McLaren 600LT Spider 2020 : sport extrême
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J’ai pu au cours des dernières années prendre le volant d’une demi-douzaine de voitures McLaren. Toutes plus impressionnantes les unes que les autres, notamment parce qu’elles avaient la capacité d’être aussi compétentes sur la piste que sur la route, et ce, malgré la dégradation éminente de notre bitume. Hélas, avec la 600LT, on oublie. Du moins, pour nos tapis de trous québécois qui, en cette période printanière, sont capables du pire…même pour un Hummer!
Il faut dire que la 600LT est conçue d’abord et avant tout pour la performance pure. Une voiture sans compromis, qui s’inscrit au sommet de la famille des Sport Series, laquelle comprend aussi les modèles 570GT et 570S. Une héritière de la tradition des Long Tail (d’où le suffixe LT), permettant un meilleur aérodynamisme par l’allongement de la partie arrière. Et surtout, une bête de puissance qui vous catapulte à 200 km/h en 8,4 secondes pour ensuite vous immobiliser en 121 mètres. Bref, c’est du sérieux.
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Se mesurer à un F35
Une grande partie de notre essai de la 600LT Spider s’est déroulé sur le circuit de l’Arizona Motorsports Park, lequel est littéralement collé à un aéroport militaire. Inutile de vous dire que nous n’avons pu faire appel à un drone pour obtenir des images du haut des airs! Or, la sensation de « courser » contre un F35 Lightning II qui décolle au moment même où vous poussez la voiture en ligne droite est à faire dresser les poils sur les bras. Le son, la poussée d’adrénaline et l’effet de levier de l’avion collé à votre champ de vision, alors que vous franchissez le cap des 200 km/h, sont ahurissants.
Nous n’avons évidemment pu mettre un F35 à l’essai (!), mais avec une 600LT sur le circuit, notre petit groupe de journalistes n’était pas en reste. Et les gens de McLaren avaient tout prévu : tours de reconnaissance, assistance d’un pilote chevronné et expérimentation des divers modes de conduite de la bête. Ils avaient même identifié des casques à notre nom, sans doute pour flatter notre ego!
Cette fusée de 592 chevaux est une véritable bombe. Vous dire à quel point les montées en régime de ce petit V8 sont agréables dépasse les mots. En fait, cette 600LT pourrait être décrite comme un amplificateur de sensations fortes. Plus légère de 100 kilos, plus basse, plus longue et possédant des voies plus larges que la 570S, elle mord dans les virages sans aucun effet de roulis. Sa direction aussi précise qu’un micromètre transmet des sensations instantanées, comme si vos mains étaient en lien direct avec les pneus. Et bien sûr, pas besoin de vous mentionner que les suspensions, spécialement en mode Track, deviennent aussi fermes que les mollets d’un sprinter olympique.
Agile et d’une incroyable précision, la 600LT explique sa compétence sur la piste d’abord par sa légèreté, mais également par sa grande rigidité structurelle. Son cadre ainsi que son plancher de fibre de carbone permettent évidemment un tel exploit, aussi rendu possible par une géométrie de suspension finement étudiée.
Lors des essais sur piste, j’ai pu apprivoiser facilement cette McLaren en améliorant mes temps, mais aussi en constatant l’efficacité et la latitude des systèmes d’aide à la conduite, qui n’ont été désactivés qu’à la toute fin. Honnêtement, hormis la légère limitation de puissance temporaire causée par le patinage des roues arrière, jamais je n’aurais pu deviner que les systèmes étaient en fonction. C’est cependant lors de la désactivation complète des dispositifs que le train arrière s’est montré un tantinet plus expressif, pour encore plus de plaisir.
L’expérience sur la piste s’est conclue par une séance d’humiliation pour l’auteur de ces lignes, qui a cédé le volant au pilote accompagnateur, lequel m’a soudainement fait découvrir une autre dimension de la voiture. Ce dernier m’a aussi prouvé mon incapacité à prendre place sur le siège du passager pendant plus de deux tours, mon teint verdâtre en sortant du véhicule étant particulièrement inquiétant!
Pas que pour la course
La 600LT est d’abord une voiture de circuit. Soyons francs. Car pour des balades sur la route, une 570S ou une GT se montre nettement plus conviviale. On retrouve toutefois les mêmes qualités qu’avec ses petites sœurs. Une ergonomie efficace, une finition remarquable et interface électronique simple, malgré un écran illisible lorsque le toit est abaissé. Parlant de toit, sachez qu’il ne faut que 15 secondes pour le rétracter, et ce, même en circulant à basse vitesse.
L’activation du mode Normal octroie une certaine (je dis bien « certaine ») souplesse de la suspension. De quoi composer un peu plus facilement avec les imperfections de la chaussée. Cela dit, la grande fermeté des sièges ainsi que l’agressivité des supports latéraux rendent la conduite sur la route presque désagréable. Bagnole exaltante, certes, mais très inconfortable. Ces baquets conçus pour vous garder fermement en place sur un circuit font assurément un boulot sensationnel en de telles circonstances. Néanmoins, le seul fait de se glisser dans ces sièges est synonyme de souffrance, tout comme l’odieux de composer avec une assise aussi souple qu’une planche de bois. Oh, et si vous excédez les 100 kilos, inutile de tenter quoi que ce soit sans accepter de vous infliger quelques ecchymoses…
Torticolis…
Elle a une gueule d’enfer et fait tourner les têtes, causant probablement des torticolis à certains enthousiastes. Ses voies plus larges, ses jantes plus légères au look unique et ses ouïes latérales optionnelles renforcent son caractère. Maintenant, celle qui s’apparente de très près à la 570S est surtout identifiable par sa partie arrière plus élancée. À son diffuseur plus agressif et bien sûr, à ses pots d’échappement juchés à même le capot arrière. Intimidant, n’est-ce pas?
Affichant un prix de base de 298 500 $, la McLaren 600LT Spider se mesure sans gêne à une Lamborghini Huracán EVO, laquelle commande une facture supérieure. Mais comme avec toute voiture du genre, les options peuvent facilement faire grimper la facture de 50 000 $, et ce, sans excès.
La 600LT est un modèle d’exception. Et on le réalise d’autant plus en sachant que la bête ne sera produite qu’à quelques centaines d’exemplaires et uniquement pour le millésime 2020. Bref, un véritable objet de collection, aussi élégant qu’athlétique, mais qui nécessite peut-être un lien d’amitié avec un chiropraticien.