Mitsubishi Mirage 2019: En manque de respect
La Mirage est un achat rationnel sur tous les points. Mais peut-on avoir un peu d’émotion lors de l’achat d’une voiture neuve?
Depuis que la Mirage a été lancée sur le marché canadien, les gens se moquent d’elle. La pauvre citadine a été ridiculisée par la presse automobile, s’avérant une cible facile compte tenu de sa puissance dérisoire et de sa dynamique de conduite peu engageante.
C’est vrai, la petite Mitsubishi a été conçue d’abord et avant tout pour subvenir aux besoins de transport des consommateurs de pays moins riches, comme la Thaïlande, où la version canadienne est d’ailleurs construite. Là où l’on doit généralement se suffire d’une minuscule auto pour la famille, qui ne casse pas et qui consomme le moins d’essence possible.
- À lire aussi: En vidéo : une Mitsubishi Mirage gonflée à 750 chevaux
- À lire aussi: La Mitsubishi Mirage G4 n’est plus
Le défi de la Mirage est d’autant plus grand qu’elle doit livrer bataille à la Nissan Micra qui, elle, s’est rapidement bâti une réputation de citadine amusante et sympathique. Et à la Chevrolet Spark avec son système multimédia élaboré de série. Sans compter que le segment des petites voitures est en déclin, parce que nous, consommateurs, on doit absolument se faire voir au volant du VUS à rouage intégral le plus cher que notre ligne de crédit nous permet d’acquérir...
Championne de l’économie
La Mirage est la voiture non hybride la moins énergivore sur le marché. Si l’on veut se payer une bagnole neuve à moins de 15 000 $, et que notre critère d’achat principal c’est de payer le moins cher possible en frais d’utilisation, elle est à considérer. En effet, la version à hayon consomme aussi peu que 6,0 L/100 km en conduite mixte ville/route. Du moins, sur papier. Car notre moyenne réelle variera selon nos habitudes de conduite.
Et dans le cas de la Mirage, la conduite n’est pas une expérience des plus enrichissantes... Son trois cylindres de 1,2 litre travaille fort pour produire 78 chevaux, une quantité à peine suffisante pour converger sur une autoroute bondée de camions et de VUS sans se faire laminer. Une fois rendu à notre vitesse de croisière, on peut respirer un peu. La petite Mitsubishi se tire mieux d’affaire en ville, mais il ne faut jamais être pressé à son volant. Sinon, on fait rincer son moulinet à fond et la consommation s’emballe pour atteindre une moyenne similaire à celle de voitures plus grosses.
Et le problème, c’est que la Mirage a beau être la championne de l’économie, l’écart entre sa moyenne de consommation et celle des compactes ou même des autos intermédiaires – la Toyota Camry de base affiche une consommation mixte ville/route de 6,9 L/100 km – est négligeable, puisque des modèles plus récents se sont améliorés à ce chapitre. Et pour extirper un minimum de plaisir dans la Mirage, on doit choisir la boîte manuelle à cinq rapports au lieu de l’automatique à variation continue, qui fait augmenter la consommation de quelques dixièmes de litre aux 100 km.
On a joué avec les réglages de la suspension de la Mirage pour l’année-modèle 2017, au moment où la marque a introduit la berline G4, mais on a toujours affaire à une bagnole affublée d’un roulis de caisse prononcé. Les minuscules pneus n’aident pas à l’adhérence non plus. Bref, il faut demeurer dans les limites dynamiques de la voiture en tout temps. Au moins, pour la ville et dans le stationnement du centre commercial, elle jouit d’un excellent diamètre de braquage.
L’exclusivité de la berline
La Mirage G4 est de loin la plus spacieuse dans la catégorie des citadines, et la seule possédant un coffre séparé. Le volume de ce dernier est adéquat à 348 litres, mais curieusement, les dossiers arrière ne se rabattent pas. La Mirage hatchback s’avère donc plus pratique pour transporter de gros objets, et la berline, pour transporter des passagers.
La finition intérieure est honnête, pour une voiture de ce prix, alors que les versions GT ajoutent des garnitures argentées et noir reluisant ainsi qu’un volant gainé de cuir. Les livrées ES de la version à hayon sont franchement dégarnies, et il faut passer à la ES Plus, à la berline ES ou à la GT pour obtenir un écran tactile de 6,5 pouces avec l’intégration Apple CarPlay/Android Auto. Une caractéristique de série dans la Spark, mais pas disponible dans la Micra. Bref, une Mirage bien équipée coûtera plus de 18 000 $, et à ce prix-là, aussi bien regarder du côté des compactes.
Ce qui joue en faveur de la Mirage, c’est sa garantie de 10 ans ou 160 000 km sur le groupe motopropulseur, et de 5 ans ou 100 000 km sur l’ensemble de la voiture. Chez Mitsubishi, on vend des véhicules qui durent longtemps, et jusqu’à maintenant, la Mirage semble tenir le coup côté fiabilité. En revanche, elle n’offre aucun agrément de conduite. En somme, cette petite Mitsubishi est un achat purement rationnel, et l’on respecte tout à fait la décision des gens qui s’en achètent une. Mais pour 20 $ ou 30 $ de plus par mois, il existe de meilleurs choix, qui procureront au moins un soupçon d’émotion.
Feu vert
- Bonne économie d’essence
- Excellente garantie
- Espace aux places arrière (berline)
- Fiabilité satisfaisante
Feu rouge
- Roulis de caisse prononcé
- Moteur bruyant et peu puissant
- Système Bluetooth de mauvaise qualité
- Dossiers arrière non rabattables (berline)