se classera au 4erang.
Cette saison-là, il lutte pour le titre jusqu’à la dernière course avec le Britannique James Hunt, finalement couronné. Cet affrontement épique, révélateur du caractère hors norme de l’Autrichien, a été raconté en 2013 dans le filmRush, de l’Américain Ron Howard.
Remplacé par Villeneuve
En 1977, le rescapé remporte son deuxième titre de champion de monde avec Ferrari. Mais Lauda n’est pourtant plus dans les bonnes grâces de son employeur avant même la fin de la saison.
Le divorce sera consommé au Grand Prix du Canada, à Mosport, en Ontario, quand l’Autrichien voit d’un mauvais œil le recrutement d’un certain Gilles Villeneuve, à qui l’on confie le volant d’une troisième monoplace pour les deux dernières étapes au calendrier.
Furieux, parce que privé de son chef mécanicien Ermanno Cuoghi, il refuse de courir à Mosport et au Japon, deux courses sans enjeu pour lui. Dès lors, plus jamais il ne pilotera une Ferrari.
Le pilote québécois sera titularisé la saison suivante aux côtés de l’Argentin Carlos Reutemann, alors que Lauda, lui, poursuivra sa carrière au sein de l’écurie Brabham.
Lauda arrête la compétition fin 1979 pour fonder l’entreprise d’aviation Lauda Air, rachetée plus tard par Austrian Airlines. Il retrouve toutefois les circuits dès 1982, au volant d’une McLaren, avec laquelle il conquiert son ultime titre mondial deux ans plus tard.