Jeep Wrangler 2019 : un classique réinventé
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Le Jeep Wrangler a fait peau neuve. C’est un tout terrain pur et dur qui se veut néanmoins plus sophistiqué qu’offre désormais FCA, mais toujours avec son allure d’antan. Preuve que les classiques ont la vie dure !
On ne touche pas à une icône ! On peut changer ce qui est invisible, et encore pas n’importe comment. Quant à l’esthétique, il faut agir avec parcimonie. C’est le lot de la Porsche 911, de la Mazda MX-5, mais aussi du Jeep Wrangler, trois phénomènes figés dans le temps pour plaire à leurs fanatiques.
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Les concepteurs de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) ont pourtant réussi à faire évoluer le Wrangler. Lancée au Salon de l’auto de Los Angeles, en novembre 2017, sa nouvelle version a changé de manière si subtile qu’aux yeux des néophytes les transformations passent inaperçues.
Désigné par les lettres JL chez le constructeur, ce nouveau Wrangler succède au modèle JK dévoilé au Salon de Détroit, en janvier 2006. Une dizaine d’années sans changements majeurs pour un véhicule, c’est une éternité. Pourtant, la popularité du Wrangler n’en a pas souffert. Au contraire, il est devenu une vache à lait de FCA.
Les 240 032 Wrangler vendus l’an dernier aux États-Unis (presque trois fois les ventes réalisées en 2008) ont fait de cet utilitaire le deuxième produit FCA le plus populaire après les camionnettes Ram (536 980 ventes). Les Jeep Cherokee (239 437) et Grand Cherokee (224 908), et la fourgonnette Dodge Grand Caravan (151 927) suivaient respectivement en troisième, quatrième et cinquième place. C’est dire aussi combien la marque Jeep est devenue cruciale pour FCA.
Au Canada, le Wrangler est tout aussi important pour son constructeur : l’an dernier, il occupait la troisième marche du podium des ventes. Or, un succès pareil signale à l’acheteur qu’il devra se préparer à d’âpres négociations lors d’une visite chez le concessionnaire.
Un succès... Unlimited
La popularité du Wrangler dépend largement de l’audace et l’ingéniosité du constructeur, qui a osé sortir des sentiers battus en lançant le Wrangler Unlimited. Cette version à 4 portes, première du genre dans l’histoire de ce Jeep, a été la révélation de Détroit, en 2006. Elle arrivait à point, alors que de nombreux consommateurs troquaient une automobile ou une fourgonnette pour un VUS. L’Unlimited permettait à plusieurs d’entre eux de réaliser un rêve jusqu’alors inaccessible : posséder un Wrangler. Après tout, le modèle classique à 2 portes, seul disponible jusque-là, n’est pas pratique pour une petite famille. L’Unlimited a corrigé ce problème, si bien qu’il est aujourd’hui le choix de 70% des acheteurs de Wrangler !
La recette de l’Unlimited paraît pourtant simple. Il a suffi d’allonger l’empattement pour rendre la banquette arrière un peu plus confortable. Elle convient toujours avant tout à des enfants ou des adultes de taille moyenne, mais, au moins, il y a 70 mm d’espace additionnels pour les jambes que dans un petit Wrangler. En allongeant le châssis, le coffre est aussi devenu plus pratique, avec un volume utile 2,5 fois supérieur à celui du modèle à 2 portes (avec la banquette arrière en place). Évidemment, il faut encore s’habituer à la porte arrière qui, en s’ouvrant de gauche à droite, nécessite un dégagement important derrière le véhicule. Certains diront que c’est un charme du Wrangler...
L’Unlimited a aussi permis à FCA d’offrir un véhicule capable de remorquer une charge atteignant 1 588 kg (3 500 lb), alors que le modèle à 2 portes est limité à 907 kg (2 000 lb).
Voilà comment l’Unlimited, qui semble avoir pour seul rival le Toyota 4Runner, est devenu l’alternative à une foule de VUS et d’automobiles. Un choix raisonné ? Pas du tout. Pour l’essentiel des acheteurs, c’est un pur coup de coeur.
C’est d’ailleurs beaucoup pour ces nouveaux clients de Jeep que les concepteurs du Wrangler 2019 ont soigné l’apparence du tableau de bord et de l’habitacle, qui se veut même mieux insonorisé. Le constructeur met également l’accent sur son système multimédia Uconnect intégrant CarPlay d’Apple et Android Auto, qui a des écrans tactiles de 5, 7 ou 8,4 po à fonction zoom par pincement des doigts. Il n’hésite pas, non plus, à prétendre que la suspension de ce 4x4, qui a deux essieux rigides, a été calibrée pour optimiser la tenue sur route et le confort. Mais avec une garde au sol variant de 246 à 274 mm, selon la version, et une direction très démultipliée, mieux vaut s’attendre à du roulis et des mouvements de caisse fréquents.
En matière de motorisation, le constructeur a étoffé l’offre. Le V6 Pentastar atmosphérique de 3,6 L de l’ancien Wrangler a été reconduit pour ce nouveau modèle. Outre la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports à laquelle il est jumelé d’office, une nouvelle boîte automatique TorqueFlite à 8 rapports s’est substituée à l’ancienne boîte optionnelle qui en avait 5. Elle améliore légèrement le rendement écoénergétique de ce moteur, qui est plus gourmand avec la manuelle.
Premier Wrangler hybride
Afin d’offrir un léger surcroît de couple (295 lb-pi plutôt les 260 du Pentastar), FCA offre un 4-cylindres turbo de 2,0 L. Livré avec la boîte automatique du V6, ce moteur optionnel dispose d’un système eTorque faisant du Wrangler Unlimited un véhicule semi-hybride (mild hybrid). L’eTorque combine un groupe convertisseur entraîné par une courroie sur le moteur à un bloc-batterie de 48 v servant, entre autres, au dispositif d’arrêt/démarrage au ralenti.
Comparativement au V6 à boîte automatique, ce système permet au 4-cylindres de réaliser une consommation moyenne de 10% inférieure, selon les cotes publiées par Ressources naturelles Canada (RNCan). Cela dit, en matière de consommation, l’eTorque n’est qu’un humble prélude au Wrangler hybride rechargeable promis pour 2020.
Trois versions et trois toits
FCA propose trois versions du Wrangler Unlimited 2019 : Sport S, Sahara et Rubicon. La version Sport S d’entrée de gamme reçoit une nouvelle capote Sunrider sans fermeture éclair, qui se replie à l’aide d’une armature à ressorts. Proposée également pour les deux autres versions, elle ampute largement le champ de vision arrière une fois repliée. Le toit rigide Freedom à triples sections amovibles, par ailleurs, figure parmi les options de la version Sport S, alors qu’il est de série pour les Sahara et Rubicon.
Le nouveau toit ouvrant en toile Sky One-Touch, enfin, est l’apanage des deux versions plus étoffées. En glissant jusqu’à l’arrière du véhicule, à l’aide d’un mécanisme électrique, il expose l’habitacle entier aux chauds rayons de Galarneau. Mais à 3 995 $, cette option n’est pas donnée. Qui plus est, ce toit aurait besoin d’une gouttière efficace. Lorsqu’il pleut, cela éviterait aux occupants des places avant de se faire arroser en embarquant. Mais parions que plusieurs acheteurs considéreront ce défaut comme un charme de cette icône de la route !