Les voitures à hydrogène ont une grosse côte à remonter
Les premières voitures à hydrogène sur le marché ont attiré l'attention lors de 3e salon du véhicule électrique de Montréal durant la fin de semaine. Si plusieurs doutent ouvertement que cette technologie n'arrive un jour à s’étendre, quelques-uns y croient toujours.
Après avoir été un pionnier en commercialisant la première voiture hybride il y a 20 ans, Toyota a choisi aujourd’hui de miser plutôt sur l'hydrogène.
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«Les voitures à hydrogène possèdent à la fois les qualités des voitures à essence que celles des autos électriques. Elles sont presque aussi autonomes que les autos traditionnelles, et sont écolo, comme les électriques», a mentionné le représentant de Toyota, qui ne veut pas être identifié, venu présenter la Mirai, disponible au Québec à partir de 74 000 $ depuis cette année.
Accueil mitigé
Les piles à base d’hydrogène prennent à peine six minutes avant d’être complètement rechargées. Une différence majeure par rapport aux véhicules électriques présentement sur la route, qui doivent être branchées à une prise de courant pendant plusieurs heures.
Or, pour l’instant, on ne compte que deux bornes de recharge d’hydrogène à travers le Québec. Toyota est tout de même confiant que la technologie s’étendra naturellement dans les prochaines années. L’hydrogène est extrait de l’eau, dont elle est l’une des deux composantes avec l’oxygène, une ressource abondante au Québec.
Hyundai fait aussi le pari de l’hydrogène. Son VUS Nexo a été exposé pour la première fois au salon, où il a reçu, comme celui de Toyota, un accueil mitigé.
«Pour les puristes de la voiture électrique, l’objectif, c’est de se débarrasser des entreprises pétrolières. Avec l’hydrogène, il y a de grosses chances que ces compagnies finissent par se reconvertir dans cette technologie», a expliqué Luc Saumure, co-promoteur du salon, convaincu que l’avenir reste du côté de la voiture électrique.
Il faut dire que l’intérêt des automobilistes pour l’électrique ne se dément pas, surtout avec la nouvelle subvention du gouvernement fédéral, qui peut aller jusqu’à 5000 $ pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride.
M. Saumure prévoit d’ailleurs l’arrivée de nouveaux modèles sur le marché. Les premières camionnettes électriques sont attendues pour le salon l’an prochain.
«Ça démontre que les autos électriques peuvent être très performantes. Pour l’hydrogène, il est trop tard. La "game" est finie », a conclu l’ancien ministre de l’Environnement Daniel Breton, qui participait au salon en tant qu'expert sur la question.