Mercedes-Benz CLA 2020 : on a resserré les boulons!
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Pendant que les constructeurs américains éliminent plusieurs de leurs voitures pour ne se concentrer que sur les camions, Mercedes-Benz poursuit sa lancée en matière de multiplication des modèles.
Par exemple, en plus de dévoiler au dernier Salon de New York la nouvelle mouture du camion GLS, on dévoilait aussi l’intention de produire un utilitaire compact un peu plus baroudeur, le GLB, que l’on définirait comme un mélange du défunt GLK et du Jeep Wrangler. C’est également à New York qu’on levait le voile sur la version AMG de cette nouvelle CLA, repensée de A à Z. Une voiture que j’ai pu mettre à l’essai il y a quelques semaines, uniquement dans sa version ordinaire.
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Avec l’arrivée l’an passé de la berline de Classe A, il m’était difficile de comprendre la pertinence de revenir avec une nouvelle CLA. Même structure, même format, pour un marché relativement niché. Du moins, chez nous. Or, Mercedes-Benz ne voit pas les choses de la même façon. La priorité pour le constructeur est d’abord de séduire un acheteur, et au plus jeune âge possible, dans le but ultime que ce dernier grandisse avec la marque sans jamais l’abandonner. Et à ce jeu, force est d’admettre que Mercedes-Benz est imbattable. Certes, on ne retrouve pas l’équivalent d’une Nissan Micra, mais à partir de 35 000 $, l’acheteur peut trouver chaussure à son pied chez Mercedes-Benz.
S’arracher les cheveux
Une récente discussion avec un concessionnaire m’a permis de comprendre à quel point il était complexe pour lui de commander des véhicules. « La quantité de modèles et le nombre astronomique d’options nous forcent à prendre de gros risques, surtout lorsqu’il est question de modèles à prix très élevé », me mentionnait-il.
Ce dernier m’a aussi fait part de son désintérêt pour la berline de Classe A, considérant que le modèle à hayon suffirait à la demande et que la berline de Classe C pourrait se charger du reste. Mais… la CLA dans tout ça? Une voiture qui se vend au compte-goutte, disait-il, mais qui par son prix plus élevé, est tout simplement plus intéressante à vendre que la berline de Classe A. Chose certaine, ce directeur des ventes s’arrache les cheveux chaque fois qu’il doit commander une voiture.
Si Mercedes-Benz propose sur d’autres marchés des modèles d’entrée de gamme de la CLA qui chevauchent ceux de la berline de Classe A, il en sera autrement chez nous. Au Canada, toutes les CLA sont équipées de série du rouage intégral 4Matic, revêtant aussi un habillage esthétique AMG. En clair, cela signifie que la voiture a des jupes aérodynamiques, des pare-chocs plus agressifs et des sorties d’échappement intégrées au pare-chocs arrière. Des éléments qui bien sûr, lui permettent de se singulariser davantage tout en créant esthétiquement un plus grand écart avec une berline de Classe A.
Entièrement redessinée, la nouvelle CLA n’a rien perdu de son élégance. La ligne est certes évolutive, mais encore plus efficace sur le plan aérodynamique, comme en témoigne le coefficient aérodynamique enregistré à seulement 0,23. Toujours caractérisée par ses vitres latérales sans cadre, on la distingue par son devant plus agressif, ses feux arrière qui surplombent maintenant le coffre, et par une plaque d’immatriculation désormais logée au bas du pare-chocs. Son empattement allongé de 30 mm et ses voies plus larges renforcent également son caractère.
Un coupé?
Par définition, un coupé n’a que deux portes. Pas quatre. Or, Mercedes-Benz se plaît à faire état avec la CLA d’un coupé à quatre portes. Comme avec la CLS. Pourquoi? Parce que sa ligne est un brin plus élancée que celle de la berline de Classe A. Alors oui, du gros marketing! Cependant, il est vrai que la voiture est élégante et qu’elle charme peu importe l’angle sous lequel on la regarde. Et l’habitacle est tout aussi séduisant.
Mercedes-Benz fait appel au nouveau système d’exploitation MBUX pour la CLA. Un gigantesque panneau regroupant deux écrans de 10,25 po, lesquels proposent une instrumentation entièrement numérique et un système multimédia contrôlé par la voix ou au moyen d’un pavé tactile. Rien d’étonnant à cela parce que l’on retrouve cette même technologie à bord de la Classe A, première Mercedes-Benz à l’adopter. Comme tout système d’exploitation, le MBUX demande adaptation. Et bien que l’on ait déjà vu plus simple à bord d’une voiture, le MBUX constitue un pas de géant par rapport à ce que proposait l’ancienne génération de la CLA. Apple CarPlay et Android Auto viennent de série.
De cet habitacle, il faut retenir l’espace amélioré. Un intérieur qui ne convient certainement pas aux familles, mais à bord duquel le confort est passablement augmenté. Les sièges sport fournissent un excellent support et un maximum d’ajustements, afin d’obtenir le meilleur confort possible. Et bien sûr, il est impensable de ne pas mentionner la superbe présentation du poste de conduite, lui aussi emprunté à la Classe A, mais arborant toutefois des matériaux de plus belle facture. Un environnement où les bouches de ventilation magnifiquement sculptées s’harmonisent avec les cuirs, l’aluminium et les garnitures de couleur noir piano. Mercedes-Benz pousse même l’audace jusqu’à offrir un éclairage d’ambiance disponible... en 64 teintes!
6,3 secondes
C’est le temps nécessaire pour passer de 0 à 100 km/h avec cette CLA, qui hérite du moteur de la Classe A à hayon. En clair, ce petit quatre cylindres de 221 chevaux n’est pas offert dans la berline de Classe A, qui se contente d’une version dégonflée de ce même moteur (188 chevaux).
Voilà ce qui explique la nomenclature A220 (188 chevaux) et A250 (221 chevaux). En revanche, la CLA est la seule à avoir le rouage intégral de série, puisque la Classe A ne le propose qu’en option. Et c’est en se basant sur ces informations que la stratégie de Mercedes-Benz, qui vise à positionner la CLA à un niveau supérieur, s’éclaircit.
Prochainement, Mercedes-AMG sortira la version CLA35, qui reprendra tous les éléments mécaniques de la future A35 à hayon, également attendue chez nous pour la fin de l’année. Essentiellement, une version survitaminée dont la puissance est portée à 302 chevaux, et qui permettra de boucler le 0-100 km/h en 4,8 secondes. Quant à l’actuelle CLA45 (375 chevaux), aucune annonce n’a été faite à son sujet. Sera-t-elle un jour de retour? Mercedes-Benz reste silencieux.
Du bonbon
Un système de détection de changement de voie extrêmement sensible ainsi qu’un dispositif arrêt-démarrage plutôt rêche font partie des irritants de la CLA. Et j’ajouterais que le potentiomètre de pédale manque d’instantanéité dans certaines situations. Mais là s’arrêtent les fausses notes.
La CLA gagne beaucoup en raffinement et témoigne de sa grande qualité de fabrication par l’absence totale de craquements et bruits de caisse, et ce, malgré la présence d’un toit ouvrant panoramique offert de série. Parfaitement calibrée, la suspension favorise un confort aussi surprenant que l’est la tenue de route. Et la puissance? Toujours disponible, et que l’on exploite avec encore plus de plaisir en sélectionnant le mode manuel de la boîte séquentielle à double embrayage.
En clair, la CLA possède maintenant les éléments nécessaires pour faire face à la concurrente la plus proche, l’Audi A3/S3. Ironiquement, la berline de Classe A vient se charger de rivaliser avec la A3 d’entrée de gamme à roues motrices avant, alors que la CLA tente de séduire l’acheteur qui en désire un peu plus.
Reste à voir si Mercedes-Benz osera venir se frotter à l’Audi RS3 avec une CLA qui, imagine-t-on, pourrait libérer plus de 400 chevaux!