Honda Civic 2019: Les abeilles et la reine des guêpes
Plus complète que jamais, cette famille de best-sellers a retrouvé toute la fraîcheur et le mordant de ses meilleures années, sinon mieux.
Quarante-six ans que dure l’histoire d’amour avec la Civic, chez nous. Bien au-delà de ses vingt années comme best-seller canadien. Si on lui a fait de rares infidélités, méritées, la Civic est toujours revenue en force. Elle a bondi devant ses rivales en 2006 et à nouveau dix ans plus tard, pour la 10e génération. Avec ses berlines, coupés et versions à hayon, sans compter une Type R spectaculaire, la série actuelle est redoutable. Et les moteurs turbo tiennent bon, jusqu’à maintenant.
Tout a commencé en 1973 avec un coup de foudre pour une voiture minuscule, frugale, fiable et amusante qui tombait pile, en pleine crise du pétrole. Succès immédiat. L’idylle s’est poursuivie, pendant que Honda trimait dur pour éliminer les problèmes de rouille et améliorer le chauffage, le dégivrage, l’insonorisation et autres peccadilles. Le journaliste Gilles Bourcier a même créé, pour la Civic, une série baptisée Le volant québécois qui devint la série Honda-Michelin et connut une grande réussite, pendant dix-sept saisons.
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La Civic a beaucoup grandi, au fil des années, comme toutes les compactes. La version actuelle est plus longue que son aïeule d’environ un mètre et presque deux fois plus lourde. Elle a surtout gagné 75 mm en longueur et 126 mm en largeur sur sa devancière. Ses dimensions sont quasi identiques à celles des rivales directes, sauf pour cette largeur additionnelle qui bonifie l’espace habitable.
Espace vital
À l’avant c’est la joie, autant pour le confort et le maintien des sièges que pour une ergonomie et une position de conduite sans reproche. Les places arrière sont accessibles et raisonnablement confortables dans les berlines, malgré une assise basse et un dossier incliné. L’accès est plus ardu dans les coupés et la place centrale peu recommandable.
Le volant est superbe, même sans cuir sur les versions plus modestes. Les contrôles secondaires sont toujours efficaces, bien qu’ils aient moins de relief et soient désormais en plastique dur et luisant. Le retour à un tableau de bord classique est réussi. Les cadrans et affichages sont très lisibles, avec un graphisme résolument techno. Souhaitons maintenant que Honda simplifie les menus sur l’écran tactile au centre. Pour la navigation et la radio, entre autres.
Prions également pour le retour de boutons physiques pour le volume et la ventilation, comme sur les nouvelles Accord. On cherche aussi longuement la prise USB, cachée sous la portion centrale ajourée du tableau de bord. Pour le reste, les rangements sont nombreux et les coffres des différentes versions vastes, accessibles et pratiques.
Magie retrouvée
Les Civic offrent une excellente qualité de roulement et un silence amélioré, dans une carrosserie solide. Leur conduite est à nouveau agile, fluide et précise, avec des contrôles à l’avenant. Des qualités intangibles qui ont fait et continuent de faire leur réussite et renommée.
Les versions DX et LX de base sont animées par un quatre cylindres de 2,0 litres et 158 chevaux vif et souple, bien servi par une boîte manuelle à six rapports très fine. Le couple supérieur du moteur turbo de 1,5 litre et 174 chevaux produit de bonnes accélérations, jumelé à la boîte automatique à variation continue, avec un 0-100 km/h en 7,5 secondes. On sent toutefois des secousses à faible vitesse, en conduite urbaine.
Poussé à 205 chevaux sous le capot des versions Si, ce même moteur est peu linéaire, avec de grosses montées de couple à moyen régime, ce qui rend la conduite urbaine délicate. Il permet par contre d’expédier le 0-100 km/h en 7,2 secondes, avec la boîte manuelle. Mieux que toutes les Si et SiR précédentes, mais pas la nouvelle reine des Civic sportives.
Sportive d’exception
Parce que La Type R, c’est la totale, y compris pour une silhouette qui semble avoir été créée par un champion d’origami. Surtout en blanc, avec son gros aileron et ses immenses prises d’air, vraies et fausses, devant et derrière. Les sièges très sculptés récompensent un accès ardu par un maintien sans reproche. Le volant est magnifique et la position de conduite nickel, avec un pédalier en aluminium.
La suspension est fantastique, le roulement ferme, jamais sec et toujours amorti impeccablement. La direction est nette et précise, les freins puissants et endurants avec un excellent 34,4 mètres de 100 km/h. Le moteur turbo de 2,0 litres et 306 chevaux est souple, doux et animé, la boîte manuelle fine et nette, avec un joli pommeau rond en aluminium.
La Type R attrape 100 km/h en 6,16 secondes et bouffe le 1/4 de mille en 14,2 secondes, sans réaction de couple. C’est une compacte sportive pleine de caractère, au volant de laquelle on ne s’ennuie jamais. Même d’un rouage intégral. Pendant au moins trois saisons.
Feu vert
- Comportement routier et plaisir de conduite
- Moteur vif, souple et puissant (Type R)
- Excellentes boîtes de vitesses manuelles
- Position de conduite sans faille
- Coffre spacieux et pratique
Feu rouge
- Grand diamètre de braquage pour la taille
- Visibilité arrière limitée par le gros aileron (Type R)
- Phares peu puissants en position route
- Accès aux places arrière (coupé)
- Pas de bouton pour le volume audio