Toyota Yaris 2019: Quand c’est fiable, ça se vend
La Yaris est la preuve que la réputation d’une voiture a plus d’importance aux yeux des consommateurs que ses progrès technologiques.
Un membre de ma famille qui travaille dans un concessionnaire Toyota m’a déjà dit qu’il pourrait ne vendre que des Yaris et son portefeuille serait bien garni. Il est évident que la petite sous-compacte de Toyota est devenue un réel symbole d’économie, la rendant fort populaire au fil des années.
Fiable comme du roc, abordable et peu énergivore, l’an dernier, la Yaris s’est invitée dans la cour de 51 441 heureux propriétaires nord-américains, soit 4 807 exemplaires de plus que l’année précédente, et ce, malgré le fait qu’elle fait face à des concurrentes parfois plus amusantes à conduire et raffinées.
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Pour 2019, elle continue son parcours de petite citadine économique inchangée, puisque Toyota lui avait apporté quelques mises à jour l’an passé, notamment des parties avant et arrière redessinées, un système multimédia amélioré et des sièges chauffants de série. Sa sœur berline – toujours basée sur une architecture de Mazda2 – subit, à son tour, quelques petites mises à jour.
La plus étrange des deux
Parlons justement de cette déclinaison, la berline, qui demeure la plus intrigante de la gamme. Pourquoi une Mazda? Pourquoi ne pas avoir simplement pris la plate-forme de la Yaris à hayon et lui ajouter un coffre? Elle est simplement le résultat d’une collaboration entre deux constructeurs, permettant de faire des économies des deux côtés. Après tout, les marges de profits sont minces sur des petites voitures.
Cet emprunt à Mazda fait en sorte que la Yaris berline se distingue de sa sœur à hayon non seulement par une allure différente, mais par un habitacle qui lui est propre par rapport au reste de la gamme des produits Toyota. D’ailleurs, la berline Yaris profite cette année d’une grille de calandre redessinée, avec un motif de nid d’abeilles.
Le design de sa planche de bord est mieux réussi, plus jeune et dynamique, arborant même le système multimédia de Mazda qu’on manipule par une molette située sur la console centrale. En 2019, l’écran tactile de sept pouces figure désormais de série, tout comme le régulateur de vitesse adaptatif.
Son châssis rigide est plus agile que celui de sa sœur, lui octroyant une tenue de route somme toute animée et amusante. C’est là que l’on remarque les différences dynamiques entre les petites voitures Mazda et Toyota. Bien qu’elle soit loin d’être une voiture sport, la berline s’avère la Yaris la plus sportive du duo, mais la moins pratique.
La vraie Yaris
Pour ce qui est de la déclinaison à hayon, disponible en format trois ou cinq portes, elle demeure le compagnon fidèle à un jeune conducteur, un étudiant, ou tout simplement un consommateur économe. Son coffre, qui fournit un espace de chargement total (avec banquette arrière rabaissée) de 768 litres, fait d’elle une petite citadine pratique, mais elle se fait néanmoins pulvériser par d’autres sous-compactes plus spacieuses comme la Honda Fit (1 492 litres) et la Hyundai Accent à hayon (1 361 litres).
Côté moteur, toutes les Yaris bénéficient d’un quatre cylindres atmosphérique de 1,5 litre produisant 106 chevaux et un couple de 103 lb-pi. Une boîte manuelle à cinq rapports figure de série sur le modèle à hayon, tandis que la berline en possède six. La boîte automatique de la Yaris hatchback se montre également dépassée avec ses quatre rapports, contrairement à la berline qui en offre six.
En fait, c’est là où la Yaris à hayon déçoit le plus par rapport à ses concurrentes directes, et même face à sa sœur Mazda. Elle n’est pas moderne du tout. Sa mécanique conservatrice, bien qu’ultrafiable, n’a rien de particulièrement innovateur ni dynamique. Son habitacle est fonctionnel, sans en dire plus, et la qualité des matériaux utilisés est peu reluisante si on la compare à celle d’une Fit ou une Accent.
Là où elle gagne des points, c’est au niveau de la technologie montée de série, notamment la suite d’aide à la conduite Safety Sense C et la connectivité Bluetooth. Hélas, son système multimédia n’est toujours pas compatible Android Auto et Apple CarPlay. Idem pour celui de la berline.
La Toyota Yaris est donc la preuve roulante qu’une auto peut se fier à sa réputation de fiabilité pour bien se vendre. En dépit du fait qu’elle soit moins spacieuse, moins raffinée (modèle à hayon) et moins dynamique que la plupart de ses concurrentes, elle remplit bien sa mission de bagnole « pas chère ». Comme la Tercel qui l’a précédée, il y a de fortes chances que la Yaris roulera toujours 20 ans plus tard, avec plus de 300 000 km au compteur, sans une tache de rouille sur sa carrosserie. Ça, c’est pour la version à hayon. Quant à la berline, elle risque de ne pas être aussi durable, si l’on se fie à l’historique de qualité entre Toyota et Mazda.
Feu vert
- Fiabilité établie (hayon)
- Amusante à conduire (berline)
- Prix de vente abordable
- Technologies d’aide à la conduite de série
Feu rouge
- Espace de chargement décevant (hayon)
- Économie d’essence perfectible (hayon)
- Mécanique désuète (hayon)
- Fiabilité inconnue (berline)