Lamborghini Aventador 2019: De l’adrénaline sur quatre roues
Furieuse et bestiale, la Lamborghini Aventador S est une voiture au volant de laquelle tous nos sens sont en alerte.
Furieusement rapide, la Lamborghini Aventador S est une véritable bête au potentiel de performance délirant, au volant de laquelle tous nos sens sont en alerte. Structure monocoque en fibre de carbone, V12 atmosphérique logé en position centrale, rouage intégral, aileron arrière actif et roues arrière directrices font partie de la dotation de cette voiture exotique au caractère fougueux. Montez, on part sur la route et sur circuit!
Bien évidemment, les propriétaires de Lamborghini ou les acheteurs potentiels possèdent également des véhicules plus pratiques pour la conduite au quotidien, mais ils doivent tout de même composer avec certains aléas lorsqu’ils prennent le volant de l’Aventador S. L’accès à bord exige certaines contorsions, la visibilité est problématique, le volume de chargement est chiffré à seulement 140 litres, et les rangements dans l’habitacle sont rares.
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D’accord, on ne prend pas sa « Lambo » pour les vacances familiales mais, même lors d’un usage occasionnel, il faut apprendre à actionner assez souvent la touche qui commande le système hydraulique pour soulever l’avant de la voiture de 40 millimètres, afin d’éviter que la caisse n’entre en contact avec le sol, lorsque l’on quitte la rue pour gagner une entrée ou à la croisée d’un dos d’âne. En outre, même quand la voiture est soulevée, il vaut mieux approcher ces obstacles en angle pour les croiser d’abord avec une seule des roues avant, puis la seconde, s’épargnant ainsi la honte d’érafler cette bagnole d’un demi-million de dollars. Sans oublier qu’il faut s’habituer au regard de toutes les personnes que l’on croise sur la route. Vous voulez rouler incognito? Pas à bord d’une Lamborghini Aventador S…
Sur circuit
Une série de tours du circuit DDT du Canadian Tire Motorsport Park en Ontario m’a permis d’apprécier au plus haut point la puissance et la sonorité de son V12 atmosphérique à sa limite de révolutions-moteur de 8 500 tours/minute, mais aussi de me rendre compte à quel point la boîte à simple embrayage de l’Aventador S montre son âge par rapport aux boîtes à double embrayage qui ont cours sur les autos sport et exotiques actuelles. La boîte de l’Aventador S met un peu trop de temps à passer les rapports et l’équilibre de la voiture est compromis lorsque la cavalerie de 740 chevaux métriques revient brusquement après l’enclenchement du rapport supérieur.
Sur ce circuit, où les virages sont parfois serrés parfois plus larges, on apprécie le système à quatre roues directrices qui rend la voiture à la fois plus maniable et plus stable. Quand la vitesse n’est pas élevée, les roues arrière sont tournées dans le sens contraire des roues avant jusqu’à trois degrés pour bonifier la maniabilité, et sont tournées dans le même sens que les roues avant, jusqu’à 1,5 degré, afin d’assurer une meilleure stabilité lors des transitions latérales à haute vitesse et en virage rapide. Ce dispositif permet à l’Aventador S de s’inscrire en virage avec immédiateté et de réduire le sous-virage typique des voitures de performance à rouage intégral sur circuit. Sur les routes balisées, ce système rend la voiture très maniable même si elle mesure près de cinq mètres de long.
Une gueule d’enfer
Avec son look d’avion furtif invisible aux radars, l’Aventador S a une gueule d’enfer. Il est cependant dommage qu’elle ne soit pas justement invisible au radar quand elle atteint 130 kilomètres/heure à 8 500 tours/minute en deuxième vitesse et qu’il en reste cinq à passer… L’habitacle est intimiste en raison d’une ligne de toit très basse et d’une console centrale très large. On apprécie au plus haut point la qualité de la finition intérieure et surtout que l’on doive soulever un clapet rouge pour ensuite pouvoir appuyer sur le bouton de démarrage, ce qui confère une autre touche d’exotisme à cette voiture exceptionnelle. On remarque aussi que le système multimédia est fortement inspiré de celui des Audi, dont l’interface est assurée par un contrôleur rotatif, tout comme l’écran couleur configurable qui remplace le traditionnel bloc d’instruments.
Lancée en 2011, puis renouvelée en 2017 avec le modèle S, la Lamborghini Aventador est en fin de carrière, et il est fort probable qu’une ultime évolution du modèle – qui pourrait répondre à l’appellation SVJ (Super Veloce Jota) – voit le jour en 2019. Quelques années plus tard, la remplaçante de l’Aventador ferait alors son entrée. Parions que le V12 atmosphérique sera sans doute encore au programme, mais il n’est pas exclu qu’il soit secondé par une motorisation électrique, le groupe Volkswagen, dont Lamborghini fait partie, ayant fait une priorité de l’électrification de ses modèles à venir. Une auto exotique à motorisation hybride pour la marque au taureau? On est peut-être rendu là…
Feu vert
- Exclusivité assurée
- Puissance et sonorité du V12 atmosphérique
- Performances relevées
- Système quatre roues directrices efficace
- Qualité de finition
Feu rouge
- Prix stratosphérique
- Tarif des options
- Boîte à sept rapports n’est pas la plus moderne
- Confort aléatoire
- Visibilité ¾ arrière problématique