Mercedes-Benz Classe G, toujours vivant !
La première surprise que les journalistes ont eue lors du dévoilement de la Classe GL était que ce modèle ne venait pas remplacer la Classe G qui poursuivait sa longue carrière sans changement majeur. Mieux encore, le constructeur allemand a renouvelé l’entente qui le liait à la compagnie autrichienne Steyr-Puch pour l’assemblage de ce mastodonte d’une autre époque. Alors que Mercedes-Benz met les bouchées doubles pour remodeler l’ensemble de sa gamme, vous avouerez que cette décision est paradoxale.
Mais il suffit de causer quelques instants avec les responsables du marketing de la compagnie pour comprendre très rapidement. Malgré sa silhouette taillée à la hache, et en dépit d’une conception qui remonte à quelques décennies maintenant, ce gros calibre est plus populaire que jamais. À une époque où voitures et VUS se ressemblent comme des frères jumeaux, les gens riches et célèbres apprécient de pouvoir se démarquer au volant d’un produit qui fait tourner les têtes par son esthétique d’hier et qui affiche un encombrement leur permettant de se faire remarquer dans la circulation. Il faut toutefois préciser que le G500 n’est pas le plus colossal de sa catégorie, il y a plusieurs autres grosses pointures dans ce club des mastodontes, mais ses angles aigus le font paraître plus volumineux qu’il ne l’est en réalité. Ce qui est jugé comme étant très positif avec les acheteurs potentiels. Et parlant d’éléments hors-norme, un prix de vente excédant de beaucoup la barre psychologique des 100 000 $ est un autre facteur qui plaît aux BCBG au porte-monnaie bien garni !
Conçu initialement pour les forces policières et l’armée, le Gelandewagen - véhicule tout-terrain en allemand - s’est embourgeoisé au fil des ans - pour ce qui est des modèles destinés au grand public -, tout en poursuivant une brillante carrière sous les drapeaux de plusieurs pays. D’ailleurs, depuis l’an passé, il est devenu le véhicule de transport de prédilection des forces armées canadiennes en remplacement de la défunte Iltis, un autre véhicule militaire d’origine allemande. Dans ce dernier cas, il s’agissait d’un produit développé par le groupe Volkswagen-Audi ag.
Découvrez l’évolution
Ce qui me fascine le plus sur ce véhicule est le travail d’évolution que les ingénieurs ont dû réaliser pour transformer ce 4X4 plus que spartiate en objet de grand luxe. Au fil des années, l’habitacle s’est amélioré alors que plusieurs des éléments de confort et de luxe de la berline de la Classe S ont été aménagés dans le G Wagon. Mais on aura beau tapisser les parois intérieures des cuirs les plus fins, couvrir la console centrale des bois les plus exotiques et choisir des sièges confortables, le fait demeure que les parois sont archiplanes, et la planche de bord quelque peu rétro. Bref, il est facile de percevoir qu’il a fallu effectuer plusieurs compromis pour nous proposer un habitacle à la hauteur du prix. Mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, le porte-verre avant tient plus du bricolage qu’autre chose…
Il est intéressant par ailleurs de constater à quel point l’utilisation de l’espace dans l’habitacle a été optimisée au fil des ans sur les véhicules modernes. Sur le G500, on est surpris de voir notre épaule effleurer la glace extérieure en raison d’une absence totale de rondeurs. Tant et si bien qu’on se sent à l’étroit dans l’un des plus gros véhicules sur la route. Par contre, les portières se referment avec un bruit qui ne permet pas de douter de la solidité de l’ensemble. C’est un peu comme si on fermait une porte de coffre-fort. D’ailleurs, son design semble avoir été inspiré de cet objet.
Rien ne l’arrête
Si la silhouette fait sourire, en revanche, la fenestration permet au conducteur de bénéficier d’une excellente visibilité. De plus, la position de conduite relativement haute facilite la tâche lorsqu’on roule en terrain accidenté. Cette vue de haut permet de déceler plus rapidement les pièges du terrain. Du reste, tout dans ce véhicule semble avoir été initialement dessiné pour aller se promener loin en forêt et sur des sentiers impraticables. Il y a cette position de conduite, mais également une direction à bille dont la précision n’est pas le point fort. Par contre, ce « jeu » dans la direction permet d’éviter un retour du volant qui pourrait blesser le conducteur si jamais les roues heurtent un billot, une pierre ou un obstacle du genre. Et si le roulis de caisse en virage est prononcé en raison d’une suspension trop souple, cette caractéristique se transforme en avantage lorsque la route perd son nom. Les cahots et les bosses sont alors absorbés avec douceur au grand plaisir du pilote et des occupants. Mais comme chacun sait, la conduite tout-terrain ne s’effectue pas en roulant à tombeau ouvert, mais lentement et avec précaution.
Dans de telles circonstances, les 292 chevaux du moteur V8 5 litres ne sont pas de trop étant donné que ce cabanon de jardin sur quatre roues fait osciller la balance à environ 2 500 kg. Pour se sortir des ornières les plus profondes, il est possible de verrouiller les trois différentiels - avant, central et arrière. Inutile de souligner que le G500 peut passer littéralement partout. Pour terminer, il faut mentionner que la Classe G peut être commandée en version AMG. Mais c’est pratiquement de la démence puisque le G55 AMG est propulsé par un moteur V8 de 5,5 litres d’une puissance de 469 chevaux dont la consommation inquièterait même un dirigeant d’un pays producteur de pétrole...
feu vert
Exclusivité assurée
Passe partout
Équipement complet
Rouage intégral élaboré
Excellente visibilité
feu rouge
Nouveau modèle attendu
Silhouette rétro
Consommation élevée
Ergonomie d'une autre époque
Peu d'espace pour les coudes