Volkswagen Arteon 2019 : la renaissance de la berline?
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Le commun des mortels vous dira que l’art, c’est subjectif. Les historiens, eux, passent d’innombrables heures à analyser des œuvres et avancent des théories complexes sur le comment et le pourquoi d’une œuvre, son sens et sa raison d’être, théories qui peuvent parfois rendre perplexe…
Après une longue attente, Volkswagen a finalement lancé sa berline Arteon, une sorte de « successeure spirituelle » de la CC. Une berline intermédiaire dite « haut de gamme » qui nage à contre-courant dans un océan où les VUS font la loi.
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L’étymologie du nom Arteon se présente comme suit : « Art » (ce dont on parlait plus haut) et Eon, qui représente le haut de gamme chez Volkswagen. Pensez à la défunte Phaeton ou encore la Phideon, cette dernière étant une grosse berline commercialisée par Volkswagen en Chine.
L’Arteon, c’est dorénavant le modèle porte-étendard du constructeur. Mais pourquoi ne pas faire un VUS porte-étendard étant donné que ceux-ci rapportent la part du lion des revenus chez Volkswagen par chez nous?
Le Guide de l’auto s’est rendu à Santa Barbara, en Californie, pour faire l’essai de la Volkswagen Arteon 2019 et tenter de trouver la réponse.
Un coup de pinceau habile
Physiquement, l’Arteon se distingue grandement de ce qui se fait actuellement sur le marché, avec sa grosse calandre horizontale, son gargantuesque capot qui recouvre le devant de la voiture de façon quasiment douteuse et sa ligne de toit typique de ces nouveaux coupés quatre portes. Dans cet océan de VUS qui se ressemblent tous, l’Arteon épate immédiatement.
Elle est animée par un moteur à quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé qui développe 268 chevaux et 258 lb-pi de couple.
Ce moulin est boulonné à une boîte automatique à huit rapports, qui alimente à son tour le rouage intégral 4Motion de série. Voilà le seul groupe motopropulseur disponible.
L’Arteon est munie d’un système de contrôle dynamique du châssis qui permet au conducteur de moduler son expérience de conduite avec trois modes principaux, soit Confort, Normal et Sport. Rien de nouveau jusque-là, mais on a poussé un peu la note en donnant au conducteur la latitude de modifier 12 paramètres individuels en plus de ces trois modes.
Compétente sans être sportive
Sur la route, l’Arteon se débrouille bien sur le plan des accélérations. Par contre, un V6 fournissant plus de couple à bas régime pourrait certainement égayer les choses, surtout en ligne droite et en sortie de virage. La transmission à huit rapports est bien calibrée et l’adhérence est également au rendez-vous en virage, notamment grâce au châssis rigide et à une suspension bien calibrée.
Or, l’Arteon, dans l’ensemble de son œuvre, n’est pas une voiture sportive. Elle est une berline « haut de gamme » avec des attributs qui favorisent une conduite moins monotone.
À l’intérieur, cette berline présente une sellerie des plus confortables, complétée par un design de planche de bord sobre, mais très ergonomique. Il est ficelé grâce à un amalgame de textures et de matériaux que l’on retrouve un peu partout dans la gamme Volkswagen et Audi.
La position de conduite est bonne, et la visibilité est soumise à un minimum d’obstruction, grâce entre autres aux vitres sans cadre qui donnent un pilier « A » plus mince. L’espace, l’Arteon en a à revendre autant pour les occupants à l’avant comme ceux qui prennent place à l’arrière. Pour le chargement, ce n’est pas mal du tout non plus, avec 563 litres d’espace sous le grand hayon.
L’artiste est vivant et il veut vendre ses toiles
Passons à la caisse. Pour 47 995 $ on met la main sur la seule déclinaison disponible au Canada, l’Execline. L’ensemble optionnel R-Line ajoute un soupçon de bling-bling sur votre Arteon avec des jantes de 20 pouces, quelques éléments extérieurs comme des emblèmes R-Line, des seuils de porte en aluminium et le volant multifonction R-Line avec sélecteurs de vitesse, le tout pour 2995 $.
Besoin d’aide pour conduire? L’ensemble d’assistance à la conduite est en sus pour la somme de 2 095 $. Tout compte fait, on est malheureusement dans le territoire d’une Audi A4 ou d’une BMW Série 3…
Une œuvre fait partie de l’histoire dès l’instant où son créateur l’achève. Et contrairement à un artiste défunt, Volkswagen est en vie pour nous expliquer les motifs derrière sa création. Selon le constructeur allemand, l’Arteon existe grâce au désir d’être différent et que nommer un VUS porte-étendard aurait été bien ennuyeux. Il renchérit en ajoutant que l’Arteon fait un clin d’œil à son passé riche en berlines.
Visiblement, les gens chez Volkswagen se sont lâchés lousses avec l’Arteon, pour nous dire haut et fort : « Hey! Regardez-nous, on est encore une marque cool et on fait des choses différentes! »
Parce que l’Arteon, le constructeur l’avoue, ne rapportera pas de gros bidous. Et elle ne représente peut-être pas la renaissance de la berline non plus (renaissance qui risque fort de ne jamais arriver). Mais l’art fait rêver, et peu importe comment on l’interprète, elle fera parler d’elle… et de la marque Volkswagen en général.